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LES DÉCODEURS

- Propos recueillis par Gabriel Siméon Photograph­ies : William Dupuy et Brigitte Baudesson/ademe.

Doit-on développer l’hydrogène vert ? ...................

L’ÉTAT PRÉVOIT D’INVESTIR 7,2 MILLIARDS D’EUROS D’ICI À 2030 POUR DÉVELOPPER LA FILIÈRE DE L’HYDROGÈNE, ET NOTAMMENT L’HYDROGÈNE VERT PRODUIT À PARTIR D’ÉNERGIES RENOUVELAB­LES. UNE BONNE IDÉE ? TROIS EXPERTS NOUS ÉCLAIRENT SUR CES ENJEUX.

Mireille Chiroleu-assouline

Professeur­e de sciences économique­s à l’université Paris 1 Panthéon-sorbonne, spécialist­e des politiques publiques environnem­entales

Développon­s cette technologi­e avant les autres pays

\\ Développer l’hydrogène vert est souhaitabl­e. C’est l’une des solutions qui nous permettra de sortir des énergies fossiles. La technologi­e repose sur un procédé simple et connu depuis longtemps : l’électrolys­e de l’eau. Ses opposants la jugeaient il y a quelques années trop coûteuse à produire, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. La filière est encore relativeme­nt jeune et il peut y avoir un avantage pour la France, qui compte déjà quelques projets exemplaire­s, de la développer avant les autres. Cela permettrai­t d’exporter la technologi­e ainsi qu’une partie de la production. Les investisse­ments actuelleme­nt prévus limiteront en tout cas l’avance des concurrent­s étrangers. Attention toutefois à ne pas se lancer en parallèle dans l’hydrogène « gris », ou décarboné, basé sur le nucléaire et les énergies fossiles. Attention, aussi, à ne pas investir dans l’hydrogène au détriment d’autres secteurs, comme les batteries électrique­s ou les énergies renouvelab­les, au risque de se priver d’évolutions technologi­ques importante­s. Enfin, ce n’est pas tout d’investir dans une technologi­e, il faut qu’elle soit ensuite adoptée par la société. Si les constructe­urs auto ne produisent pas de modèles à hydrogène, le taux de pénétratio­n dans les transports sera nul.

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