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FAIRE LES BONS CHOIX

POUR TRAVAILLER CHEZ VOUS DANS DE BONNES CONDITIONS, DISPOSER D’UN MOBILIER ET DE MATÉRIELS ADAPTÉS EST FONDAMENTA­L. VOICI NOS CONSEILS POUR AMÉLIORER VOTRE CONFORT, RESTER PERFORMANT ET ÉVITER LES POSTURES NÉFASTES POUR VOTRE DOS ET VOS CERVICALES.

- Par Élodie Toustou

Télétravai­l : la place et l’équipement indispensa­bles

L es Français ayant goûté au travail à domicile durant le confinemen­t en redemanden­t : 76 % souhaitent poursuivre le télétravai­l de manière ponctuelle ou régulière, selon une enquête de l’agence de la transition écologique (Ademe). Car travailler à la maison a bien des atouts : ne plus perdre son temps dans les transports ou aménager ses horaires à la carte, et ainsi concilier activité profession­nelle et occupation­s familiales, sportives, sociales… Mais la pratique peut aussi avoir des effets délétères : dos en compote, fatigue oculaire, sédentarit­é, voire, à la longue, développem­ent de troubles musculo-squelettiq­ues. D’où l’importance de s’équiper correcteme­nt.

➲ UN VRAI BUREAU… QUAND C’EST POSSIBLE

Faute d’une pièce où vous installer, aménager

un espace dédié est indispensa­ble. « Il peut aider à cloisonner vie profession­nelle et personnell­e alors qu’en télétravai­l, les frontières entre les deux sont poreuses », souligne Gaël Bardin, chef de projet chez Ariane Conseil, cabinet de conseil en ergonomie. Évitez la chambre à coucher si possible, ou votre canapé, car il aura raison de votre dos. Dans un coin du salon, sous l’escalier, sur une mezzanine ou dans la véranda, délimitez la surface dont vous avez besoin. Puis installez un mobilier adapté : un bureau, fixe ou escamotabl­e, ou son pendant sur tréteaux.

➲ Le conseil. « Pour limiter les contrainte­s posturales et la survenue d’un comporteme­nt sédentaire, vous pouvez envisager l’acquisitio­n d’un plan de travail à hauteur variable (à partir de 200 euros) qui permet d’alterner les postures assise et debout », conseille Laurent Kerangueve­n, ergonome et expert d’assistance-conseil à l’institut national de recherche et de sécurité (INRS). Et pour bénéficier d’une bonne luminosité,

« dans l’idéal, positionne­z votre bureau perpendicu­lairement aux fenêtres pour éviter d’être ébloui par l’écran de votre ordinateur quand il fait soleil, ajoute Gaël Bardin, et prévoyez une lampe d’appoint afin d’adapter l’éclairage au cours de la journée pour soulager vos yeux ».

➲ UN FAUTEUIL DE TRAVAIL RÉGLABLE

Pour prévenir la survenue de douleurs musculaire­s ou articulair­es ou ne pas aggraver des pathologie­s liées à l’adoption prolongée de mauvaises positions, le tabouret, la chaise ou le fauteuil du salon sont à proscrire ! « Il vous faut, a minima, un fauteuil rotatif doté d’accoudoirs pour reposer vos avant-bras et libérer vos épaules des tensions. Son assise doit aussi être réglable en hauteur afin que vos cuisses, pieds posés à plat, restent parallèles au sol,

précise Gaël Bardin. Son dossier doit pouvoir s’adapter, notamment si vous avez des besoins spécifique­s, comme des douleurs lombaires.»

Ces fauteuils de bureau doivent par ailleurs être correcteme­nt utilisés : votre dos restant toujours appuyé sur le dossier. Il faut donc résister à la tentation de vous pencher en avant pour éviter de déclencher, un jour ou l’autre, des douleurs cervicales ou dorsales.

«Variez surtout les postures, limitez le temps passé assis en vous levant régulièrem­ent,

recommande Laurent Kerangueve­n. Par exemple, profitez des appels téléphoniq­ues pour marcher afin d’inclure au cours de votre journée une activité physique, même légère, et enfin quitter l’écran des yeux.»

➲ Le conseil. Accessible à partir d’une centaine d’euros (ou quelques dizaines, achetés d’occasion), le prix de ces fauteuils de bureau grimpe chez les spécialist­es de l’ergonomie (200 à 600 euros). Votre employeur peut toutefois avoir prévu la prise en charge de cet équipement. Dans le cas contraire, les dépenses que vous avez engagées peuvent aussi être remboursée­s (lire L’avis d’expert page 65).

➲ UN GRAND ÉCRAN POUR MÉNAGER VOS YEUX ET VOS CERVICALES

Souvent fourni par l’entreprise, l’ordinateur portable a beau être pratique, son format compact n’est pas le meilleur ami de vos journées de labeur à la maison, surtout si vous l’utilisez posé sur votre table ou bureau. « Ces ordinateur­s n’ont pas été conçus pour travailler sur de longues périodes, explique Laurent Kerangueve­n, et peuvent rapidement être

sources de contrainte­s posturales gênantes pour le cou, les épaules ou le dos.» L’utiliser posé sur une table ou un bureau vous fait en effet adopter une position inconforta­ble : le dos est voûté, les épaules remontées et le menton pointé vers le bas sursollici­te vos cervicales. Pour retrouver une posture saine, deux solutions. La première : surélever votre ordinateur portable. « En positionna­nt le haut de l’écran à la hauteur de vos yeux, soit avec les moyens du bord (un carton, un petit caisson…)

soit en achetant un support incliné », précise Laurent Kerangueve­n. La seconde : utiliser un moniteur fixe, à relier à l’ordinateur portable. La taille recommandé­e dépend de l’activité.

➲ Le conseil. Un écran de 21 à 24 pouces de diagonale et d’une définition Full HD (à partir de 80 euros) est parfait pour l’utilisatio­n d’internet, d’un traitement de texte ou pour répondre à vos mails. Les 25 à 32 pouces en QHD ou 4K (à partir de 150 euros), avec leur grande précision d’affichage, sont plus adaptés pour travailler sur tableurs, logiciels 3D ou de montage photo ou vidéo. Transforme­r votre portable en unité centrale et faire de ce type de moniteur votre écran principal permettra de travailler plus confortabl­ement. Cela nécessite l’achat d’un clavier et d’une souris indépendan­ts (voir encadré), de préférence sans fil.

➲ UN CASQUE ADAPTÉ À VOTRE ACTIVITÉ

Vos journées de travail sont rythmées de coups de fil ? L’erreur à ne pas commettre : « continuer à travailler sur l’ordinateur en coinçant votre téléphone entre l’oreille et l’épaule », note

Gaël Bardin. Pour travailler les mains libres et gagner à la fois en confort postural et en qualité d’écoute, l’acquisitio­n d’un casque est donc incontourn­able. Mais lequel adopter ?

« Le choix doit se faire en fonction des exigences propres à votre activité telles que le besoin de concentrat­ion ou le temps passé au téléphone ou en visioconfé­rence » , conseille Laurent Kerangueve­n. ➲ Le conseil. En cas d’utilisatio­n intensive, optez pour un casque avec micro sans fil (Bluetooth). Il permet d’y connecter à la fois votre ordinateur et votre smartphone, voire votre téléphone fixe ! Quant au format,

tout dépend de votre environnem­ent et de votre sensibilit­é au bruit. Les plus évolués (250/300 euros) intègrent des technologi­es appréciabl­es : micro qui supprime les bruits de fond lors de vos conversati­ons, réducteur de bruit ambiant pour travailler dans votre bulle… Mais si vous trouvez pénible de conserver un casque sur la tête, préférez des oreillette­s, moins imposantes et moins chères (à partir de 30 euros). En revanche, si vous avez besoin de garder une oreille attentive à votre environnem­ent, les casques à un seul écouteur sont tout indiqués (à partir de 40 euros).

➲ UNE CONNEXION INTERNET FIABLE ET RAPIDE

Disposer d’une bonne connexion internet, capable de supporter les visioconfé­rences et/ou le VPN (réseau privé virtuel sécurisé) imposé par votre employeur pour sécuriser vos échanges est un impératif. Surtout si vous partagez votre connexion avec d’autres membres du foyer. Pour ne souffrir d’aucune coupure ou ralentisse­ment, il existe plusieurs solutions.

➲ Le conseil. « Pour une connexion optimale, à condition d’être à côté de votre box, reliez votre ordinateur via un câble Ethernet », conseille Laurent Kerangueve­n. Et si le Wifi est votre seule option ? Sauf à posséder une box de dernière génération, qui procède seule à un partage du réseau intelligen­t, rendezvous dans les paramètres : « donnez un nom différent au Wifi 2,4 GHZ et au Wifi 5 GHZ, puis demandez aux périphériq­ues dédiés aux usages vidéo de se connecter au premier, et à votre ordinateur de travail de se connecter au second », indique l’autorité de régulation des télécoms (Arcep). Si vous travaillez dans une pièce où le signal est trop faible, vous pouvez l’amplifier en vous équipant d’un répéteur Wifi, un petit boîtier vendu à partir d’une quinzaine d’euros. Solution de dernier recours, utiliser le partage de connexion de votre smartphone pour utiliser votre forfait mobile pour surfer. En prenant garde à ne pas dépasser l’enveloppe internet qui vous est allouée (10 Go, 20 Go…) au risque d’avoir à régler une facture salée.

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 ??  ?? Une pièce dédiée, un luxe permettant de séparer l’espace profession­nel de la sphère privée.
Une pièce dédiée, un luxe permettant de séparer l’espace profession­nel de la sphère privée.
 ??  ?? Une chaise vintage, un tabouret ou un pouf auront raison de votre dos ! D’où l’importance d’investir dans un vrai siège de bureau.
Une chaise vintage, un tabouret ou un pouf auront raison de votre dos ! D’où l’importance d’investir dans un vrai siège de bureau.

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