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Passer à l’électrique, est-ce le moment ?

Fortement subvention­née, la voiture électrique semble être l’avenir de l’automobile. Les progrès des nouveaux modèles invitent à sauter le pas. Un investisse­ment à étudier de près pour rester raisonnabl­e.

- Par Jean Savary

En juin dernier, l’assemblée nationale a voté l’interdicti­on à la vente de toute voiture thermique neuve en France, à l’horizon 2040. Si l’on peut douter du réalisme de cette échéance, le ton est donné, il faut se convertir. En trois ans, les ventes de voitures électrique­s ont doublé, passant de… 1 à 2 % du marché. Mais les belles améliorati­ons affichées par les nouveaux modèles devraient faire décoller ce chiffre.

LE BILAN CARBONE, L’ARGUMENT N° 1

Si la production d’une auto électrique émet de 1,7 à 2 fois plus de dioxyde de carbone qu’une thermique, cette « dette » est vite remboursée en France, où la production d’électricit­é émet très peu de CO2. « Sur un cycle de vie de dix ans et 150 000 km, fabricatio­n et recyclage compris, une voiture électrique émet 9 tonnes de C02, dont environ 6 tonnes pour la fabricatio­n de la batterie et des composants. C’est à comparer aux 22 tonnes d’une voiture thermique moyenne, dont 3 tonnes pour la fabricatio­n et plus de 18 tonnes pour la production et la combustion du carburant », explique Jérémie Almosni, chef du service Transports et Mobilité de l’ademe.

JUSQU’À 11 000 EUROS D’AIDE

Les voitures électrique­s bénéficien­t d’un bonus, pour la dernière fois cette année, de 6 000 euros à l’achat, quels que soient ses revenus et le kilométrag­e parcouru. Pour une voiture neuve peuvent s’ajouter, sans condition de revenus, 2 500 euros de prime à la conversion en cédant, pour sa destructio­n, un diesel d’avant 2001 (ou d’avant 2006, sous

condition de revenus) ou une voiture à essence d’avant 1997. Avec 2 500 euros supplément­aires pour un foyer au revenu fiscal de référence inférieur à 6 300 euros par part ou à 13 489 euros par part si l’on travaille à plus de 30 km de chez soi ou qu’on parcourt plus de 12 000 km par an pour raison profession­nelle. Au total, bonus compris, l’aide de l’état peut donc monter à 11 000 euros.

S’y ajoute le crédit d’impôt de 30 % pour la pose de la Wallbox (borne de recharge domestique). Les 70 % restants étant en grande partie compensés par la gratuité de la carte grise dans la plupart des départemen­ts, une assurance moins chère de 10 à 40 % selon l’assureur et le stationnem­ent gratuit ou à moitié prix dans presque toutes les villes.

Une électrique d’occasion donne droit à

la prime à la conversion: 1500 € sans condition de revenus ou 3000 € pour les foyers modestes ou ceux qui parcourent plus de 30 km pour aller travailler.

LE BON PROFIL

Contrairem­ent aux idées reçues, l’électrique n’est pas une voiture de ville. « Un citadin roule trop peu au quotidien pour l’amortir, il n’a pas de prise facile d’accès pour la recharger ni une deuxième voiture pour les longs trajets, note Nicolas Meilhan, conseiller scientifiq­ue

à France Stratégie. En ville, l’électrique n’est valable qu’en taxi ou en autopartag­e. Mais c’est la voiture idéale du rural ou du périurbain qui roule beaucoup, tous les jours, possède un garage avec une prise et deux véhicules. Et dans ce cas, pas besoin de dépenser une fortune pour 300 ou 400 km d’autonomie, une petite électrique d’occasion qui fait 80 à 120 km aller-retour suffit le plus souvent. »

QUAND L’ÉLECTRIQUE DEVIENT ULTRA-ÉCONOMIQUE

Une fois son surcoût à l’achat amorti, une électrique fait faire des économies. Pour 15 000 km par an, les 1 300 euros de gazole ou 1 650 euros d’essence annuels sont remplacés par 225 euros de surcoût sur la facture d’électricit­é. Pour 30 000 km par an, c’est entre 2 000 et 2 900 euros d’économies

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