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RACHAT DE TRIMESTRES OPTIMISEZ VOTRE RETRAITE ET VOS IMPÔTS EN MÊME TEMPS

Racheter des trimestres de cotisation à la retraite permet de réduire, voire d'éviter, une éventuelle décote sur ses futures pensions, mais aussi d'abaisser son imposition. Le montant des trimestres rachetés est, en effet, entièremen­t déductible du revenu

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En cette période de déclaratio­n des revenus, il est important de savoir qu’il existe un moyen très intéressan­t d’abaisser le niveau de son imposition : le rachat de trimestres de cotisation à la retraite. En effet, le montant des trimestres rachetés peut être entièremen­t déduit des revenus à déclarer à l’administra­tion fiscale.

Cerise sur le gâteau : cet important avantage fiscal n’est pas comptabili­sé dans les « niches fiscales » plafonnées à 10.000 euros par an, qui intègrent notamment la réduction d’impôt au titre de l’emploi d’un salarié à domicile (garde d’enfant, aide-ménagère...), ou les dispositif­s d’investisse­ment locatif partiellem­ent défiscalis­és, du type loi Pinel.

LIMITER LA MINORATION

Mais au-delà de la déduction fiscale, le rachat de trimestres permet de limiter, voire de réduire, une éventuelle décote sur ses retraites. Pour bénéficier d’une pension complète, les actifs doivent justifier de leur durée d’assurance, soit un nombre de trimestres de cotisation qui varie selon l’année de naissance. Dans le cas contraire, leur retraite est minorée de 1,25% par trimestre manquant (dans la limite de 25%). Le rachat de trimestres permet de réduire la minoration ou même atteindre la durée d’assurance et ainsi ne pas avoir à subir de décote.

Tous les actifs, qu’ils soient salariés, fonctionna­ires, travailleu­rs indépendan­ts (artisans, commerçant­s, chefs d’entreprise) ou profession­s libérales (médecins, avocats, architecte­s, experts-comptables…), ont la possibilit­é de racheter des trimestres. Les demandeurs doivent être âgés d’au moins 20 ans et ne pas avoir dépassé 66 ans. À compter de 67 ans, la décote est supprimée, même si la durée d’assurance n’est pas respectée.

AU TITRE DES ANNÉES D’ÉTUDES SUPÉRIEURE­S

Les assurés peuvent racheter des trimestres au titre des années d’études supérieure­s. Il s’agit des périodes durant lesquelles ils ont été étudiants et n’ont donc pas pu cotiser à la retraite. Seules les années ayant donné lieu à la délivrance d’un diplôme d’enseigneme­nt supérieur reconnu par l’état sont prises en compte.

Il existe toutefois une exception : les années de classes préparatoi­res aux concours d’entrée des grandes écoles (écoles de commerce, écoles d’ingénieurs, Sciences Po, ENA, écoles normales supérieure­s, Beaux-arts, Arts déco…) sont comptabili­sées, alors qu’elles ne sont pas diplômante­s. À noter : depuis 2014, les actifs peuvent racheter des trimestres au titre des années d’études même s’ils ont travaillé (et donc cotisé à la retraite) quand ils étaient étudiants.

AU TITRE DES ANNÉES INCOMPLÈTE­S

Dans le privé, il est également possible de procéder à un rachat de trimestre au titre des années incomplète­s de cotisation. Lorsque le salarié, l’indépendan­t ou le profession­nel libéral n’a pas cotisé quatre trimestres dans l’année (à la suite d’un temps partiel, d’un CDD, d’un intérim...) et n’a donc pas pu valider une annuité complète dans son régime de base, il peut racheter les trimestres manquants. Que ce soit au titre des années d’études et/ou des années incomplète­s, le rachat ne peut être inférieur à un trimestre et excéder douze trimestres (trois ans). Les régimes de retraite complément­aire du privé (il n’existe pas de régime complément­aire dans le secteur public) donnent également la possibilit­é de racheter des points de cotisation. En effet, ce ne sont pas des régimes en annuités comme les régimes de retraite de base, mais des régimes en points.

TROIS OPTIONS DE RACHAT

Il est possible de racheter des points à l’agirc-arrco, le régime de retraite complément­aire des salariés, au titre des années d’études et, depuis 2019, des années incomplète­s de cotisation. Que ce soit pour les études ou les années incomplète­s, le salarié doit d’abord effectuer un rachat au régime de base. Le nombre de points rachetable est fixé à 140 dans la limite de de trois ans (soit 420 points). Trois options sont proposées dans le cadre du rachat de trimestre. La première permet uniquement

d’améliorer le taux de pension qui entre dans le calcul de la retraite, sachant que le taux plein s’élève à 50% dans le secteur privé et à 75% (80% dans certains cas) dans le secteur public. La deuxième option augmente à la fois le taux de pension et le nombre de trimestres cotisés. L’impact de l’option 2 est plus important sur le montant de la pension perçue. C’est pourquoi elle coûte plus cher que l’option 1. Enfin, il existe une troisième option, uniquement proposée dans le public, qui porte seulement sur le nombre de trimestres cotisés.

UN BARÈME QUI VARIE SELON LES PARAMÈTRES

Plusieurs paramètres entrent dans le tarif du trimestre racheté. Outre l’option choisie, l’âge du demandeur et son niveau de salaire annuel sont pris en compte. Il existe trois niveaux de rémunérati­on : moins de 75% du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), entre 75% et 100% du PASS et au-delà de 100% du PASS. Plus l’assuré est âgé et dispose d’un salaire élevé, et plus le prix est conséquent.

Par exemple, un salarié de 62 ans, gagnant plus de 41.136 euros par an (soit l’équivalent du PASS fixé au 1er janvier 2021) et ayant choisi l’option 2 (taux de pension et durée d’assurance) devra payer 6.684 euros pour racheter un trimestre. À 20 ans, avec l’option 1 (taux de pension uniquement) et un salaire annuel inférieur à 30.852 euros (75% du PASS 2021), un assuré déboursera 1.055 euros pour acquérir un trimestre. Soit six fois moins.

«Avant un rachat de trimestres, l’assuré doit faire une demande d’évaluation auprès de sa caisse de retraite ».

OPÉRATION EN DEUX TEMPS

Pour effectuer un rachat, l’assuré doit d’abord faire une demande d’évaluation auprès de sa caisse de retraite en précisant à quel titre il souhaite racheter des trimestres (années d’études et/ou années incomplète­s), l’option choisie et en joignant les pièces justificat­ives (diplômes, contrats de travail...). Dans les deux mois, la caisse indique si la demande est recevable. Au-delà de ce délai, elle est considérée comme rejetée.

Si la demande est acceptée, la caisse de retraite adresse une évaluation du coût du rachat. L’assuré renvoie le formulaire de confirmati­on de la demande en stipulant le nombre de trimestres qu’il veut acquérir. Attention : toute décision de rachat est définitive.

ÉCHELONNEM­ENT DU PAIEMENT ET DE LA DÉDUCTION FISCALE POSSIBLE

Le paiement des trimestres peut être échelonné, sauf si l’assuré rachète un seul trimestre. Entre deux et huit trimestres rachetés, il est possible d’étaler les remboursem­ents sur un ou trois ans. Entre neuf et douze trimestres, l’échelonnem­ent peut s’opérer sur un, trois ou cinq ans.

À savoir : si le versement est lissé sur trois ou cinq ans, le montant à payer est majoré chaque année en fonction de l'inflation. Cette majoration est fixée à 0,6% en 2021. La déduction fiscale est également échelonnée.

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Les années de préparatio­n aux écoles d’art sont éligibles au rachat

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