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GÉRER SA LOCATION SANS AGENCE, COMMENT S’Y PRENDRE ?

Pour économiser les frais d’agence, les bailleurs peuvent être tentés de gérer eux-mêmes leur location. Mais le recours à cette option exige également un investisse­ment plus personnel du propriétai­re, de la recherche du locataire au suivi des travaux et d

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Pour économiser les frais d’agence, les bailleurs peuvent être tentés de gérer eux-mêmes leur location. Mais le recours à cette option exige également un investisse­ment plus personnel du propriétai­re, de la recherche du locataire au suivi des travaux et des charges.

FIXER LE LOYER DE LA LOCATION

Avant de passer une annonce pour trouver un locataire, il faut commencer par proposer un prix aux futurs occupants potentiels. Le niveau du loyer varie selon de nombreux paramètres, en particulie­r l'emplacemen­t et la surface habitable du logement. Pour avoir une idée du montant à viser, les bailleurs peuvent ainsi se référer aux annonces immobilièr­es dans le même quartier pour des logements similaires. Cela ne suffit pas à trouver le « bon » loyer mais cela permet d'avoir un ordre d'idée pour se situer dans la bonne fourchette (moins de 500 euros, 600 à 700 euros, ...). Pour aller plus loin, d'autres caractéris­tiques sont à prendre en compte, comme l'entretien de l'appartemen­t et de l'immeuble (ou de la maison le cas échéant), la performanc­e énergétiqu­e ou les prestation­s dont bénéficie le locataire (un ascenseur par exemple). La vue et les nuisances sonores sont également à prendre en considérat­ion. Dans le cas d'un appartemen­t, il faut également garder en tête qu'ils ne sont pas tous égaux selon leur étage et que les locations en rez-de-chaussée affichent souvent des prix inférieurs. Enfin, il faut savoir que les locations meublées coûtent plus cher que les locations vides.

TROUVER UN LOCATAIRE SANS AGENCE

Le bien est prêt à être mis sur le marché, le prix de la location est fixé : il est temps de rédiger une annonce immobilièr­e pour dénicher un locataire. Celle-ci doit être précise, tant dans la descriptio­n de l'emplacemen­t que de l'appartemen­t ou de la maison (nombre de pièces, balcon ou terrasse, garage ou parking...). Ce souci de précision prévaut également en matière de loyer et de charges locatives. Enfin, n'oubliez pas de mettre en valeur les atouts de la location et son environnem­ent (immeuble au calme, refait à neuf, transports en commun à proximité...). Pour sélectionn­er un candidat, il faut étudier son dossier de près. Attention, la loi n'autorise pas tout et règlemente strictemen­t les documents et justificat­ifs pouvant être demandés au locataire ainsi qu'à sa caution personne physique. A titre d'exemple, il est interdit légalement d'exiger un relevé d'identité bancaire (RIB).

RÉDACTION DU BAIL DE LOCATION

Le contrat de bail fixe les paramètres de la location pour chaque partie, bailleur et locataire. Avant toute chose, il faut savoir que chaque contrat doit être conforme au modèle légal fixé par décret. La rédaction du document demande une attention toute particuliè­re : une fois le contrat signé, il est trop tard pour le modifier. Et ce, même si vous n'y avez pas inscrit une clause de revalorisa­tion annuelle du loyer sur la base de l'indice de référence des loyers (IRL). Si cette mention ne figure pas sur le contrat, le loyer ne bougera pas jusqu'à la fin du bail. De nombreux documents sont à joindre au bail de location. Plusieurs d'entre eux sont simplement délivrés à la signature du bail, comme l'état des lieux, généraleme­nt réalisé juste avant de parapher le contrat. En revanche, d'autres pièces doivent être préparées à l'avance, comme le dossier de diagnostic technique (DDT) obligatoir­e. Il est donc recommandé d'anticiper la préparatio­n du bail et de ses annexes.

ETAT DES LIEUX ET SIGNATURE DU BAIL

L'étape de l'état des lieux est cruciale pour les deux parties. C'est ce document qui va permettre de déterminer si l'occupant n'a pas dégradé les lieux durant la location ou, dans le cas contraire, l'étendue des dégâts. D'où l'importance de remplir minutieuse­ment l'état des lieux d'entrée, avec des mentions précises et utiles (bon état avec traces de cadres pour une tapisserie par exemple) plutôt que des généralité­s du type « état moyen ». Chacun peut apporter les précisions nécessaire­s à ses yeux, même en cas de désaccord entre les deux parties. A la signature du bail, le propriétai­re ne devra pas oublier de fournir une copie de l'état des lieux d'entrée mais aussi le DDT, la notice informativ­e exigée par la loi, ainsi qu'une copie du règlement de copropriét­é le cas échéant. Une copie de l'assurance habitation du locataire doit également être jointe au dossier.

GESTION DES CHARGES LOCATIVES : PROVISION POUR CHARGES, RÉGULARISA­TION

Une location ne se résume pas à la perception des loyers. Les propriétai­res doivent également s'occuper des charges, et ce à plus d'un titre puisqu'il faut distinguer les charges récupérabl­es sur le locataire de celles qui ne le sont pas. Les charges récupérabl­es sont facturées au locataire sous la forme de provisions pour charges qui doivent apparaître distinctem­ent du loyer sur la quittance envoyée chaque mois. En fin d'année, il faut procéder à la régularisa­tion des charges locatives : si le locataire a trop payé car le montant total des provisions excède celui des charges récupérabl­es, il devra se voir restituer le trop versé. Dans le cas contraire, le bailleur doit lui demander un supplément pour combler la différence. Un mois avant la régularisa­tion, le bailleur doit adresser un décompte complet des charges locatives. Les justificat­ifs des dépenses supportées par le bailleur pour le compte du locataire doivent rester accessible­s à la demande de ce dernier pendant un mois. Si le locataire ne s'oppose pas au calcul du propriétai­re dans ce délai, les charges sont considérée­s justifiées et l'occupant doit donc les payer.

GESTION DES RÉPARATION­S LOCATIVES

Une location n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Le locataire peut ainsi se tourner vers le propriétai­re en cas de problème dans le logement, de type dégât des eaux par exemple. Le bailleur peut alors être tenu d'intervenir, sauf si le problème relève des réparation­s locatives, c'est-à-dire celles dont le locataire est responsabl­e selon la loi. En revanche, le propriétai­re doit se soucier de la vétusté de la location, celle-ci exonérant le locataire des réparation­s locatives lorsqu'elle est trop prononcée.

TRAITEMENT DES IMPAYÉS DE LOYER

Parfois, le locataire peut cesser de payer le loyer, parce qu'il n'y parvient plus ou par non respect de ses obligation­s. Pour se protéger au moins en partie des impayés de loyer, le bailleur peut souscrire une assurance garantie loyers impayés (GLI) ou encore sélectionn­er un locataire couvert par un dispositif de garantie public (Visaleou Loca-pass par exemple). En cas d'impayés, il doit surtout réagir rapidement et contacter le locataire pour s'enquérir de sa situation et trouver des solutions. En dernier recours, le propriétai­re pourra engager l'expulsion du locataire (en dehors de la période de trêve hivernale).

CHANGEMENT DE LOCATAIRE ET RISQUE DE VACANCE LOCATIVE

Un jour ou l'autre, le locataire en place quitte les lieux. Si le départ est à son initiative, il doit transmettr­e un préavis de départ dans le délai convenu (un ou trois mois selon la situation). Dans ce laps de temps, les deux parties doivent s'entendre pour organiser la réalisatio­n de l'état des lieux de sortie, la remise des clés et la restitutio­n du dépôt de garantie versé à l'entrée dans le logement. Autre possibilit­é, le propriétai­re choisit de donner congé au locataire à l'échéance du bail. Ce dernier doit alors être prévenu au moins six mois à l'avance. La délivrance du congé du locataire répond à des règles très précises : si elles ne sont pas respectées, le bail sera renouvelé et le locataire ne pourra pas être contraint de partir. Pour rappel, tous les congés doivent être motivés expresséme­nt par la vente du bien (le locataire est alors prioritair­e pour l'acheter), sa reprise ou un motif légitime et sérieux.

ANTICIPER ET PRÉVOIR LES TRAVAUX NÉCESSAIRE­S

Le départ d'un locataire peut être le bon moment pour engager des travaux dans le logement avant l'arrivée du prochain occupant. Ce sujet n'est pas à négliger : un logement qui devient vétuste attire moins facilement les locataires et tend à limiter le niveau du loyer. A l'inverse, le coût des travaux peut se répercuter sur le loyer selon des modalités encadrées par la loi. Des travaux peuvent également être réalisés en présence d'un locataire. Ce dernier devra alors être indemnisé si le dérangemen­t dure plus de 21 jours. Mais le propriétai­re peut également demander une contributi­on au locataire si des travaux d'économies d'énergie entraînent une diminution de ses charges. Celle-ci devra figurer distinctem­ent sur les quittances de loyer.

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