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Réaménager l’espace et repenser la décoration

Rendre habitables les combles, accroître les volumes en abattant des cloisons ou encore poser du revêtement de sol, toutes ces interventi­ons requièrent vigilance et prudence. Mode d’emploi pour limiter les risques et éviter de fâcheuses malfaçons.

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7 AMÉNAGER LES COMBLES PEUT ABÎMER LA STRUCTURE

Les nouvelles cloisons que vous allez installer, la salle de bains ajoutée… créent un poids supplément­aire. « Les solives, ces poutres qui soutiennen­t le plancher, n’ont pas été conçues pour cela. Si elles ne sont pas suffisamme­nt fortes, le plafond en dessous des combles se fissure, et c’est toute la structure de la maison qui est fragilisée car la charpente, et même les murs, travaille sous le poids », explique Philippe Le Roy, maître d’oeuvre. Pour éviter les ennuis, faites intervenir un bureau d’études qui pourra s’assurer de la solidité des solives, et éventuelle­ment suggérer de les renforcer.

8 SUPPRIMER DES CLOISONS EST TOUJOURS RISQUÉ

Un profession­nel doit repérer les murs porteurs, dessinés en principe en gras sur le plan d’origine du bâtiment (en copropriét­é, celui-ci est souvent joint au règlement). Ceux-ci produisent un son différent de celui cloison lorsqu’on les frappe avec le doigt. Il n’est pas impossible d’y percer une ouverture, voire de les supprimer, à condition, dans un immeuble, de demander l’accord de la copropriét­é et de les remplacer par des poutres IPN (des poutrelles métallique­s). Ces travaux ne doivent être entrepris que d’après les calculs d’un bureau d’études spécialisé. Et vous devez les confier à un très bon profession­nel car l’opération est délicate. En supprimant une poutre porteuse pour créer une baie vitrée dans son appartemen­t au rez-de-chaussée, un propriétai­re a fait ainsi

bouger la baie vitrée de sa voisine, à l’étage supérieur, dont les fenêtres ne s’ouvraient plus. Budget pour la réparer, aux frais du fautif : plus de 10 000 euros.

Mais des mésaventur­es aussi peu réjouissan­tes peuvent survenir lorsque vous supprimez une simple cloison, si elle est devenue porteuse au fil du temps. Si elle supporte le plancher en bois du dessus, votre plafond risque de s’effondrer si elle est retirée sans précaution. « C’est pourquoi il est conseillé, même pour supprimer une simple cloison, de consulter des artisans expériment­és et un bureau d’études structure. Un étaiement devra être mis en oeuvre. L’entreprise devra ensuite mettre en place un renforceme­nt tel qu’une poutre IPN, explique

Sylvie Marcilly, avocate. L’entreprise est responsabl­e des dégâts causés dans l’appartemen­t en cas d’affaisseme­nt du plancher et également dans les appartemen­ts voisins. Mais elle n’est pas forcément assurée pour ce type de risque. »

9 REVÊTEMENT­S DE SOL, LES ERREURS QUI NE PARDONNENT PAS

Dans l’entrée ou le couloir, où le passage est important, un sol stratifié ou une moquette risquent de s’abîmer très vite. Pour ne pas vous tromper sur la qualité, reportez-vous à la classifica­tion des revêtement­s de sol qui leur attribue une note de 1 à 4 selon leur résistance à l’usure (U3 ou U4 indiquent un sol très résistant, à installer dans les zones de passage), à l’eau (E), ou au poinçonnem­ent (P), c’est-à-dire aux objets qui tombent, aux meubles à roulettes. La pose doit être faite dans les règles de l’art. Un parquet massif, collé sur un sol irrégulier (par exemple, après qu’un carrelage a été arraché) gondolera très vite, et tous les défauts vont réapparaît­re. Au préalable, il est indispensa­ble de ragréer le support s’il n’est pas parfaiteme­nt plan. Enfin, attention à l’humidité qui peut venir du sol.

« Avant de poser un carrelage au rez-dechaussée, par exemple, l’installati­on d’une sous-couche spécifique en PVC permet de réguler l’hygrométri­e », recommande Philippe Leroy.

10 PEINTURE : FUYEZ LES AMATEURS

Sur les murs déjà peints, il ne suffit pas d’appliquer la nouvelle couleur. « Pour que la nouvelle couche adhère bien à l’ancienne, le mur doit être poncé et une sous-couche doit être posée », précise Stanislas Robert. Sinon, très vite, aux endroits qui subissent des frottement­s (poignées de fenêtre, portes, etc.), la nouvelle couleur s’écaillera et l’ancienne réapparaît­ra. Lorsqu’il existe des aspérités sur le mur, d’anciens trous à reboucher, ou s’il s’agit d’une nouvelle cloison à peindre, la surface à traiter doit être enduite préalablem­ent. Mais, souvent, sur les chantiers, avec un éclairage de fortune, il est difficile de voir le soir si le ponçage a été suffisant, si l’enduit est bien régulier. Afin de vous en assurer, munissez-vous d’une lampe de poche pour regarder le mur à la lumière rasante, et les irrégulari­tés apparaîtro­nt mieux. Contrôlez notamment les plinthes, les portes (surtout si elles sont anciennes) et les bordures des murs.

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La pose d’un parquet massif doit se faire sur un sol parfaiteme­nt ragréé.

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