Les meilleurs outils pour la santé
Incontestable mine d’informations, le Web est aussi une source d’hypocondrie et ne remplacera jamais le recours à un professionnel de la santé… en attendant que la téléconsultation se mette réellement en place en France.
L’ hypocondriaque a trouvé, avec le Web, son pire ami. On consulte Doctissimo pour un nez qui coule, on en ressor t deux heures plus tard avec une maladie incurable. Ne soyons pas malhonnêtes : les grands sites de santé ( Doctissimo donc, e-Santé, Top Santé, etc.) sont des mines d’informations, l’équivalent interactif des épais dictionnaires médicaux des décennies antérieures. Néanmoins, un minimum de connaissances pour les interpréter est requis, sur tout si vous êtes d’un naturel inquiet – les insouciants, en revanche, y trouveront de quoi se rassurer. Qui n’a jamais posté une question sur un forum, ceux des sites précités ou, par exemple, le précurseur Atoute. org ? Attention à ne pas prendre toutes les réponses pour argent comptant. Si cer tains inter venants – professionnels de la santé, mais aussi patients ultra-documentés – donnent de précieux renseignements, on croise aussi des inter venants totalement incompétents, voire d’authentiques charlatans pratiquant de la publicité plus ou moins cachée. Mais on s’entraide aussi, notamment entre patients souf frant des mêmes af fections : au-delà de leurs fonctions informatives, les forums sont avant tout des lieux de soutien.
La téléconsultation à peine naissante
Consulter un médecin à distance, en visioconférence ; voilà une réalité dans de nombreux pays, via des sites ou des applis telles que Teladoc (États-Unis), Push Doctor ou Babylon ( RoyaumeUni), TonDocteur (Suisse), etc. En France, on en est à peine aux prémisses. D’abord, pour des obsta- cles réglementaires : si la téléconsultation est autorisée, elle nécessite un agrément auprès des agences régionales de santé, avec une procédure d’obtention longue et dif ficile. Sur tout, elle ne peut pas être remboursée : la nomenclature des actes médicaux de la Cnam ne la reconnaît pas, même si des ordonnances tout à fait valides peuvent être délivrées à distance. Or, en France, payer pour un acte médical n’est absolument pas dans les moeurs. Pour ces raisons, les of fres MtoP (Médecin à Patients), avec paiement à l’acte, sont encore embr yonnaires. La téléconsultation se développe néanmoins, mais dans le cadre d’offres globales. La plus importante est sans doute celle mise en place par l’assureur Axa : les salariés qui en dépendent pour la complémentaire santé ( obligatoire depuis début 2016) ont accès à un ser vice de téléconsultation sans aucun frais.