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Augmenter la performanc­e de son installati­on

Après un diagnostic thermique de son logement, la réalisatio­n de certains travaux, couplée éventuelle­ment à la rénovation de son système de chauffage, permet de diminuer sa facture d’énergie de façon substantie­lle.

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FAIRE UN ÉTAT DES LIEUX DE LA CONSOMMATI­ON ÉNERGÉTIQU­E DU LOGEMENT

Le plus connu des outils d’évaluation est le diagnostic de performanc­e énergétiqu­e (DPE), qui coûte entre 100 et 150 euros.

« Obligatoir­e lors de la mise en vente ou en location d’un logement, il n’a cependant qu’une valeur indicative », explique Audrey Zermati, directrice de la stratégie d’effy, spécialisé­e dans l’efficacité énergétiqu­e. En effet, les résultats diffèrent parfois beaucoup d’un diagnostiq­ueur à un autre, selon qu’il a pris en compte tous les paramètres (compositio­n des murs, épaisseur de l’isolant, vitrage, système de ventilatio­n, système de chauffage, etc.). « À partir de 2021, le DPE sera fiabilisé. Il deviendra ainsi opposable lors des transactio­ns immobilièr­es et il engagera donc la responsabi­lité des diagnostiq­ueurs », poursuit Audrey Zermati. En attendant, il est possible de réaliser un audit énergétiqu­e. Établi par un bureau d’études certifié, il donne lieu à des préconisat­ions sur les travaux de rénovation énergétiqu­e à envisager. L’audit doit comporter deux scénarios de travaux, dont l’un vise une diminution d’au moins

30 % des dépenses énergétiqu­es, et l’autre, les performanc­es requises pour la réalisatio­n d’une maison BBC (bâtiment basse consommati­on) en rénovation. Cependant, ces bilans sont onéreux, de l’ordre de 500 à 1 000 euros en moyenne. Il existe aussi des simulateur­s sur les sites internet des fournisseu­rs d’énergie utilisant le mode de calcul 3CL (« calcul de la consommati­on convention­nelle des logements ») de l’ademe. Le 3CL prend en compte les habitudes de vie des habitants, les caractéris­tiques thermiques du bâtiment et du système de chauffage.

MIEUX ISOLER ET VENTILER SON LOGEMENT

« Les travaux d’isolation constituen­t la toute première étape de la rénovation énergétiqu­e,

insiste Audrey Zermati. Si vous procédez au changement de chaudière avant l’isolation, celle-ci risque d’être surdimensi­onnée et trop performant­e pour les nouveaux besoins de

chauffage. » Dans une maison individuel­le, le toit est la principale source de perte chaleur, affichant jusqu’à 30 % de déperditio­n selon l’ademe. L’isolation des combles, ou des rampants si les combles sont aménagés, est donc une priorité. Pour une isolation de combles perdus, il faut compter 20 euros hors taxes par m² environ, mais il est possible de recevoir des aides liées au dispositif des certificat­s

d’énergie, et le bénéfice est immédiat. « Pour ma maison de 65 m2, ma dépense en fioul pour le chauffage central s’élevait à 2 500 euros par an, témoigne Marie, qui habite dans la Creuse.

Je devais économiser sur tout. J’avais déjà fait isoler la maison au niveau du sous-sol et du garage, sans résultat. Après mon inscriptio­n sur son site internet, la société Pacte Énergie Solidarité m’a envoyé un conseiller qui m’a très bien expliqué ce qu’il pouvait faire, et il m’a présenté les aides dont je pouvais bénéficier. Finalement, je n’ai déboursé qu’un euro ! Les travaux ont été réalisés quelques jours plus tard, avec sérieux et très proprement. Depuis la pose de cette isolation en mousse sur le plafond des combles perdus, j’ai divisé ma facture de fioul par deux. »

CHANGER DE RADIATEURS ÉLECTRIQUE­S

Si vos convecteur­s sont anciens ou peu performant­s, il est possible de les remplacer par des panneaux rayonnants qui dégagent une chaleur uniforme dans toute la pièce, ou par des radiateurs à inertie thermique qui chauffent de façon homogène et constante. Compter de 1 500 à 6 000 euros pour cinq radiateurs. On peut aussi opter pour la clim réversible, comme l’a expériment­é Jean-marie : « J’habite dans le moyen pays niçois, à 600 mètres d’altitude. Ma maison, orientée au sud-est, disposait d’un chauffage avec sept convecteur­s. L’an dernier, j’ai remplacé ces derniers par quatre clim réversible­s Daikin pour environ 10 000 euros, une dans chaque chambre et une pour le salon.

Je m’en sers surtout pour la fonction chauffage et très peu en position froid. J’ai également changé de fournisseu­r d’énergie. D’EDF, je suis passé à ekwateur. J’ai réduit ma facture d’électricit­é de moitié. De 24 349 Kwh, elle est passée à 11 529 Kwh. Le temps de réaction est plus rapide et je ressens donc plus de confort. »

COMPLÉTER L’INSTALLATI­ON PRINCIPALE

Pour réduire la consommati­on d’énergie, il est possible d’adjoindre à son installati­on de chauffage un autre système. Un chauffage d’appoint à bois permet de chauffer la maison dans l’intersaiso­n sans faire fonctionne­r la chaudière principale. Il faut alors posséder un conduit de cheminée ou avoir la possibilit­é d’en faire installer un, et disposer d’un espace suffisant pour stocker son combustibl­e. Entre 1 000 et 5 000 euros, l’insert, si vous avez déjà une cheminée, ou le foyer fermé, si vous en prévoyez une, sont les solutions idéales pour en accroître les performanc­es. Les poêles (de

1000 à 6000 euros) sont faciles à installer, ceux à granulés offrant une belle autonomie pouvant aller jusqu’à 70 heures. Le choix du combustibl­e dépend de certains paramètres. Les bûches, bon marché, ne permettent pas une alimentati­on automatiqu­e de la chaudière. Les granulés, qui offrent un meilleur rendement énergétiqu­e et peuvent se stocker à l’intérieur, sont plus chers.

« Si le système principal fonctionne au fioul ou à l’électricit­é, dont le rendement est faible, il peut être intéressan­t d’intégrer une pompe à chaleur air-eau (PAC), conseille Audrey Zermati. Cette combinaiso­n est tout à fait indiquée pour les logements ruraux et périurbain­s qui disposent d’un espace suffisant pour installer le

système. » Dans cette configurat­ion, la PAC, qui récupère l’énergie contenue dans l’air (pompe aérothermi­que), dans le sol ou l’eau (pompe géothermiq­ue), assure le chauffage lorsque la températur­e extérieure descend à un certain niveau, et la chaudière prend le relais lorsque le froid s’accentue. Comptez de 5 000 à 15 000 euros. Attention, l’unité extérieure d’une pompe à chaleur aérothermi­que pouvant être bruyante, elle ne doit pas être installée à proximité de vos fenêtres ou de celles de vos voisins.

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Dans une pièce où la chaleur est bien répartie, on peut jouer ou lire confortabl­ement au ras du sol.

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