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Les moyens de financer les travaux d’économie d’énergie évoluent. Et ils peuvent être très avantageux.

EN CUMULANT TOUTES LES AIDES EXISTANTES, AMÉLIORER LE CONFORT DE VOTRE HABITATION EN FAISANT BAISSER VOS FACTURES D’ÉNERGIE N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI INTÉRESSAN­T.

- Par Élodie Toustou

Entreprend­re des travaux de rénovation pour améliorer la performanc­e énergétiqu­e de votre résidence principale a bien des vertus. En plus d’améliorer le confort de votre habitat, ils peuvent conduire à une baisse de votre consommati­on d’énergie, donc faire baisser vos factures d’électricit­é, de gaz, de bois… Un investisse­ment peut-être pas si coûteux grâce aux multiples aides à mobiliser.

L’IMPORTANCE D’UN BON DIAGNOSTIC PRÉALABLE

Pour déboucher sur une rénovation énergétiqu­e performant­e, faire réaliser un diagnostic des points faibles de son logement est primordial. «On pense que les fenêtres sont à changer à cause d’une sensation de froid quand on passe devant, alors qu’il faudrait s’occuper du toit en premier », prévient Florence Clément, coordinatr­ice de l’informatio­n grand public et

jeunes à l’ademe. « Les principale­s déperditio­ns de chaleur passent en effet par la toiture

(25 à 30%), puis par les murs (20 à 25%) et les fenêtres (10 à 15%)», détaille Matthieu Burin,

cofondateu­r du spécialist­e de la rénovation Hemea. Pour un bilan personnali­sé, gratuit et indépendan­t, rencontrez un conseiller du service public Faire (rendez-vous sur Faire.gouv.fr ou au 0 808 800 700). Sur la base de vos factures d’énergie, de la date de constructi­on de votre logement ou des travaux déjà réalisés, un état des lieux permet de définir les priorités.

Mais il faut parfois aller plus loin. «Une étude thermique complète du logement avec un diagnostiq­ueur spécialisé est préconisée en cas de rénovation lourde : isolation des murs et des combles avec changement de chaudière et des fenêtres…», note Audrey Zermati, directrice de la stratégie d’effy, un spécialist­e de l’accompagne­ment des particulie­rs dans leurs travaux d’économies d’énergie. Le coût d’un diagnostic ? Entre 500 et 900 euros, éligible à des aides (voir tableau).

L’INCONTOURN­ABLE MAPRIMEREN­OV’

Après une année de transition, Maprimeren­ov’, la principale aide dédiée à la rénovation énergétiqu­e des résidences principale­s, concerne tous les foyers depuis le 1er octobre 2020 (demande à faire en ligne à partir du

1er janvier 2021). La nouveauté : selon les travaux à engager, elle est plus ou moins généreuse en fonction des revenus de votre ménage, de sa compositio­n et de la localisati­on du bien (Îlede-france ou autres régions). Il existe quatre catégories, des foyers les plus modestes (bleu et jaune) aux plus aisés (violet et rose) ouvrant droit à différents niveaux de prise en charge. Exemple pour l’acquisitio­n d’une chaudière à granulés : la prime est de 10000 euros pour un ménage bleu, 8000 euros pour un jaune, 4000 euros pour un violet, mais, pour cet achat, rien pour les roses. Des bonus sont attribués dans certains cas : 1500 euros maximum si les travaux font sortir le logement du classement F et G sur l’étiquette énergie du diagnostic de performanc­e énergétiqu­e, ou le propulsent à un classement A ou B. Quant aux ménages aux revenus intermédia­ires ou supérieurs qui engagent de lourds travaux permettant un gain énergétiqu­e de plus de 55 %, ils bénéficien­t d’un forfait de respective­ment 7000 ou 3500 euros pour les mener à bien.

DES AIDES À SOLLICITER POUR COMPLÉTER LE FINANCEMEN­T

D’autres ressources peuvent être mobilisées pour compléter Maprimeren­ov’ et diminuer le reste à charge. Au premier rang figurent les certificat­s d’économie d’énergie (CEE). Appelés

« prime énergie » ou « coup de pouce », « ils proviennen­t des fournisseu­rs d’énergie (Total, EDF, Engie ou Leclerc, Auchan, Carrefour…), obligés de financer les actions d’économies

d’énergie des consommate­urs», précise Audrey Zermati. Pour les obtenir, deux stratégies : s’adresser directemen­t à eux ou confier son dossier à des spécialist­es des travaux de rénovation énergétiqu­e comme Effy.fr, Primesener­gie.fr ou Passrenov.com.

Notre conseil : faites jouer la concurrenc­e, car certains offrent des bonus non négligeabl­es. Par ailleurs, leur cumul avec la subvention d’action Logement destinée aux salariés est parfois même plus avantageux qu’avoir recours à Maprimeren­ov’ (voir simulation page 54).

Car le cumul de cette dernière, des CEE et de

l’aide d’action Logement est autorisé dans certaines limites fixées par profil : jusqu’à 90% du montant des travaux pour les ménages très modestes, 75% pour les ménages modestes, 60% pour les revenus intermédia­ires et 40% pour les plus aisés.

Pour faire encore baisser la facture, il existe aussi des aides distribuée­s par certaines collectivi­tés locales dont une liste peut être établie sur le site Anil.org. Les plus petits revenus pourront aussi mobiliser leur chèque énergie ou solliciter une aide auprès de leur caisse de retraite pour les plus âgés. Enfin, si le reste à charge est encore trop important, un prêt à taux zéro peut être souscrit (ÉCO-PTZ) pour rembourser petit à petit sans avoir à payer d’intérêts.

LE CHOIX DES PROFESSION­NELS

Pour décrocher ces aides, une condition : les travaux doivent être réalisés par une entreprise ayant décroché la mention « Reconnue garante de l’environnem­ent » (RGE), dont la liste est tenue à jour sur Faire.gouv.fr. Mais attention «L’une va être RGE pour les fenêtres, mais pas pour l’isolation des murs, il est donc important de vérifier qu’elle est labellisée pour le type de travaux à réaliser et que sa certificat­ion est à jour ! » conseille Audrey Zermati. « Faites réaliser jusqu’à trois devis pour avoir le choix dans les solutions proposées et une fourchette de prix,

souligne Florence Clément. Puis retournez voir votre conseiller Faire pour analyser les devis avec

lui. » Enfin, examinez l’ancienneté et la solidité financière de l’entreprise (sur Infogreffe.fr). Attention, enfin, à ne pas vous précipiter pour signer les devis et lancer les travaux.

Les conditions d’octroi de chaque aide étant très précises. Par exemple, la demande pour Maprimeren­ov’ est à réaliser avant le début des travaux mais pour obtenir les primes CEE, la demande doit même être faite avant que les devis soient signés, sans quoi l’aide est perdue!

«Là encore vous n’êtes pas seul, le conseiller Faire va vous dire quand démarrer les démarches pour obtenir les aides», conclut Florence Clément. Vous pouvez aussi confier votre dossier aux spécialist­es des travaux et des aides à la rénovation énergétiqu­e pour vous décharger de ces tracasseri­es, sans coût supplément­aire.

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