Micro Pratique

L’impression 3D pour tous

L’impression 3D est-elle vraiment à la portée de tous ? La réponse est oui, sans conteste ! De 180 € à plusieurs centaines, il est possible de trouver une machine adaptée à votre budget… mais qu’en sera-t-il de vos usages ?

- Dossier réalisé par Robert Charley

Le marché se par tage principale­ment en deux styles d’impression pour un usage grand public : SLA et FDM. Le premier n’imprime que de la résine et, sur tout, produit des pièces denses, c’est-àdire avec un taux de remplissag­e de 100%. Pour le FDM – ou l’ajout de matière –, on peut jouer d’une pièce vide à une pièce remplie en totalité, mais en plus on peut varier les matériaux. Ici, le PLA, basé sur de l’amidon de maïs, est une matière pratique car facilement utilisable, mais on peut aussi utiliser de l’ABS – le très classique plastique que nous avons tous un jour manipulé dans nos Lego –, de l’acr ylique, du nylon, du Flex, une matière souple, ou encore du G-Fil, sor te de mélange des capacités du PLA avec celles de l’ABS. On trouve même des matières dopées comme le filament bois qui par t d’un PLA et l’enrichit en par ticules de bois, permettant ainsi d’obtenir des pièces qui ressemblen­t à s’y m’éprendre à des morceaux de bois.

Entre SLA et FDM

Voyons pour commencer la dif férence entre le stéréolith­ographie (ou SLA) et l’impression par ajout de matière aussi dite FDM (fused deposition modeling). Cette dernière technique, c’est celle que nous avons mise en avant jusqu’à présent, où il s’agit de superposer les couches de matière en extrudant cette dernière à travers une buse de diamè- tre fixe. Le matériau de base est chauffé de 160 à 280 degrés selon le produit, et les couches s’additionne­nt sur un plateau mar tyr. Même avec une imprimante de dernière génération et dotée d’une belle finesse d’impression, une légère marque est visible entre chaque couche, elle est liée au phénomène d’applicatio­n qui presse légèrement la couche et donc la déforme en sur face. Pour la stéréolith­ographie (SLA), on utilise un laser et une résine photopolym­ère, c’està-dire qui va changer d’état de liquide à solide sous l’ef fet de la lumière. La lumière est ici un laser qui va dessiner chaque couche. On procède de manière inverse à la FDM, car le plateau plonge dans un bac plein de résine et, sous ce dernier, se cachent laser et miroirs. Quand le laser a dessiné une couche, le plateau monte d’un cran et ainsi de suite. La résine se solidifie sous l’ef fet des UV et la pièce se « détache » de la résine liquide non polymérisé­e. Comme le laser polymérise de façon homogène chaque couche (en théorie), il n’y pas d’ef fet de couches sur la pièce finale. Mieux encore, l’absence de déplacemen­t permet de pousser très loin

de détaillage de chaque pièce, et cette absence de contrainte­s mécaniques of fre un rendu impossible à obtenir en FDM. La résine a tout de même ses limites, elle est cassante, un peu comme le PLA, les vapeurs sont nocives, l’impression de pièces « mobiles » demande des zones de tolérance bien plus grandes que pour la FDM. Notez qu’une évolution ou une seconde façon d’imprimer en SLA apparaît : le DLP. En utilisant cette technologi­e de projection d’image que l’on trouve dans les vidéoproje­cteurs, ce n’est plus un laser qui, à l’aide de miroirs, dessine la « couche » à polymérise­r, mais une image projetée qui marque la couche en une fois. Une technologi­e moins complexe à mettre en oeuvre et qui devrait permettre d’obtenir des pièces plus rapidement qu’avec un laser.

L’importance du logiciel

Une fois le choix de l’impression pour des raisons de matériaux ou de capacité, il faut voir le logiciel utilisé. En impression 3D, la par tie logicielle est aussi très impor tante. D’un côté, le logiciel est une sor te de produit de mise en page, il permet de mettre la pièce à la taille, de l’orienter, de valider ou non le besoin de suppor ts, car en FDM, il faut un suppor t pour imprimer au-dessus du vide, on parle alors d’échafaudag­es. Puis vient le « moteur » de tranchage. Il va couper la pièce en couches et ce sont ces couches que l’imprimante va réaliser. Cer tains constructe­urs se fient à leur propre solution comme XYZ Printing ou Dremel, voire Ultimaker avec Cura, d’autre utilisent des solutions réputées du domaine générique comme l’applicatio­n Repetier qui gère le placement et s’associe à un moteur de tranchage, comme celui de Cura par exemple. Ceux qui veulent tirer 150% des capacités d’une machine peuvent aussi se tourner vers des solutions alternativ­es, comme Simplify3D ( www.simplify3d.com) qui of fre un placement et un tranchage de qualité ainsi qu’une gestion par faite des suppor ts. Matière, type d’impression, logiciel… restait à vous proposer des produits qui nous ont séduits cette année. Une imprimante à assembler, comme notre référence la MicroDelta Rework, cette fois dotée de ses toutes dernières évolutions, ou bien une imprimante indestruct­ible, la Dremel 3D40 digne descendant­e de la première IdeaBuilde­r de la marque. Il y a aussi la star des modèles à double extrudeur et de la finesse absolue, l’Ultimaker 3 et, pour finir, une imprimante SLA surprenant­e, la Nobel 1.0A. Quatre imprimante­s innovantes et étonnantes que nous vous proposons de découvrir.

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