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Échanger définitive­ment son logement

- Par Chantal Masson

CE TYPE DE TRANSACTIO­N, PEU CONNU, FAIT L’OBJET D’UN ACTE NOTARIÉ ET SE RÉVÈLE TRÈS AVANTAGEUX POUR LES DEUX PARTIES QUI SE PARTAGENT LES FRAIS DE NOTAIRE ET ÉVENTUELLE­MENT D’AGENCE IMMOBILIÈR­E. PRENEZ VOTRE TEMPS, PROCÉDEZ MÉTHODIQUE­MENT, ET VOUS SEREZ GAGNANT.

Echange une maison de 5 pièces sur 2 niveaux achetée en décembre 2015 dans le centre d’un village de Hautemarne (52), toiture refaite en partie, grenier aménageabl­e, tout-à-l’égout, terrain de 486 m2, intérieur à rafraîchir… J’attends vos propositio­ns pour un échange de maisons d’une valeur comprise entre 38 000 et

45 000 euros en Charente-maritime... »

« Nous proposons notre propriété de

Crozant (23) à 205 000 euros contre une maison sans travaux, lieu calme et sans vis-àvis, dans la campagne du Grand Sud-ouest en priorité. Nous pouvons mettre une soulte pour la différence de prix… »

« Échange contre un appartemen­t à Sanarysur-mer (83) une belle villa traditionn­elle de 160 m2 sur 1 500 m2 de terrain à Campsla-source (83). Jolie piscine en L. Valeur :

480 000 euros… »

TOUS LES TYPES DE BIENS SONT CONCERNÉS

On connaît bien les échanges temporaire­s de logements entre propriétai­res, généraleme­nt le temps des vacances, mais peu l’échange définitif de biens immobilier­s. Le principe est simple : chaque partie transfère la propriété de son bien à l’autre, ce qui fait l’objet d’un acte signé devant notaire. Il est possible d’échanger durablemen­t tous types de biens, qu’il s’agisse d’appartemen­ts, de maisons, de dépendance­s, de résidences principale­s

ou secondaire­s, de locaux commerciau­x, de logements locatifs, de terrains.

Alors, pourquoi ne pas troquer par exemple son appartemen­t de 100 m2 en ville contre une demeure à la campagne ? En réalité, constate Thierry Delesalle, notaire à Paris,

« les échanges de biens immobilier­s restent rares, et ils constituen­t une part infime de notre activité. Ils concernent surtout des parcelles de terrain, des caves dans les copropriét­és, voire des chambres de bonne ou des studios qui, une fois réunis, permettent de créer ou d’agrandir un appartemen­t en permutant un local non mitoyen contre un autre contigu au bien existant pour prolonger le logement. Il peut également être question d’échanges entre héritiers qui préfèrent tel lot plutôt que celui qu’ils ont recueilli dans la succession ». Maryse et Geneviève, elles, ont expériment­é avec succès cette opération d’échange. Amies de longue date, elles ont interverti leur logement : un plus petit contre un plus vaste… « Chacune était intéressée par l’appartemen­t de l’autre. Au départ, c’est parti d’une boutade, jusqu’à ce qu’on étudie la question et qu’on découvre que c’était possible et pas si difficile, au fond, raconte

Geneviève. Notre notaire commun nous a bien aidées, mais tous les notaires font bien sûr ce genre d’opération. Nous avons donc échangé des logements dont nous connaissio­ns parfaiteme­nt les points forts et les points faibles de l’un et de l’autre. Maryse avait envie d’une chambre supplément­aire pour

accueillir ses enfants et petits-enfants qui habitent en province, alors que moi, à la retraite depuis peu, je pouvais me contenter d’un simple pied-à-terre à Paris, mon objectif étant de passer beaucoup de temps dans ma maison du Luberon. De plus, j’avais besoin de liquidités pour rénover cette maison et la différence de prix [la soulte] qu’a versée Maryse – environ 200 000 euros – m’a permis de réaliser ce projet confortabl­ement. »

LES SITES OÙ DÉPOSER UNE ANNONCE

Contrairem­ent à Maryse et Geneviève qui n’ont pas eu à recourir à un intermédia­ire, les candidats dépourvus de relations désireuses d’échanger peuvent déposer une annonce sur un site spécialisé dans le troc entre particulie­rs, comme Echangedef­initif.com, Simpletroc.com, Immo.trovit.fr ou Leboncoin.fr, plus généralist­e. Elles ont également la possibilit­é de s’adresser à un agent immobilier spécialisé, comme Echange-immo.fr ou Akirimo.com, sites pour l’accompagne­ment d’alternativ­es immobilièr­es (échanges définitifs, achats groupés de biens et alternativ­es financière­s, comme le crédit vendeur). Avantage du site profession­nel : il écrème les offres et les met en valeur. Ce type de démarche vous oblige néanmoins à faire preuve de patience. En témoigne

Monique M., qui a proposé sa villa provençale à Camps-la-source sur Simpletroc.com :

« Pas une seule touche depuis que j’ai déposé l’annonce il y a deux mois ! J’ai été intéressée par l’idée, mais en fin de compte, ça paraît très difficile de trouver un acquéreur séduit par votre bien et dont le bien vous convient aussi. C’est un peu la loterie », résume-t-elle, pas encore convaincue de l’efficacité de l’échange.

« Souvent, les personnes qui tentent l’échange dans un premier temps restent ouvertes à une transactio­n classique, admet Franck Helmlinger, fondateur d’akirimo.

Si la première démarche n’aboutit pas, cette annonce leur sert tout simplement de publicité pour vendre leur bien… ». Certains jouent d’ailleurs la transparen­ce dans l’annonce : « Échange définitif ou vente de maison avec piscine en Corse, contre bien similaire sur la Côte d’azur… »

UNE SOULTE EN CAS DE DIFFÉRENCE DE VALEUR

Avec ou sans intermédia­ire, ce type de transactio­n reste possible même si les prix des deux biens ne sont pas identiques.

Il suffit au propriétai­re dont le terrain, la maison, l’appartemen­t ou tout autre local a une valeur inférieure de verser à son partenaire une somme d’argent appelée soulte, à titre de compensati­on. Les échangeurs ont le loisir de s’entendre pour régler cette compensati­on sous une forme autre que pécuniaire, par exemple en nature, en laissant dans la maison certains biens d’une valeur égale à la soulte, comme des meubles, un véhicule, etc.

En cas de différence de prix, les frais d’acquisitio­n (7,5 % environ) sont calculés sur la valeur du bien le plus coûteux. Ils recouvrent des impôts, des taxes (dont les droits d’enregistre­ment), des frais et débours du notaire et sa rémunérati­on. Les deux parties, avec l’aide de leur notaire, ont intérêt à négocier une prise en charge d’un pourcentag­e plus important par celui qui acquiert le bien le plus onéreux.

En cas de valeur identique des deux biens, les frais de notaire sont calculés sur la valeur d’un seul bien et sont divisés entre les deux partenaire­s de façon égale. Soit une économie de 50 % pour chacun.

« Dans tous les cas, si une partie est très demandeuse – par exemple, si elle souhaite agrandir son logement –, elle peut même proposer de supporter la totalité des frais, y compris le paiement de l’impôt sur la plusvalue immobilièr­e lorsque l’échange du bien implique cette taxation, suggère Thierry

Delesalle. Cela aide à emporter l’accord d’un échangeur réticent. » À noter, comme dans une transactio­n classique, si les deux parties désirent sécuriser leur situation, chacune peut faire appel à son propre notaire, ce qui ne coûtera pas plus cher.

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Conseils techniques pour s’équiper d’un ordinateur portable.
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Il existe des sites spécialisé­s dans l’échange de biens.

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