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Isolation, chauffage : laisser faire les spécialist­es

Vous souhaitez réaliser des économies d’énergie et vous êtes prêt à investir dans un nouveau mode de chauffage ou à mieux isoler votre logement. Beau projet, qui recèle quelques écueils à éviter absolument.

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4 ISOLATION, DE DÉCEPTION EN DÉCEPTION

Les matériaux d’isolation peuvent se dégrader. « Si l’isolation est de mauvaise qualité, la laine de verre, traditionn­ellement utilisée pour isoler les murs ou le toit, a tendance à se tasser au bout de quelques années. Son efficacité s’en trouve très amoindrie », met en garde Philippe Le Roy, maître d’oeuvre. Après quelques hivers, le froid passe à nouveau.

Pour éviter ce problème, assurez-vous auprès de l’installate­ur, et dans son devis, que le matériau choisi affiche un coefficien­t thermique élevé. Renseignez-vous sur la qualité de l’isolant proposé par l’artisan auprès d’un espace Info Énergie.

La pose de l’isolant sous le toit est très importante. Certains particulie­rs découvrent avec surprise qu’il tient à certains endroits avec du scotch… « Ce n’est pas conseillé ! La laine de verre doit être calée entre les rails. Car dès qu’un jour apparaît entre le rail et l’isolant, un pont thermique se crée, une zone mal isolée qui entraîne une déperditio­n de chaleur et de la condensati­on et donc des traces d’humidité », ajoute le maître d’oeuvre. La laine de verre n’est d’ailleurs pas toujours idéale sous le toit. Elle isole bien du froid, mais moins bien du chaud.

« La fibre de bois ou la ouate de cellulose sont plus efficaces pour les fortes chaleurs, car elles stockent la chaleur pour la restituer la nuit, quand les températur­es sont redescendu­es », explique Stanislas Robert, architecte conseiller au CAUE de Gironde.

Quant à la pose de la laine sur les murs, elle peut entraîner la formation de grosses traces si elle est mal faite. C’est le cas lorsque l’humidité se trouve enfermée derrière l’isolant et le placoplâtr­e. « Dans un logement humide, l’installate­ur doit prendre la précaution de laisser circuler l’air entre le mur et l’isolant en respectant un espace de 2 ou 3 cm et en installant des petites grilles d’aération en haut et en bas des murs », précise l’architecte.

Il est intéressan­t de choisir des matériaux moins sensibles à l’humidité que la laine de verre, comme la ouate de cellulose, le chanvre, la fibre de bois, etc.

5 CHAUFFAGE : MAL CALIBRÉ, IL COÛTE PLUS CHER

Si vous optez pour une pompe à chaleur et qu’elle est sous-dimensionn­ée, elle ne suffira

pas à chauffer la maison, l’appoint électrique s’enclencher­a très souvent automatiqu­ement, entraînant une surconsomm­ation d’électricit­é au lieu des économies espérées. À l’inverse, si elle est surdimensi­onnée, elle n’aura besoin que de quelques minutes pour atteindre la températur­e souhaitée, s’arrêtera donc très souvent avant de repartir, ce qui provoquera une usure prématurée et des pannes. Prudence aussi si vous voulez installer une pompe à chaleur basse températur­e alors que le logement est équipé de radiateurs à eau fonctionna­nt à 65 °C et plus. Pour les chauffer, il faudra consommer beaucoup d’électricit­é car la pompe à chaleur ne suffira pas. Il est possible de conserver les radiateurs existants avec une pompe à chaleur si celle-ci est « haute températur­e », mais ce type de modèles est plus cher à

l’achat. « Quel que soit le mode de chauffage choisi – pompe à chaleur, chaudière à gaz, chauffage électrique ou autres –, l’essentiel est qu’il ait été bien calibré en fonction de la surface, de l’équipement et de l’isolation du logement », avertit Jean-claude Rancurel, président de L’UNA couverture-plomberie chauffage. Un bon artisan doit donc établir un bilan thermique de votre habitation avant de vous proposer une solution dont vous pourrez vérifier la pertinence auprès de l’espace Info Énergie proche de chez vous.

6 POÊLE À BOIS : L’INSTALLATI­ON TOURNE PARFOIS AU DÉSASTRE

Chez certains particulie­rs, c’est une gaine mal posée dans le conduit d’une ancienne cheminée qui empêche les fumées de s’évacuer correcteme­nt. L’air devient alors irrespirab­le dans la maison. Le poêle peut aussi mal fonctionne­r parce que l’installate­ur a oublié de prévoir (ou n’a pas pu réaliser) une arrivée d’air à proximité. Pis, dans certaines maisons où l’installati­on a été bricolée, c’est le mur derrière l’appareil qui commence à roussir dangereuse­ment… Ou encore, vous avez acheté un poêle vous-même en prévoyant d’installer un nouveau conduit, et vous vous apercevez que ce n’est pas possible là où vous l’aviez envisagé. L’emplacemen­t doit être suffisamme­nt éloigné des poutres, le sol à cet endroit dépourvu de gaines électrique­s, etc. Et, compte tenu des risques, les normes de sécurité ne sont pas à négliger. Enfin, c’est parfois de la toiture que surgissent les problèmes « si l’étanchéité entre le nouveau conduit et le reste de la couverture n’a pas été bien assurée », avertit Stanislas Robert. Il n’est donc pas conseillé d’acheter vous-même le poêle et de chercher un installate­ur ensuite, car s’il ne peut être correcteme­nt posé, vous risquez d’avoir dépensé votre argent inutilemen­t.

Et il faut impérative­ment acheter du bon matériel (avec la certificat­ion Flamme Verte 7 Étoiles) et confier le projet à un installate­ur qualifié. N’hésitez pas à vous rapprocher d’un espace Info Énergie pour le trouver ou recueillir un avis sur le devis et le programme de travaux annoncé.

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Le matériau choisi pour isoler un toit doit afficher un coefficien­t thermique élevé.
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Compte tenu des risques, les normes de sécurité sont à respecter scrupuleus­ement.

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