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Aider une victime de violences conjugales

CE TYPE DE VIOLENCES PEUT TOUCHER TOUT LE MONDE. SI L’UN OU L'UNE DE VOS PROCHES SE CONFIE, VOICI COMMENT RÉAGIR.

- Par Rosine Maiolo – Illustrati­ons : Monsieur Zut/lila Pik

1 Parler et maintenir le lien

Même s’il peut être difficile de recueillir la parole d’une victime de violences conjugales (votre enfant, une soeur, une amie…), ne tentez pas d’apporter une solution, ce n’est pas ce qu’elle vous demande. Seulement une écoute attentive et empathique. Bannissez toutes les phrases qui commencent par « il faut » partir, le quitter, porter plainte… Dites-lui simplement que vous la croyez. Pensez à la valoriser, car elle ressent sûrement une perte d’estime d’elle-même : elle a le courage de parler, de vous faire confiance… N’émettez aucun jugement de valeur. Raccrochez-vous à la loi. Les insultes, les coups, la privation des ressources du foyer, de ses papiers, de travail, les relations sexuelles non consenties… tout cela est pénalement répréhensi­ble. C’est la meilleure des attitudes à adopter. Présentez-lui le 3919, numéro d’écoute national Violences Femmes Info, appel gratuit et anonyme dont le numéro n’apparaît pas sur les factures.

2 Rassembler des preuves

Il est important de faire constater les blessures par un médecin, à l’hôpital de préférence. Votre proche n'est peut-être pas prêt à utiliser ces certificat­s médicaux mais, plus tard, ces pièces pourraient être essentiell­es pour prouver les violences subies. Au minimum, prenez des photos, si possible avec un journal daté à côté. Imprimez les SMS, mails, etc. de menaces ou d’insultes reçus. Enfin, rédigez spontanéme­nt une attestatio­n pour indiquer les faits auxquels vous avez assisté ou que vous avez constatés personnell­ement (Cerfa n° 11527*03 disponible sur Service-public.fr).

3 Porter plainte

Ne brusquez pas la victime : elle sait qu’elle doit porter plainte, mais souvent, elle ne peut pas encore agir. C’est généraleme­nt après des années d’emprise qu’elle trouve la force de faire valoir ses droits, lorsqu’elle est prête à partir. Si possible, accompagne­z-la dans cette démarche quand elle s’en sent capable.

4 Préparer un départ

Mieux vaut ne pas partir dans l’urgence, pour pouvoir s’organiser. Proposez-lui de conserver chez vous des documents importants, comme la copie du livret de famille, les justificat­ifs de ressources, les pièces d’identité, la carte grise, le carnet de santé, les preuves des violences collectées, le double des clés. Conseillez-lui d’ouvrir un compte bancaire à son nom, afin de recevoir ensuite les aides financière­s, de se rapprocher d’une associatio­n pour se mettre en attente d’un hébergemen­t temporaire. Le jour du départ, elle doit être accompagné­e car les victimes tuées le sont souvent au moment de la séparation. L’auteur voit « son objet » lui échapper. La crise est forcément violente.

5 Obtenir une ordonnance de protection

Deux procédures en justice peuvent être lancées. La première au pénal, après un dépôt de plainte, qui peut aboutir à une condamnati­on, tel un sursis avec mise à l’épreuve et interdicti­on de s’approcher de la victime. La seconde au civil par le juge aux affaires familiales (JAF) en demandant une ordonnance de protection avec le Cerfa n° 15458*02 (sur Service-public.fr). Le JAF pourra préciser lequel des époux, concubins ou partenaire­s continuera à résider dans le logement et il statuera sur les modalités de prise en charge des frais. Il interdira à l’auteur des violences d’entrer en relation avec la victime, les enfants et il se prononcera sur les modalités d’exercice de l’autorité parentale.

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