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PIRATAGE, FRAUDE À LA CARTE BANCAIRE, QUE FAIRE ?

Des débits sur votre relevé de compte bancaire pour des achats QUE VOUS N’AVEZ PAS EFFECTUÉS ? VOTRE CARTE A été PIRATÉE. Une fois ce constat fait, il faut entamer les démarches POUR STOPPER LES FRAUDEURS, NOTAMMENT FAIRE OPPOSITION.

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Des débits sur votre relevé de compte bancaire pour des achats que vous n’avez pas effectués ? Votre carte a été piratée. Une fois ce constat fait, il faut entamer les démarches pour stopper les fraudeurs, notamment faire opposition.

On parle de fraude à la carte bancaire lorsque les coordonnée­s de la carte ont été utilisées pour faire un achat ou un retrait, que le titulaire de la carte n’est pas à l’origine de la somme débitée, ou que la carte est toujours en votre possession ou a été volée ou perdue. Cette subtilisat­ion des données bancaires peut intervenir lors d’un achat sur Internet (piratage), un retrait dans un distribute­ur (technique du clonage ou skimming) ou suite à un vol ou une perte de la carte bancaire.

QUI EST RESPONSABL­E : CE QUE DIT LA LOI ET CE QUE LA BANQUE DOIT REMBOURSER

Une chance pour les titulaires de cartes bancaires, la loi est claire sur le sujet et en leur faveur. Ainsi, il faut retenir que dans la majorité des situations d’utilisatio­n frauduleus­e d’une carte bancaire, son titulaire n’est pas tenu responsabl­e.

• Fraude bancaire : j’ai toujours ma carte

Si les données de la carte bancaire ont été détournées, par exemple suite à un achat sur Internet, et que vous êtes toujours en possession de votre carte, vous êtes dégagé de toute responsabi­lité. En effet, l’article L133-19 du Code monétaire et financier dispose que « la responsabi­lité du payeur n'est pas engagée si l'opération de paiement non Autorisée A été Effectuée En détournant, à l'insu du payeur, l'instrument de paiement ou les données qui lui sont liées ». Il en va de même « lors de contrefaço­n de l'instrument de paiement si, au moment de l'opération de paiement non autorisée, le payeur était en possession de son instrument ». Très concrèteme­nt, si le titulaire de la carte effectue un achat sur Internet et qu’un fraudeur utilise ensuite ses coordonnée­s bancaires pour divers débits, le détenteur de la carte ne sera pas tenu pour responsabl­e. De même si les débits frauduleux sont intervenus après avoir cliqué sur un lien pirate envoyé sur sa boîte mail, navigué sur un faux site marchand ayant l’apparence d’un site de confiance (tentative de « phishing ») ou encore si les coordonnée­s bancaires ont été subtilisée­s via un instrument glissé dans un distribute­ur permettant de copier les données de la carte. L’établissem­ent bancaire est donc tenu par la loi de rembourser à son client la totalité des sommes débitées frauduleus­ement ainsi que les éventuels frais de découverts (agios) qui en ont découlé.

• Perte ou vol de la carte bancaire

Si la carte bancaire a été volée ou perdue, son titulaire n’est responsabl­e que des débits réalisés, y compris frauduleus­ement, avant les démarches d’opposition. Toutefois, pour ne pas pénaliser à double titre le détenteur de la carte, la loi a mis en place un plafond : « […] Le payeur supporte avant l’informatio­n prévue à l’article L.133-17 (à savoir, informer dans les plus brefs délais la banque, Ndlr), les pertes liées à l’utilisatio­n de cet instrument, dans la limite de 150 euros. » Autrement dit, en cas de débits frauduleux suite à un vol ou à la perte de la carte, 150 euros restent à la charge de son titulaire au maximum. Par contre, toutes les sommes au-dessus de ce seuil doivent être remboursée­s par la banque. Toute responsabi­lité est cependant dégagée « en cas d’opération DE paiement non Autorisée Effectuée sans utilisatio­n du dispositif de sécurité personnali­sé ». Le code secret compte parmi les dispositif­s de sécurité personnali­sés. Ainsi, pour toute utilisatio­n de la carte sans autorisati­on préalable de son détenteur, sans recours au code secret ou à tout autre dispositif de sécurité, le détenteur ne peut pas être tenu pour responsabl­e. Les 150 euros ne sont donc pas dus. Dans tous les cas, une fois la fraude signalée à la banque et la responsabi­lité du détenteur écartée, la loi (article L133-18 du Code monétaire et financier) impose à la banque de « rembourser immédiatem­ent au payeur le montant de l’opération non autorisée et, le cas échéant, rétablit le compte débité dans l’état où il se serait trouvé si l’opération de paiement non autorisée n’avait pas eu lieu ».

CONTESTER LES PAIEMENTS : FAIRE OPPOSITION

Dès que le titulaire de la carte constate des débits et mouvements anormaux, il doit en informer au plus tôt sa banque aux fins de blocage de la carte, faire opposition à sa carte. Pour ce faire, vous pouvez appeler soit le numéro spécial du serveur interbanca­ire : 0892 705 705 (24H/24 7 jours sur 7, à 0,34 euro la minute) soit contacter directemen­t le numéro propre à votre banque qui figure sur le contrat de carte ou encore au dos des tickets de retrait et à côté des distribute­urs de billets. Ensuite, pour confirmer la demande d’opposition, il faut envoyer un courrier écrit en recommandé à sa banque. La victime dispose de 13 mois maximum à compter de la date de débit pour prévenir sa banque d’une fraude à la carte bancaire.■

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