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Patience et conviction sont requises

- Sylvie, 61 ans, en préretrait­e à Mazamet (81)

Avec Frédéric, un ami de longue date, nous avons mûri l’idée de vivre en colocation pendant cinq ans environ. J’en avais assez de la vie en Provence, de plus en plus chère et marquée par une incivilité grandissan­te. Le déclic s’est produit lorsque ma mère a été victime d’un AVC et que j’ai dû m’en occuper.

Nous nous sommes alors mis à la recherche d’une maison assez grande pour nous accueillir tous les trois et monter une colocation de retraités ou de préretrait­és. Nous avons parcouru les Landes, le Lot-et-garonne, le Gers, la Dordogne, et enfin le Tarn où nous sommes tombés sur la maison idéale, à Mazamet. Nos proches prédisaien­t que cela ne marcherait pas entre nous ! Ces deux années de colocation ont permis de lever leurs réticences. Elles sont la preuve que ce mode de vie peut fonctionne­r, à condition de posséder des affinités, d’être respectueu­x des autres, d’être dans le dialogue et de savoir accorder sa confiance. de charte de fonctionne­ment, séminaire de formation, assurance habitation, etc. « Autant de clés permettant d’aborder au mieux cette nouvelle phase de vie qui peut s’avérer délicate, y compris financière­ment », note Yohann Blanche.

Pour mettre toutes les chances de son côté dans sa recherche de colocatair­es, mieux vaut penser avant à ce que l’on est prêt à partager ou pas. Car, contrairem­ent aux étudiants, les seniors tiennent à une certaine forme d’indépendan­ce. « Il est ainsi préférable que chaque locataire ait une salle d’eau, des toilettes et des placards personnels, explique Anne-laure Tougeron. Ce qui peut poser problème lorsqu’on désire monter une colocation de quatre à six personnes. » Outre de possibles travaux à prévoir, il faut compter avec le fait que des candidats puissent être réticents à investir une habitation déjà chargée en histoire.

Côté contrat, deux solutions existent. Soit un bail unique est signé par les tous colocatair­es, soit chaque colocatair­e signe avec le propriétai­re un contrat de bail indépendan­t.

S’INSTALLER DANS UN LOGEMENT NOUVEAU POUR TOUS

Louer ou acheter ensemble un logement dans le but de le partager est une autre possibilit­é. Dans cette optique, des associatio­ns se proposent d’aider les candidats à former des groupes, afin d’apprendre à se connaître avant de sauter le pas. Ainsi, dans le

Finistère, Cocon3s – 3s pour Solidaires, Senior, Solos –, créé en 2008 par Christiane Baumelle (voir page 55), met les personnes intéressée­s en contact et organise des séminaires d’une semaine préparant à la colocation. Elles y font des essais de vie commune en conditions réelles, définissen­t

leurs attentes et vérifient si ce mode de vie est un bon choix. À Nantes, Loki Ora propose des formations sous forme d’ateliers permettant aux seniors de se tester, et accompagne les colocatair­es dans la durée avec la visite mensuelle d’une psychologu­e-gérontolog­ue.

« Les candidats se rendent compte ainsi de l’importance de garder une liberté de mouvement dans le groupe, note Annelaure Tougeron. D’où la nécessité de ne pas constituer un groupe trop petit : à deux ou trois, on se focalise vite sur les défauts de l’autre. À partir de quatre, une dynamique s’installe, et on bénéficie de l’entrain de l’équipe tout en gardant son autonomie. »

Les communes et les investisse­urs immobilier­s l’ont d’ailleurs bien compris. Ils sont de plus en plus nombreux à proposer des logements disponible­s en colocation, ou « coliving », au coeur des villes, des quartiers et à proximité des services et des commerces.

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Faire une « période d’essai » lors d’un séminaire pour tester ses aptitudes à vivre en colocation, une bonne idée avant d’aller plus loin.

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