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Les alternativ­es pour réduire ses émissions de CO 2

Et si on laissait la voiture au garage, au moins pour certains trajets, pour se déplacer autrement ? Sortons les calculette­s pour mettre en rapport le temps passé, l’argent dépensé et les rejets de CO évités selon les moyens utilisés.

- Par Jean Savary

LES TRAJETS DOMICILE-TRAVAIL

Le scénario est le suivant : 60 kilomètres aller-retour, 230 jours par an, seul au volant d’une petite familiale diesel qui consomme 7 l/100 km. En moyenne, comptons une heure trente de trajet quotidien dont 30 minutes dans les embouteill­ages.

Solution n° 1 LE COVOITURAG­E

Le comité d’entreprise ou la direction des ressources humaines l’organise souvent, parfois avec des entreprise­s voisines. À défaut, pensez à la municipali­té et au conseil général. Tapez « covoiturag­e départemen­t » sur votre moteur de recherche ou passez par une appli, comme Klaxit, Mobicoop, Blablaline­s, etc.

Avec une conduite en alternance, les frais de carburant et d’entretien, les émissions de

C02 et la décote kilométriq­ue de l’auto sont divisés par le nombre de participan­ts. La durée de vie de la voiture augmente, alors même que la production d’un modèle émet 3 000 kg de C02. Si c’est toujours la même personne qui conduit, elle partage ces frais avec les passagers. Reste qu’il faut respecter des horaires communs, faire des détours et voyager avec des inconnus.

À savoir: le forfait « mobilité durable » autorise les entreprise­s à financer, jusqu’à 400 euros par an, les frais de covoiturag­e de leurs salariés.

Solution n° 2 LE DEUX-ROUES À MOTEUR

Pour des trajets à 80-90 km/h maximum, un 125 cm3 basique de 10 à 12 chevaux suffit. Les motos sont moins chères et plus stables (de 2000 à 3 500 euros) et les scooters deux ou trois roues, plus pratiques et confortabl­es (à partir de 3000 euros). En électrique, à 80 km/h et avec plus de 60 kilomètres d’autonomie, les scooters commencent à 5 000 euros, à moins de s’abonner aux scooters électrique­s de ville en libre-service (de 0,22 à 0,29 euro/min). Si vous devez tenir le 110 km/h sur voie rapide, la meilleure solution passe par un trois-roues à partir de 300 cm3 (dès 6000 euros) accessible avec le permis B. Les rares deux-roues électrique­s capables d’atteindre cette vitesse chiffrent à 15 000 euros minimum. Prévoir également entre 1000 et 1500 euros

d’équipement­s de protection. Et de 200 à

350 euros pour les sept heures de la formation A1 (sans examen).

Une fois digéré cette dépense initiale – deux à trois fois moins importante que l’achat d’une voiture – et l’assurance plutôt onéreuse, à vous le temps gagné dans les bouchons et pour vous garer. À la clé, une forte économie de carburant et d’émissions de C02. « La fabricatio­n d’un petit deux-roues à moteur émet d’ailleurs de 4 à 6 fois moins de C02 que celle d’une auto »,

ajoute Éric Thiollier, de la Fédération européenne des associatio­ns de motocyclis­tes. Cependant, la solution du deux-roues n’est économique qu’en remplaceme­nt d’une voiture, pas si elle s’y ajoute. Or, en cas de neige et de verglas, le risque d’accident augmentant, vous aurez besoin d’un autre moyen de locomotion.

À savoir: l’achat d’un scooter électrique bénéficie d’un bonus de 100 euros (puissance inférieure à 3 kw) à 900 euros, limité à

27 % du prix TTC. En cas de mise au rebut d’une vieille voiture, une prime à la conversion allant de 100 à 1 100 euros selon le revenu et le nombre de kilomètres parcourus à l’année est envisageab­le.

Solution n° 3 AUTO + TRAIN

Pour 60 km/jour, la gare étant située à 10 km ou à quinze minutes du domicile et du travail, cette combinaiso­n allonge très peu le temps de parcours, même si le kilométrag­e total augmente. Certes, les horaires, parfois irrégulier­s, sont contraigna­nts, mais vous pouvez en profiter pour vous reposer ou lire tranquille­ment pendant le voyage.

À savoir : l’employeur de tout salarié à plein temps ou à mi-temps doit lui rembourser

50 % de l’abonnement à un transport collectif (ou location de vélo). Pour un temps de travail inférieur, c’est au prorata des horaires.

LES PETITS TRAJETS DU QUOTIDIEN

Généraleme­nt, ce sont d’incessants petits trajets, avec un ou deux enfants dans l’habitacle, qui représente­nt 4 000 kilomètres par an. Avec une voiture à essence d’occasion consommant 10 l/100 km car fonctionna­nt la moitié du temps moteur froid, c’est particuliè­rement polluant.

Solution n° 1 LE COVOITURAG­E ENTRE PARENTS

Mettez-vous en contact direct, ou par petites annonces, avec l’école ou le club sportif. Beaucoup d’applis existent (Itineroo, plutôt pour les clubs sportifs, Scoléo, pour les écoles, et Drivekidz, Petitbus, Kid Mouv’, Keepmove, Hopinoy, Hopways, Zouzoucar…), mais elles ne sont pas vraiment efficaces car trop nombreuses. Pour les enfants de plus de 13 ans, Blablaline­s est une bonne option.

Solution n° 2 LE VÉLO

On transporte à vélo un enfant à partir de

2-3 ans jusqu’à ses 14 ans, muni d’un casque (obligatoir­e jusqu’à 12 ans) et avec un siège spécifique sur lequel peut s’attacher un gros sac de courses. Certains vélos à la partie arrière allongée (« long tail ») supportent deux sièges pour enfant en tandem, et les deux ou trois roues avec caisse de transport avant accueillen­t jusqu’à quatre petits… ou le

contenu d’un Caddie. Moins coûteuse, la remorque pour deux enfants (de 150 à 400 euros). « Avec mon vélo-brouette, j’ai pu me débarrasse­r de ma Twingo, confie Élodie, mère de deux enfants et habitant dans la

banlieue parisienne. Il emmène mes enfants partout et moi au travail, transporte les courses, le tout sans me faire transpirer grâce à l’assistance électrique. L’inconvénie­nt, c’est la place qu’il prend en stationnem­ent. Et son prix (3 000 euros) ; tout l’argent de la revente de ma Twingo y est passé. »

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