Trouver le bon logement étudiant
CHAQUE ÉTÉ, PLUSIEURS CENTAINES DE MILLIERS D’ÉTUDIANTS RECHERCHENT UN HÉBERGEMENT POUR SUIVRE LEURS ÉTUDES. DANS CE MARCHÉ TRÈS TENDU, OÙ TOUT SE JOUE EN QUELQUES SEMAINES, L’OFFRE RESTE VARIÉE.
DANS UNE RÉSIDENCE UNIVERSITAIRE DU CROUS OU DANS UN FOYER
Le Crous propose chaque année environ 175 000 places dans des chambres et des studios meublés à proximité des campus, et pour des loyers particulièrement modérés. Un tiers est d’office préempté par les renouvellements, les autres sont attribués aux étudiants dont la demande de bourse a été validée par le biais du dossier social étudiant (DSE), déposé entre le 15 janvier et le 15 mai. « Du 5 mai au 23 juin 2020, ces étudiants boursiers peuvent formuler jusqu’à six voeux sur l’ensemble du parc », explique Thierry Bégué, conseiller hébergement du Cnous. « L’an dernier, nous avons ainsi reçu 250 000 demandes pour
100 000 places disponibles. Pourtant, à l’issue de la première phase, au 30 juin, toutes ne sont pas attribuées, car elles ne correspondent pas forcément aux souhaits initiaux des demandeurs. » Plusieurs milliers de places vacantes sont ainsi proposées lors
d’une phase complémentaire qui se déroule du 9 juillet au 30 septembre. Cette phase est alors ouverte à tous les étudiants, sans distinction, même si les boursiers restent prioritaires. « À partir d’octobre, notre centrale de logement peut même encore proposer quelques logements vacants, selon les territoires. » Les loyers, avant aides sociales, sont très raisonnables et comprennent en principe les charges
locatives : « Cela va de 230 euros pour une chambre de 9 à 10 m2 rénovée avec une cabine de douche, lavabo et W.-C. à 330 euros pour un studio équipé avec kitchenette de 17 à 18 m2. Bien sûr, à Paris, les tarifs sont plus élevés : comptez de 400 à 420 euros pour un studio, avant aides », poursuit Thierry Bégué.
EN RÉSIDENCE ÉTUDIANTE PRIVÉE
À peine 10 à 15 % des étudiants sont logés dans le parc public. Alors, si vous tenez à l’esprit campus et rester proche des facs et des écoles, tournez-vous vers le parc privé des résidences étudiantes. 120 000 places sont ainsi proposées dans ces résidences gérées par des grands groupes immobiliers, comme Nexity-studea, Logifac, Les Estudines, Studélites, Fac-habitat, etc. Elles sont assez prisées et il faut donc s’y prendre tôt. Le montant des loyers s’approche de celui du secteur privé, de 350 à 500 euros en province, jusqu’à 900 euros à Paris. Mais le parc est récent, bien conçu, avec des prestations plutôt haut de gamme et souvent de nombreux services – Wifi, gardien, parking, snack, salles de travail et de sport, laverie, voire ménage et blanchisserie.
DANS UNE CHAMBRE OU UN STUDIO DE PARTICULIER
On peut aisément trouver des centaines d’annonces pour louer une chambre ou un studio en ville à un propriétaire particulier. Il est difficile ne pas s’y perdre, de ne pas signer trop vite pour un bien trop cher, mal placé ou qui ne répond pas à vos attentes… et d’éviter les escroqueries. Attention aux fausses annonces qui proposent des prestations très alléchantes pour un prix inférieur à celui du quartier. Réalisez votre propre étude de marché pour établir le prix moyen par mètre carré dans le secteur sélectionné et visitez plusieurs biens pour vous faire une idée. Dès que vous recevez votre affectation, commencez par faire fonctionner votre réseau familial et amical. « Scrutez les réseaux sociaux et en particulier les groupes Facebook de recherche d’appartements dans les villes », explique Pauline Bluteau, du magazine L’étudiant. Surveillez les sites traditionnels, Pap.fr, Leboncoin.fr, Entreparticuliers.com… mais aussi les sites spécialisés dans les locations étudiantes :
« La plateforme Studapart.com a par exemple établi des partenariats avec 150 écoles et propose aux jeunes plus de 120 000 logements à proximité des campus. Les annonces y sont vérifiées et les démarches simplifiées. »
On peut aussi citer Location-etudiant.fr, Locservice.fr, Adele.org, Studylease.com ou encore Lokaviz.fr. « Cette dernière plateforme créée par le Crous publie des annonces de particuliers qui se sont engagés à respecter un certain nombre de critères d’équipement et de prix », souligne Thierry Bégué.
Si vous préférez être épaulé dans votre recherche et vos démarches, utilisez les services d’une agence immobilière. Consultez les offres sur Seloger.com, Logic-immo.com, Explorimmo.com ou les annonces des agences de quartier. Votre budget sera alors grevé des frais, commission d’agence, état des lieux, rédaction du bail, etc. mais leur montant est désormais encadré. Tous frais compris, ils sont plafonnés à 11, 13 ou 15 euros par mètre carré habitable, selon que vous êtes en zone normale, tendue ou très tendue.
EN COLOCATION
Vous n’avez pas envie de vivre seul et votre budget vous limite à une chambre étriquée : la colocation est faite pour vous.
« Pour le même loyer qu’une chambre de bonne, vous bénéficiez au moins d’une vraie cuisine et d’une salle de bains. Et avec un budget un peu plus élevé, vous pouvez dénicher une colocation dans un grand appartement avec une pièce à vivre
commune », souligne Pauline Bluteau.
Encore faut-il trouver les bons colocataires pour que la cohabitation ne tourne pas au cauchemar. Pour cela, vous pouvez participer à un « coloc’dating » organisé par les Crous, des écoles ou des villes, ou surfer sur des plateformes spécialisées dans la recherche ou la proposition de colocations, comme Lacartedescolocs.fr (un des rares à rester gratuit), Appartager.com, Coopcoloc.fr, ou encore Room4talk.com si vous recherchez des colocataires internationaux. Avant de vous engager, prenez le temps de discuter avec votre ou vos futurs colocataires sur les habituels points de frottement : travail, loisirs, corvées, ménage, fêtes… et budget !
EN COLOCATION INTERGÉNÉRATIONNELLE
Apparu il y a une quinzaine d’années en France, le principe de la cohabitation intergénérationnelle est encadré par la loi depuis 2018. Il s’agit pour un senior de louer sous son toit une chambre à un étudiant. La personne âgée est ainsi moins isolée et le jeune est logé confortablement contre quelques services (présence, courses, repas, etc.) et une contribution financière de 214 euros par mois en moyenne, éligible aux aides. Pour cela, les deux parties doivent faire preuve d’ouverture d’esprit, de respect et de tolérance. Les réseaux COSI (Reseau-cosi.org/) et LIS (Lisfrance.org/)
fédèrent une quarantaine d’associations qui créent et gèrent les binômes. L’association Ensemble2générations.fr est aussi très active.
EN COLOCATION SOLIDAIRE
Le dispositif Kaps (Kolocations à Projets Solidaires) de l’association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) propose à des jeunes un appartement en colocation dans un quartier populaire en contrepartie d’une action de solidarité menée avec les habitants. Les loyers sont réduits – de 200 à 400 euros éligibles aux aides personnalisées au logement (APL) –, et les baux sont contractés avec le Crous ou un bailleur social. Aujourd’hui, on dénombre 600 « kapseurs » répartis sur 30 villes. Quant aux programmes Ma1son, ils s’adressent plus spécifiquement aux étudiants boursiers et leur permettent d’obtenir un logement à loyer modéré dans une résidence universitaire contre des missions d’animation (Maisonarticle-1.eu/).
À LA CAMPAGNE !
Et pourquoi ne pas louer un studio à la ferme ? Il sera assurément plus spacieux, dans un environnement plus calme, et bien moins cher qu’en ville. Depuis 1995, le réseau des Campus verts (Campusvert.com) propose à des jeunes de louer des studios aménagés dans des fermes situées à vingt minutes de transport des villes universitaires. Très présents dans les Hauts-de-france mais aussi en Île-de-france et en Bretagne, ils bénéficient à environ
800 étudiants. « En moyenne, le loyer d’un Campus vert est de 20 à 30 % moins cher que celui d’un logement classique », souligne
Pauline Bluteau. « C’est un bon rapport qualité de vie-prix. Mais le revers de la médaille, c’est qu’on est souvent loin de son université, et qu’il faut presque obligatoirement posséder une voiture », conclut-elle.