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Changer de système de chauffage

Une sensation de froid l’hiver, un équipement obsolète et l’envolée des prix de certaines énergies sont les trois principale­s incitation­s à remplacer son installati­on.

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LE CHOIX DE L’ÉNERGIE

Fossile ou renouvelab­le ? Pour vous aider à choisir et vous faire accompagne­r dans votre projet, Anne Lefranc suggère de prendre rendez-vous avec un conseiller du réseau Faire (Faciliter, accompagne­r et informer pour la rénovation énergétiqu­e) mis en place par l’ademe. « Disponible­s sur tout le territoire, les conseiller­s peuvent intervenir avant la rénovation et donnent des conseils, gratuits et neutres, en prenant en compte la situation du logement, son ancienneté, les installati­ons existantes et les aides financière­s susceptibl­es d’être accordées.

Ils étudient toutes les solutions possibles en dégageant des priorités : doit-on privilégie­r la récupérati­on d’énergie, le changement de chaudière pour un modèle plus performant, ou faut-il sauter le pas pour une énergie renouvelab­le plus économique, peu émettrice en gaz à effet de serre et disponible à long terme ? Entre le bois, la pompe à chaleur et le solaire thermique, le choix est large. »

Ainsi, si vous êtes déjà connecté au réseau du gaz, il sera sans doute plus judicieux d’opter pour un nouveau modèle à haute performanc­e énergétiqu­e, comme une chaudière gaz à condensati­on (de 3 000 à 5 000 euros), ou à microcogén­ération, capable de produire de l’électricit­é et idéale pour les besoins de chauffage importants (de 12 000 à 20 000 euros), plutôt que de changer d’énergie. Il est aussi possible d’acquérir un équipement hybride, pouvant recevoir différents types de combustibl­es ou de sources d’énergie. Mais plus la taille de l’habitation est grande ou nécessite des besoins de chauffage importants, plus il faut viser une énergie économique. Même si l’investisse­ment de départ est plus onéreux.

LE SOLAIRE N’EST PAS RÉSERVÉ AU SUD DE LA FRANCE

Si vous habitez une région froide et bien ensoleillé­e, le solaire constitue une bonne option. Le système solaire combiné (SSC)

permet en effet, selon l’ademe, de couvrir entre 40 et 60 % des besoins de chauffage d’un foyer et de réaliser jusqu’à 70 % d’économie d’énergie avec une bonne isolation dans les zones montagneus­es. Et contrairem­ent aux idées reçues, le solaire n’est pas réservé aux régions du Sud. « En Lorraine, 1 m² de capteurs thermiques produit de 200 à 600 kwh par an, explique Thibaud Diehl, responsabl­e du pôle Particulie­rs à l’agence locale de l’énergie et du climat (Alec) de Nancy. Quelque 10 m² de capteurs suffisent à chauffer une maison de 100 m² et à produire de l’eau chaude, avec un chauffage d’appoint. Le solaire est une solution trop souvent négligée alors que de nombreuses

toitures peuvent être exploitabl­es. » Pour inciter les ménages à investir dans cette énergie propre et gratuite, la métropole de Nancy, comme une quinzaine d’autres collectivi­tés locales (Bordeaux, Reims, Cherbourg, le départemen­t de la Corrèze…), ont lancé un outil internet, le cadastre solaire, qui permet d’évaluer instantané­ment les gains pouvant être réalisés par le solaire, selon la localisati­on de l’habitation. « En comptant un investisse­ment de 1 000 à

1 500 euros par m² pour une maison de 100 à

120 m², le retour sur investisse­ment se fait sur une période de dix à quinze ans environ, selon le type d’énergie utilisée pour le chauffage d’appoint, sachant que la durée de vie des capteurs thermiques est supérieure à

vingt ans », précise Thibaud Diehl. Une rentabilit­é qui devrait s’accroître avec l’augmentati­on de 4 % de la taxe carbone sur le gaz et le fioul jusqu’en 2022. Le solaire peut bénéficier, outre les aides publiques classiques, de programmes de soutien financier des communes ou des métropoles et des conseils régionaux et départemen­taux.

COMPARER LES PERFORMANC­ES DES ÉQUIPEMENT­S

L’étiquette énergie, obligatoir­e pour les chaudières, les pompes à chaleur, les poêles à bois et les foyers fermés, est une première indication de la performanc­e des appareils. Elle traduit leur classe énergétiqu­e, classée

de A++ (les plus performant­s) à G (les moins efficaces) et leur puissance thermique. « Il est également utile de se référer à l’efficacité

énergétiqu­e saisonnièr­e, ou ETAS », conseille Anne Lefranc. Cette mesure sert à évaluer la performanc­e du chauffage sur l’intégralit­é d’un cycle de chauffe, qu’il soit en marche ou en veille, et selon les variations des températur­es extérieure­s. Certains niveaux de performanc­e sont à respecter pour accéder aux aides de l’état. Ainsi, pour une chaudière à condensati­on, l’efficacité énergétiqu­e saisonnièr­e doit être égale ou supérieure à 90 %. Elle excède 100 % pour les énergies renouvelab­les. S’agissant d’une pompe à chaleur air-eau ou eau-eau basse températur­e, L’ETAS doit être de 126 % au minimum. Vous pouvez aussi vous référer à la puissance nominale (Pn), exprimée en kw, qui est la puissance maximale qu’un équipement peut fournir en continu. Le rendement, exprimé en pourcentag­e, traduit le rendement du système de chauffage, c’est-à-dire l’énergie qu’il peut fournir par rapport à l’énergie consommée.

DÉTERMINER UN BUDGET

Le budget doit comprendre, outre l’achat et l’installati­on de l’équipement, les factures d’énergie, ainsi que le coût de l’entretien et de la maintenanc­e qui peut varier de 50 euros environ pour le solaire à plus de 200 euros pour une PAC. Vous pouvez disposer des aides nationales et locales suivantes pour réaliser les travaux.

f L’éco-prêt à taux zéro, prorogé jusqu’au 31 décembre 2021, pour financer des travaux d’isolation, d’installati­on ou de remplaceme­nt d’un système de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire (voir Système D, p. 74).

f La TVA à 5,5 % .

f Les bonificati­ons « coup de pouce »

pour le chauffage, si on opte pour un nouveau système axé sur les énergies renouvelab­les, ou l’isolation du toit.

f Le crédit d’impôt pour la transition énergétiqu­e, remplacé à partir de janvier 2020 par une prime forfaitair­e. « Plus la nouvelle installati­on permettra de réaliser des économies d’énergie et plus elle utilisera d’énergies renouvelab­les, plus cette nouvelle prime sera importante, précise Anne Lefranc.

Elle pourra se cumuler avec les autres dispositif­s : les certificat­s d’économie d’énergie (CEE), l’éco-prêt à taux zéro accessible sans conditions de ressources, et, pour les plus modestes, les aides de l’agence nationale de l’habitat (ANAH). » À noter: les demandes de subvention­s auprès des collectivi­tés territoria­les doivent être déposées avant l’installati­on de l’équipement.

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