RETRAITES
LES RÉPONSES DES EXPERTS
Chaque trimestre, France Retraite, spécialiste du bilan retraite, sélectionne pour vous des questions pertinentes qui lui sont posées et demandent à ses experts d’y répondre. Aurélie Chalandon et Jérôme Garcia se sont prêtés à l’exercice.
Bernard : « Dirigeant d'entreprise, je souhaite prendre ma retraite à mes 62 ans, en 2021. Or, à cette date, je n'aurai pas atteint le nombre de trimestres requis pour partir à taux plein. Je me pose la question du rachat de trimestres. Est-ce une bonne solution, et quelles en sont les conditions techniques Et Financières ? »
LES EXPERTS DE FRANCE RETRAITE :
Le rachat de trimestres permet de ne pas subir de décote ou d’atténuer cette décote sur l’ensemble de vos pensions de retraite. Attention tout de même au coût lié à cette opération. Vaut-il mieux avoir une minoration définitive sur ses pensions ou payer un rachat ? Il est difficile de répondre sans avoir au préalable simulé ses retraites. Par ailleurs, il faut prendre en compte votre possible espérance de vie.
Le principal avantage du rachat de trimestres est la défiscalisation des revenus engendrés par ce dispositif. L’année du versement, ou les années si vous choisissez de régler en plusieurs fois, vous pourrez déduire le montant versé de votre revenu imposable.
Vous avez accès à deux types de rachat : le rachat « Fillon » et le rachat « loi Madelin ». Dans le premier, vous pouvez racheter jusqu’à 12 trimestres si votre relevé de carrière comporte des années incomplètes, c’est-à-dire pour lesquelles vous avez validé moins de quatre trimestres dans l’année, ou si vous avez effectué des études supérieures validées par un diplôme d’état.
Deux options s’offrent alors à vous : racheter au titre du taux de pension uniquement ou racheter au titre du taux et de la durée de cotisation. Si les deux permettent d’éviter la décote, la seconde permet d’améliorer en plus le montant de votre retraite de base. Le coût d’un trimestre varie selon l’option choisie, votre âge au moment de la demande de rachat et votre rémunération.
En tant qu’indépendant, vous pouvez aussi racheter des trimestres « loi Madelin » pour les années pendant lesquelles vous avez perçu de faibles revenus non-salariés dans la limite des six dernières années. Le montant d’un trimestre tient compte de la moyenne des revenus professionnels et de l’âge au moment du rachat. Contrairement au rachat Fillon, il n’y a pas un nombre limite de trimestres rachetables. Le rachat « loi Madelin » est moins onéreux et est également déductible des revenus imposables.
Brigitte : « Je suis avocate et j'aimerais savoir comment mes droits à la retraite vont être calculés »
En tant qu’avocate, vous cotisez auprès de la Caisse nationale des barreaux français (CNBF). Votre pension de base sera calculée en fonction du nombre de trimestres validés à la date de votre départ à la retraite. Si vous disposez de tous vos trimestres, vous percevrez un montant annuel forfaitaire revalorisé tous les ans et qui a été fixé à 17.162 euros en 2020 par l’assemblée générale de la CNBF. La retraite complémentaire est, elle, déterminée selon le nombre de points acquis correspondant aux cotisations versées chaque année. Elle sera calculée par la multiplication du nombre de vos points arrêté à la date de votre cessation d’activité avec la valeur du point, également déterminée chaque année par L’AG de la CNBF.
Guillaume : « Je suis cadre supérieur et ma rémunération annuelle s’élève à 150.000 euros. La réforme des retraites prévoit un plafonnement des cotisations à 120.000 euros. Quelles conséquences sur ma future retraite, sachant que J’AI 45 Ans ? »
En se basant sur les données actuelles et notamment sur la valeur du point Agirc-arrco, la limitation des cotisations vieillesse à trois plafonds annuels de la Sécurité sociale, soit environ 120.000 euros, qui devrait entrer en vigueur à compter de 2025, vous ferait perdre 337 euros bruts de retraite par an. Sachant que vous pourrez partir à la retraite au mieux en 2037 et que vous allez donc cotiser au minimum 13 ans selon les nouvelles règles, la perte atteindrait 4.381 euros annuels bruts. ■