Le bon niveau de sécurité
Informaticien à la retraite, animateur de club micro et abonné à votre revue, j’ai toutefois besoin d’un avis. La dématérialisation des documents conduit à conserver les papiers importants sur supports magnétiques que ce soit à domicile ou en déplacement. Comment protéger alors ces dossiers et fichiers qui contiennent des informations importantes personnelles sachant que, si elles tombaient dans des mains mal intentionnées, cela pourrait causer à leurs propriétaires un ensemble de préjudices loin d’être négligeables. C’est pourquoi j’ai procédé à une recherche sur le Web de logiciels de protection de fichiers et de dossiers tels que MylockBox ou USB Secure. Mais la question essentielle est la suivante : quel degré de confiance peut-on accorder à ces produits et aux sociétés qui les fabriquent ? Par sécurité, devons-nous utiliser deux logiciels différents pour la même série d’infos à protéger ? Si vous pouviez enquêter et écrire un ar ticle sur ce sujet, je suis persuadé qu’il pourrait intéresser beaucoup d’utilisateurs. Merci d’avance.
RÉPONSE
La confiance, reste un vaste domaine qui aurait mérité d’être un sujet pour le baccalauréat de philosophie 2017. Vous avez raison, quand on stocke ses données sur un ser veur distant (cloud), sur un disque local ou réseau, voire sur une clé USB, on fait confiance : à l’hébergeur du cloud, au fabricant du disque et de la clé, mais aussi aux autres utilisateurs qui se ser vent de l’ordinateur, etc. Le principe de la double sauvegarde – locale et distante – est devenue aujourd’hui une règle quasiment incontournable. De cette façon, si l’une des deux solutions venait à disparaître, il resterait l’autre. Ajouter un niveau de sécurité en local sur un disque dur ou une clé en utilisant un logiciel de cr yptage des données est une solution, à condi- tion par exemple que le code d’accès aux données ne soit pas votre année de naissance ou le nom de votre enfant. Les spécialistes de la sécurité sont formels : le maillon faible de la chaîne de sécurité, c’est l’utilisateur ! La preuve, aucun d’entre nous, même les plus rigoureux, ne prend la peine de changer ses identifiants et mots de passe pour chacun des sites qu’il utilise, tant pour sur fer que pour ef fectuer des achats. Et d’ailleurs, si nous le faisions vraiment, irions-nous jusqu’à changer nos mots de passe toutes les 4 à 5 semaines ? La réponse est bien évidemment non ! Aujourd’hui, il faut anticiper la per te d’une clé USB aussi bien que la destruction d’un ordinateur ou d’un disque dur. Pour la clé, on peut se tourner vers un logiciel de cr yp- tage des données même basique, car le plus souvent celui qui trouve une clé se contentera de la formater pour y stocker ses propres fichiers. En cas de panne d’un suppor t, la solution reste la redondance des données : sur le cloud, sur un disque que l’on ne connecte que pour une sauvegarde, et pourquoi pas vers une unité de stockage locale comme un NAS. À cela on ajoutera un stockage en ligne chez un fournisseur ayant comme disaient les anciens « les reins solides », histoire de pérenniser le stockage. Mais encore une fois, même avec toutes ces sécurités, un ransomware arrivé par mail et ouver t par l’utilisateur pourra détruire toutes les données, qu’elles soient cr yptées ou non. Vous l’aurez compris, prudence et vigilance sont la responsabilité de chacun. Mettre à l’épreuve des logiciels de cr yptage, comme nous l’avons fait avec les solutions de gestion de mots de passe, nous pouvons le faire, mais tout cela n’a de sens que si les utilisateurs agissent avant la mésaventure ! En effet, les sociétés de récupération de données et les éditeurs de solutions de sauvegarde l’af firment tous : l’utilisateur moyen d’un PC, d’une tablette, ou d’un smar tphone ne se décide malheureusement à investir qu’après avoir perdu tout ou par tie de ses données une première fois.