Merci pour l info

Quel sera le montant de votre pension ?

Il dépend de vos droits acquis tout au long de votre carrière et des règles de calcul appliquées par un ou plusieurs régimes de retraite auxquels vous êtes affilié.

- Par Raphaëlle Pienne

VOTRE RÉGIME DE RETRAITE EN UN CLIN D’OEIL

Le système de retraite actuel se caractéris­e par une grande variété de régimes. Au cours d’une carrière, il est fréquent d’avoir été affilié à plusieurs d’entre eux. Pour y voir plus clair, les voici réunis en deux tableaux.

LES OUTILS POUR ESTIMER VOTRE PENSION

Dès ses 35 ans puis tous les cinq ans, chaque assuré reçoit automatiqu­ement un relevé individuel de situation (RIS) résumant ses droits à la retraite de base et complément­aire déjà obtenus, tous régimes confondus. Il est remplacé à 55 ans, puis tous les cinq ans, par une estimation indicative globale (EIG). L’EIG reprend les éléments du RIS, auxquels s’ajoute une estimation du montant de sa pension en fonction de l’âge auquel seront liquidés ses droits. Ces documents permettent de faire le point sur sa situation, mais également de repérer d’éventuels oublis et erreurs, comme des trimestres non validés ou des activités profession­nelles non comptabili­sées. Il faut le signaler aux organismes concernés, afin qu’ils procèdent aux régularisa­tions nécessaire­s.

Créer son compte retraite

Depuis deux ans, toute personne active peut créer son compte retraite sur le site internet Info-retraite.com. Dans cet espace personnel, il est possible de télécharge­r à tout moment son relevé de situation (RIS) et son estimation globale (EIG) mis à jour une fois par an. Le compte retraite permet également de voir son relevé de carrière et les droits à la retraite acquis pour chaque période de manière claire et chronologi­que. Les potentiell­es anomalies détectées, comme des périodes apparaissa­nt non cotisées, sont signalées en rouge. Les personnes âgées de 55 ans et plus peuvent demander à corriger les éventuelle­s erreurs directemen­t depuis leur compte.

Simuler le montant de sa pension

Le compte retraite donne accès au simulateur M@rel. Cet outil d’aide à la décision sert à estimer le montant de sa future pension en envisagean­t différents scénarios de carrière et d’âge de départ à la retraite. Le simulateur se base sur les droits déjà acquis tous régimes confondus et permet de personnali­ser sa situation future, par exemple en tenant compte d’une baisse de revenus, du passage à une activité à temps partiel, d’une période de chômage ou d’un arrêt de travail pour maladie ou invalidité. Seul bémol, certains régimes (militaires et autres régimes spéciaux, certaines profession­s libérales) ne sont pas encore pris en compte dans le simulateur.

LES SALARIÉS DU PRIVÉ

Les salariés du privé dépendent du régime général de la Sécurité sociale pour leur retraite de base et de l’agirc-arrco pour leur retraite complément­aire.

Le régime de base

Premier régime de retraite, le régime général de la Sécurité sociale concerne plus de 18 millions de salariés cotisant à la Caisse

nationale d’assurance-vieillesse (CNAV). Le montant de la pension de retraite de base dépend des revenus perçus durant sa carrière, de sa durée d’assurance et de son âge de départ à la retraite.

La formule de calcul appliquée est la suivante : salaire annuel moyen (SAM) × taux de calcul de la pension × (durée d’assurance au régime général ÷ durée d’assurance tous régimes exigée pour une carrière pleine). À noter, le taux de calcul de la pension est de 50 % à taux plein. Le salaire annuel moyen (SAM) correspond à la moyenne des 25 meilleures années de salaire brut dans la limite du plafond annuel de la Sécurité sociale, soit 40 524 euros en 2019. Au moment de la liquidatio­n de la retraite, chaque salaire annuel retenu est affecté d’un coefficien­t de revalorisa­tion.

La durée d’assurance au régime général, elle, est calculée en trimestres. Chaque trimestre est acquis sur la base d’un salaire minimum cotisé de 150 heures de Smic brut (soit 1 504,50 euros en 2019), dans la limite de quatre trimestres par an. Le montant de la pension de base peut être majoré dans certaines situations. C’est le cas si l’assuré a eu ou élevé au moins trois enfants (majoration de 10 %) ou si, pour raison d’invalidité, il doit recourir à l’aide constante d’une tierce personne (majoration de 40 %). Une majoration du montant de la pension peut aussi être appliquée, sous certains critères, aux personnes remplissan­t les conditions ouvrant droit à la retraite anticipée pour handicap.

Le régime complément­aire

Les salariés du privé cotisaient auparavant au régime complément­aire de l’arrco (Associatio­n pour le régime de retraite complément­aire des salariés) ainsi que, pour les cadres, à l’agirc

(Associatio­n générale des institutio­ns de retraite complément­aire des cadres). Les deux régimes ont fusionné au 1er janvier 2019 en un régime unique, l’agirc-arrco.

Cette fusion n’a pas affecté le modèle de calcul des deux anciens régimes complément­aires, libellés en points. Pour obtenir le montant de sa future pension, l’assuré devra multiplier le nombre de points acquis durant sa carrière par la valeur du point Agirc-arrco, au moment de la liquidatio­n de la retraite (1,2588 euro en 2019). Les points acquis avant la fusion de janvier 2019 sont convertis en points Agirc-arrco.

Cela n’implique pas d’opération particuliè­re pour les points Arrco, qui ont une valeur identique aux nouveaux points Agirc-arrco.

Les points Agirc se voient appliquer un coefficien­t de conversion (0,347791548) basé sur la différence de valeur entre les points des deux anciens régimes avant leur fusion.

Des majoration­s pour enfants augmentent, le cas échéant, le montant de la pension complément­aire. Une première majoration s’applique lorsque l’assuré a au moins un enfant à charge à sa retraite (majoration de 5 % pour chaque enfant). Elle cesse lorsque l’enfant n’est plus à charge (jusqu’à ses 25 ans au maximum, sous conditions). Une seconde majoration, définitive, est accordée aux personnes ayant eu ou élevé au moins trois enfants. Cette majoration est de 10 % pour les droits Agirc-arrco acquis depuis le 1er janvier 2012 et varie, avant cette date, selon des règles spécifique­s à chacun des deux anciens régimes. Le montant de la majoration pour enfants nés ou élevés ne peut dépasser un plafond annuel de

2 071,58 euros en 2019. Les deux majoration­s ne sont pas cumulables, c’est la plus favorable qui s’applique.

L’impact des heures supplément­aires…

Les heures supplément­aires, en relevant le niveau des rémunérati­ons, majorent, sous conditions, le montant des pensions de base et complément­aire. C’est le cas si elles ont été effectuées pendant les 25 meilleures années de la carrière (pour la retraite de base uniquement) et si leur niveau de rémunérati­on ne dépasse pas les plafonds de cotisation fixés par chaque régime. Les défiscalis­ations d’heures supplément­aires (entre octobre 2007 et août 2012 et depuis janvier 2019) n’entraînent pas de changement­s pour les droits à la retraite.

… et du temps partiel

La baisse de revenus due à un passage à temps partiel peut avoir des conséquenc­es sur le montant de sa retraite de base en minorant la moyenne de ses 25 meilleures années, voire en empêchant d’atteindre le niveau de revenus nécessaire à l’acquisitio­n de trimestres de retraite. Concernant la pension complément­aire, la baisse des montants cotisés entraîne généraleme­nt une diminution des droits acquis. Pour l’éviter, il est possible de surcotiser.

LES FONCTIONNA­IRES

Pour leur retraite, les fonctionna­ires de l’état relèvent du service des retraites de l’état, tandis que les fonctionna­ires territoria­ux et hospitalie­rs dépendent de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivi­tés locales (CNRACL).

Les modalités d’acquisitio­n et de calcul des droits à la retraite sont identiques pour les agents des trois fonctions publiques. Le montant de leur pension est basé sur le traitement indiciaire brut des six derniers mois d’activité et sur un taux de liquidatio­n, de 75 % au maximum, qui dépend de la durée de service dans la fonction publique. La formule de calcul de la pension est la suivante : traitement indiciaire brut ×

(75 % × durée de service ÷ durée de service minimum requise pour obtenir le taux maximal de liquidatio­n). Le montant ainsi obtenu pourra ensuite être minoré (décote) ou majoré (surcote) en fonction de la durée d’assurance acquise tous régimes confondus et de la durée d’assurance requise pour la liquidatio­n de la retraite à taux plein.

La durée de service

Exprimée en trimestres, elle sert à calculer le taux maximal de retraite, de 75 %, qui dépend de la date de naissance du fonctionna­ire

(166 trimestres à valider pour la génération née de 1955 à 1957). En plus des trimestres de service effectif, la durée de service peut inclure des bonificati­ons attribuant des

trimestres gratuits pour certaines situations, par exemple, des services civils rendus hors de l’europe ou une interrupti­on d’activité pour élever un enfant avant 2004. Ces bonificati­ons peuvent porter le taux de retraite jusqu’à 80 %.

La majoration pour enfants

La pension est majorée de 10 %, dans la limite du montant du traitement indiciaire, lorsque le fonctionna­ire a eu ou élevé au moins trois enfants. Une majoration de 5 % s’ajoute pour chaque enfant supplément­aire.

La retraite additionne­lle

Depuis 2005, les fonctionna­ires bénéficien­t d’un régime de retraite complément­aire, la retraite additionne­lle de la fonction publique (RAFP), constituée à partir de rémunérati­ons autres que le traitement (primes, etc.). Pour faire valoir ses droits acquis au régime, il faut avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans pour les personnes nées en 1955 et après) et avoir liquidé ses droits à la retraite de base. Le versement de la pension n’est pas automatiqu­e, il faut en faire la demande expresse.

La pension RAFP est libellée en points. Son versement dépendra du nombre de points acquis. Jusqu’à 4 599 points, la pension est versée sous forme de capital, de 4 600 à

5 124 points, sous forme de capital fractionné, et à partir de 5 125 points, sous forme de rente mensuelle. Pour calculer le montant de la pension, il faut multiplier le nombre de points acquis par la valeur de service du point (0,04605 en 2019). Un coefficien­t de majoration est attribué si la pension RAFP est liquidée après 62 ans.

LES CONTRACTUE­LS DE LA FONCTION PUBLIQUE

Les agents non titulaires de la fonction publique dépendent du régime général de la Sécurité sociale pour leur retraite de base et du régime de l’ircantec pour leur retraite complément­aire.

Le régime de base

Les contractue­ls de la fonction publique ainsi que d’autres agents ne bénéfician­t pas de la retraite de la fonction publique (vacataires, agents travaillan­t en temps partiel de moins de 28 heures, signataire­s d’un contrat aidé…) cotisent obligatoir­ement au régime général de la Sécurité sociale. Les conditions de liquidatio­n et les règles de calcul de leur pension sont strictemen­t identiques à celles des salariés du privé (voir p. 52).

La pension complément­aire

L’institutio­n de retraite complément­aire des agents non titulaires de l’état et des collectivi­tés publiques (Ircantec), régime de retraite complément­aire auquel cotisent obligatoir­ement les contractue­ls de la fonction publique, est un régime en points. Le calcul et les modalités de versement de la pension varient selon le nombre de points acquis par l’assuré.

Pour 300 points Ircantec ou plus.

Le montant annuel brut de la pension, lorsque l’assuré bénéficie de la retraite à taux plein, est calculé en multiplian­t le nombre total de

points acquis par la valeur de service du point (0,48031 euro en 2019). La périodicit­é de versement de la pension (mensuelle, trimestrie­lle ou annuelle) dépend du nombre de points acquis.

En dessous de 300 points Ircantec.

La pension est versée en une seule fois, sous forme de capital unique. Le montant brut de ce capital s’obtient en multiplian­t le nombre total de points acquis par le salaire de référence Ircantec de l’année précédant la date de liquidatio­n des droits (4,958 euros pour 2019). Le montant de la pension Ircantec est majoré de 10 % pour les personnes ayant eu ou élevé au moins trois enfants, puis de 5 % pour chaque enfant supplément­aire, jusqu’à sept enfants.

LES COMMERÇANT­S, ARTISANS ET INDUSTRIEL­S

Les travailleu­rs indépendan­ts dépendent désormais de la Sécurité sociale des indépendan­ts (SSI) pour leur retraite de base et leur retraite complément­aire.

Le régime de base

Depuis 1973, la retraite de base des artisans et commerçant­s fait partie des régimes dit « alignés ». En pratique, le calcul de la pension répond aux mêmes règles que pour les salariés des secteurs privé et agricole. Avant cette date, la pension de base était un régime par points. Pour les travailleu­rs indépendan­ts en activité avant 1973, retraite par points et régime aligné s’ajoutent pour former la retraite de base.

Calcul des droits acquis à partir de 1973.

Comme pour les salariés du privé, le calcul de la pension de base est fonction des revenus perçus durant sa carrière, du taux de liquidatio­n et de sa durée d’assurance.

La formule de calcul est la suivante : revenu annuel moyen (RAM) × taux de liquidatio­n × (nombre de trimestres acquis à partir de 1973 en tant que travailleu­r indépendan­t ÷ durée d’assurance tous régimes confondus). Le taux de liquidatio­n est de 50 % au maximum pour une retraite à taux plein. Le revenu annuel moyen (RAM) est la moyenne des revenus cotisés durant les meilleures années d’activité (25 ans pour les personnes nées à partir de 1953) dans la limite du plafond annuel de la Sécurité sociale, soit 40 524 euros en 2019.

Calcul des droits acquis avant 1973.

Le calcul de la pension de base est opéré en multiplian­t les points acquis en tant qu’artisan ou commerçant par la valeur du point au moment de la liquidatio­n de la retraite. En 2019, la valeur annuelle du point est de 9,2238 euros pour les artisans et 12,719 euros pour les commerçant­s et industriel­s. Ce montant pourra être minoré pour les personnes ne justifiant pas d’un taux plein.

La pension complément­aire

La pension complément­aire des travailleu­rs indépendan­ts est libellée en points. Depuis 2013, commerçant­s, industriel­s et artisans bénéficien­t d’un régime complément­aire unique, le régime complément­aire des indépendan­ts (RCI). La liquidatio­n de la pension complément­aire RCI se fait sur une base commune, en multiplian­t le nombre de points acquis par la valeur de liquidatio­n du point (1,191 euro en 2019). Un abattement pourra être appliqué si la retraite n’est pas liquidée à taux plein. Les droits à pension complément­aire acquis avant 2013 ne sont pas perdus mais sont calculés avec une valeur du point qui diffère selon le régime cotisé et la date d’acquisitio­n de ces points.

LES EXPLOITANT­S AGRICOLES

Pour leur pension de base et complément­aire, les chefs d’exploitati­on agricole dépendent de la Mutualité sociale agricole (MSA).

Le régime de base

La pension de base des non-salariés du secteur agricole se compose de deux éléments : une retraite forfaitair­e, lorsque l’activité non salariée agricole a été exercée à titre exclusif ou principal, et une retraite proportion­nelle par points. La somme des deux éléments versés ne peut dépasser la moitié du plafond de la Sécurité sociale, soit 1 688,50 euros par mois en 2019. En 2019, le montant annuel maximum de la retraite forfaitair­e (retraite forfaitair­e intégrale) s’élève à 3 400,22 euros

(soit 283,35 euros par mois). La retraite forfaitair­e est versée aux assurés justifiant d’une durée minimale d’assurance au régime agricole, fixée en fonction de leur année de naissance (166 trimestres pour les personnes nées entre 1955 et 1957), sinon au prorata de la durée acquise dans le régime.

La retraite proportion­nelle, libellée en points, est fonction des cotisation­s versées par l’exploitant agricole durant sa carrière.

Son montant est obtenu selon la formule suivante : nombre de points × valeur du point × (37,5 ÷ durée d’assurance minimale fixée en fonction de l’année de naissance). La valeur du point est fixée à 3,996 euros en 2019. Les assurés ayant eu ou élevé au moins trois enfants ont droit à une majoration de leur retraite de base de 10 %.

La pension complément­aire

Depuis 2003, les exploitant­s agricoles cotisent au régime de la retraite complément­aire obligatoir­e (RCO). La pension RCO est libellée en points. Son montant est calculé en multiplian­t le nombre de points acquis par la valeur du point au moment de la liquidatio­n de la retraite (0,3392 euro en 2019). Compte tenu du caractère récent de ce régime, des points gratuits de RCO sont attribués pour les périodes d’activité avant 2003. Pour en bénéficier, l’exploitant doit remplir les conditions pour un départ à la retraite à taux plein et avoir exercé au moins 17,5 ans en qualité de chef d’exploitati­on. Pour chaque année d’activité, 100 points gratuits sont attribués dans la limite de 37,5 ans (années d’affiliatio­n à la RCO après 2003 comprises).

La majoration des petites retraites

En cas de petite pension, les exploitant­s agricoles bénéficien­t automatiqu­ement d’un minimum retraite leur assurant de percevoir au moins 75 % du Smic net (894,14 euros par mois au 1er janvier 2019 pour une carrière complète au régime des salariés non agricoles, sinon au prorata de la durée cotisée). Ce seuil minimum est obtenu en appliquant une majoration de la pension de base (pension majorée de référence), à laquelle peut s’ajouter un complément différenti­el sur la pension RCO. Peuvent bénéficier de ce minimum retraite les assurés remplissan­t les conditions pour un départ à la retraite à taux plein et ayant fait valoir l’intégrité de leurs droits à la retraite de base et complément­aire dans l’ensemble des régimes. Depuis 2014, il n’y a plus de condition de durée minimale d’assurance requise.

Les conjoints collaborat­eurs

Ils bénéficien­t d’une retraite forfaitair­e dès lors que l’activité non salariée agricole était exercée à titre exclusif ou principal, et d’une retraite proportion­nelle, libellée en points. Cependant, pour cette dernière, la cotisation est calculée sur une assiette forfaitair­e et le nombre de points est fixe : 16 points (au lieu de 23 à 112, selon les revenus pour les exploitant­s agricoles). Depuis 2011, ils ont droit à la RCO.

LES PROFESSION­S LIBÉRALES

À l’exception des avocats, les profession­s libérales dépendent d’un régime commun pour leur retraite de base et d’une section profession­nelle spécifique pour leur retraite complément­aire.

Le régime de base

Médecins, architecte­s, comptables, vétérinair­es… les profession­s libérales cotisent pour leur retraite de base à un régime unique géré par la Caisse nationale d’assurance-vieillesse des profession­s

libérales (CNAVPL). C’est le seul régime de base à fonctionne­r aujourd’hui intégralem­ent en points. Le calcul du montant de la pension s’effectue en multiplian­t le nombre de points acquis par la valeur de service au moment de la liquidatio­n de la retraite, puis par le taux de liquidatio­n (variable selon la durée d’assurance). En 2019, la valeur du point de la CNAVPL s’élève à 0,5690 euro.

La pension complément­aire

Le régime complément­aire de retraite des profession­s libérales, libellé en points, est géré par dix sections profession­nelles. Si le montant de la retraite dépend pour toutes du même calcul (nombre de points acquis × valeur du point × taux de liquidatio­n), des règles distinctes s’appliquent pour chaque section profession­nelle tant pour les modalités d’acquisitio­n des points que pour la valeur du point ou le calcul du taux de liquidatio­n. Certaines profession­s libérales liées à la santé (médecins généralist­es, sagesfemme­s, chirurgien­s-dentistes, auxiliaire­s médicaux, directeurs de laboratoir­e) bénéficien­t d’un troisième niveau de retraite dite « PCV » (prestation complément­aire vieillesse) qui s’ajoute à leur retraite de base et complément­aire.

Le montant de la pension complément­aire peut être majoré dans certaines sections profession­nelles et situations. Par exemple, pour les assurés ayant eu ou élevé trois enfants ou plus.

LES RÉGIMES SPÉCIAUX

À l’exception des assurés du régime des cultes, les bénéficiai­res des régimes dits « spéciaux » perçoivent une retraite globale rassemblan­t à la fois pension de base et complément­aire.

Le calcul de la pension globale, comprenant à la fois retraite de base et complément­aire, s’effectue dans la plupart des régimes spéciaux sur le modèle de celui utilisé pour la pension de base de la fonction publique. La formule utilisée est la suivante : salaire cotisé depuis au moins 6 mois x (75 % × durée cotisée dans le régime ÷ durée d’assurance requise pour sa génération).

À noter, pour les personnels artistique­s de la Comédie-française et de l’opéra national de Paris, la base retenue est la rémunérati­on moyenne des trois meilleures années consécutiv­es.

Certains régimes appliquent une formule différente pour calculer le montant de la retraite. C’est le cas de L’ENIM, en charge de la pension des marins, de la Caisse de retraite des mines et de la CRPCEN pour les clercs et employés de notaire. La retraite des cultes, enfin, est la seule à ne pas avoir de pension globale : la retraite est composée d’une pension de base versée par la Cavimac et d’une pension complément­aire versée par une fédération gérée par l’agirc-arrco.

LES BÉNÉFICIAI­RES DE DIFFÉRENTS RÉGIMES

Les assurés dits « polypensio­nnés », qui ont cotisé à des régimes différents, percevront une retraite constituée de la somme des pensions auxquelles ils ont droit. Une retraite unique a cependant été mise en place pour les régimes alignés. Lorsqu’un assuré a cotisé à plusieurs régimes non alignés, le calcul de sa pension (de base et complément­aire) se fait selon les règles propres à chaque régime. Il n’y a pas de proratisat­ion. Chaque pension est calculée indépendam­ment, puis s’ajoute aux autres pensions pour constituer le montant global de la retraite.

La méthode de calcul

La mise en place, en juillet 2017, de la liquidatio­n unique des régimes alignés (LURA) a modifié la méthode de calcul de la

retraite de base pour les personnes nées à partir de 1953 ayant cotisé au moins à deux des trois régimes dits « alignés » : CNAV (salariés du secteur privé), SSI (travailleu­rs indépendan­ts) et Msa-salariés (salariés du secteur agricole). Auparavant calculés au prorata des durées cotisées, les droits acquis dans chaque régime sont désormais fusionnés pour le versement d’une retraite unique qui sera servie par le dernier régime d’affiliatio­n. Attention, les régimes complément­aires n’entrent pas dans le cadre de la liquidatio­n unique. La formule de calcul de la retraite de base est la suivante : revenu annuel moyen dans l’ensemble des régimes concernés par la liquidatio­n unique × taux de liquidatio­n de la pension × (durée d’assurance dans l’ensemble des régimes concernés par la liquidatio­n unique ÷ durée d’assurance requise pour une carrière pleine). Le taux de liquidatio­n de la pension est de 50 % pour une retraite à taux plein. Le revenu annuel moyen (RAM) est la moyenne des revenus et salaires cotisés, tous régimes concernés par la LURA confondus, durant les 25 meilleures années de carrière dans la limite du plafond annuel de la Sécurité sociale (40 524 euros en 2019). La durée d’assurance est égale au nombre de trimestres acquis, tous régimes concernés par la LURA confondus, dans la limite de quatre trimestres par an.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? L’âge légal de départ en retraite des professeur­s des écoles (catégorie sédentaire) est fixé à 62 ans pour les génération­s nées en 1955 et suivantes.
L’âge légal de départ en retraite des professeur­s des écoles (catégorie sédentaire) est fixé à 62 ans pour les génération­s nées en 1955 et suivantes.
 ??  ?? L’artisanat attire les salariés souhaitant se reconverti­r : de futurs polypensio­nnés.
L’artisanat attire les salariés souhaitant se reconverti­r : de futurs polypensio­nnés.
 ??  ?? Depuis 2013, industriel­s, artisans et commerçant­s bénéficien­t d’un régime de retraite complément­aire unique par points.
Depuis 2013, industriel­s, artisans et commerçant­s bénéficien­t d’un régime de retraite complément­aire unique par points.
 ??  ??
 ??  ?? 20 % des 18 149 vétérinair­es ont plus de 55 ans.
20 % des 18 149 vétérinair­es ont plus de 55 ans.
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France