Réduire le coût d’usage
L’entretien, les réparations et le carburant font flamber les dépenses automobiles. Pourtant, on peut économiser beaucoup en ayant les bons réflexes.
Selon l’automobile Club Association, l’entretien est, après la dépréciation, le deuxième poste de dépense de l’automobiliste. Mais pour qui achète d’occasion, c’est souvent le premier. Comment le réduire ? D’abord, en ne le comprimant pas trop. « L’entretien préventif est toujours moins coûteux que le curatif, prévient Aliou Sow, délégué général de la Fédération nationale de l’automobile. Par exemple, un simple filtre à air encrassé peut avoir un effet domino sur le moteur, avec à la fin une panne grave. » Or, beaucoup d’automobilistes, une fois la garantie passée, négligent les révisions et se contentent d’une simple vidange. Grave erreur ! Si jusqu’à environ 100 000 km une voiture réclame peu d’interventions, elle nécessite ensuite bien plus d’attention pour durer.
CONCESSIONNAIRE, CENTRE AUTO OU GARAGISTE INDÉPENDANT ?
Le coûteux recours au réseau de la marque n’est pas obligatoire. En 2010, la réglementation a réaffirmé la liberté de choix du professionnel avec préservation de la garantie, sous condition de respect du programme d’entretien. « C’est vrai en théorie, mais dans les faits, en cas de pépin, il sera plus difficile de faire jouer la garantie commerciale », souligne Manuel Cailliot, spécialiste de l’occasion du site internet Caradisiac.com. Reste qu’au-delà de huit ou dix ans, une fois ces garanties caduques, on paiera moins cher pièces et main-d’oeuvre chez un garagiste indépendant qui, en prime, a une meilleure connaissance des voitures
plus anciennes que les concessionnaires qui ne les voient plus guère passer dans leurs ateliers. Pour trouver le bon professionnel, on peut se fier aux notations de Google ou au site Garagescore. Et évitez le nomadisme mécanique : « Être fidèle à son mécano permet un meilleur suivi et d’éviter les
interventions en doublon », note Manuel Cailliot. Les centres auto, eux, sont souvent imbattables pour la maintenance courante et même le remplacement d’une courroie de distribution, mais le personnel n’est pas toujours suffisamment formé ou documenté pour les grosses révisions ou les pannes. « Si une intervention chère est programmée, il faut toujours demander un autre devis ailleurs », conseille Bernard Bourrier, président de la branche Contrôle technique du CNPA.
ENTRETENIR SOI-MÊME
Beaucoup d’opérations sont à la portée du bricoleur moyen correctement outillé : remplacement des plaquettes et des disques de frein, du liquide de refroidissement, des filtres à air moteur, vidange, etc. « Youtube regorge de tutoriels, note Manuel Cailliot. En achetant ses pièces sur le web (NDR Oscaro, Mister Auto, Piecesauto24…) entre 30 et 70 % moins cher, l’économie est énorme. » Certains garagistes acceptent de les monter, moyennant un léger surcout. Yakarouler.com propose même la livraison et le montage chez ses garagistes partenaires. On peut aussi le faire soi-même dans un garage associatif avec, moyennant cotisation, l’assistance d’un pro et le prêt d’outillage (Selfgarage.org). Idem pour les pneus, moins chers en ligne (Allopneus.com, 1001pneus.fr) et livrés chez un monteur partenaire. On économisera entre 20 et 50 % en évitant les manufacturiers réputés (Michelin, Dunlop, Pirelli, Bridgestone) au profit de ceux de second rang, comme Kleber, Uniroyal, Firestone, Bfgoodrich… qui sont souvent leurs filiales ! Consultez l’excellent comparateur Rezulteo.fr.
MOINS CONSOMMER
L’augmentation anormale de l’appétit d’une auto est presque toujours due à son filtre à air encrassé. Car sa périodicité de remplacement est très optimiste : de 80 000 à 120 000 km selon les constructeurs français. Il faut l’inspecter tous les 40 000 km, voire avant si on circule beaucoup en ville, et ne pas hésiter à le changer (de 12 à 30 euros) pour éviter en prime l’encrassement du moteur qui mène à la panne. « Surveiller et remettre régulièrement à zéro l’indicateur de consommation moyenne de sa voiture est aussi le meilleur moyen d’améliorer son écoconduite », commente Bertrand-olivier Ducreux, ingénieur transports et mobilités à l’ademe. Cette écoconduite consiste à anticiper arrêts, virages et ralentissements en relâchant plus tôt l’accélérateur pour, grâce à la quasi-absence de frein moteur des voitures modernes, rouler le plus possible sur l’élan et utiliser le moins possible les freins. À la clé, de 15 à 30 % de consommation en moins et des plaquettes et disques qui doublent ou triplent leur durée de vie. Pour augmenter son élan, de fortes accélérations ne sont pas proscrites – elles décrassent le moteur – si elles n’obligent pas ensuite à freiner. « On réduira aussi consommation et encrassement en regroupant ou rapprochant ses trajets pour rouler le moins longtemps possible moteur froid, moment où il consomme de 20 à 40 % de plus », conseille Bertrand-olivier Ducreux.