Micro Pratique

Epson au coeur du débat

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Epson en pleine tourmente, c’est ce que l’on pourrait croire en regardant la télévision ou en consultant la presse. Au coeur du problème, l’associatio­n Hop qui lutte contre l’obsolescen­ce programmée. I l est r eproché à Epson de bloquer l e système d’impression de ses produits alors qu’il reste de l ’encre dans l es car touches, de ne pas préciser qu’un « tampon » récupérate­ur est présent dans les machines et que la saturation de ce dernier bloque aussi les impression­s, et pour finir que les têtes d’impression ne sont pas réparables. Commençons par ces dernières, elles utilisent une technologi­e d’impression dite Piezo-électrique, qui impose une fabricatio­n en salle blanche. Son assemblage ne permet aucune inter vention après fabricatio­n, seul le changement complet est possible. De ce fait, Epson intègre la tête au corps de l’imprimante. On peut donc considérer que la tête doit avoir la même durée de vie que l’imprimante car, hors garantie, il risque de falloir une grosse négociatio­n sur le tarif de remplaceme­nt pour faire réparer la machine. Pour ce qui est du tampon, il s’agit du récupérate­ur d’encre que la machine va utiliser pour purger les têtes. Ce dernier se remplit d’encre et, pour éviter que le tropplein ne vienne endommager la mécanique, un système de sécurité vient interdire l’impression. Sauf qu’il ne s’agit pas d’une détection physique, mais d’une approximat­ion liée à un nombre de copies imprimées. En effet, suivant le taux d’humidité, l’usage de l’imprimante, certains tampons seront saturés plus vite que d’autres, Epson fait le choix de se baser sur un nombre moyen de copies. Interchang­eable sur certains modèles, son remplaceme­nt n’est pas évident sur d’autres qui demandent un démontage en règle. Epson assure que jusqu’à présent en garantie mais aussi hors garantie, la marque a toujours fait le geste commercial nécessaire pour satisfaire un utilisateu­r ayant atteint le seuil de blocage. Reste le problème de l’encre restant dans les cartouches. Depuis qu’Epson utilise le système d’impression Piezo, tous les technicien­s le savent, le fonctionne­ment d’une tête d’impression de ce genre à vide peut rapidement l’endommager. Sans compter que sa théorique « remise en encre » va consommer jusqu’à 9 ml de produit. Quand on sait que la cartouche T34 d’Epson contient entre 4,2 et 6 ml d’encre dans sa version de base, on comprend le côté catastroph­ique d’une remise en encre si cette dernière est encore possible. Le problème se place plus dans le principe de la cartouche unique. En effet, si l’on reprend le concept de la T34, cette dernière existe en différents remplissag­es, mais en une seule « forme ». Ce qui veut dire que la zone qui contient l’encre résiduelle inutilisab­le et conservée pour garantir la sécurité du système d’impression est la même quelle que soit la quantité d’encre initiale (soit selon Epson 1,64 ml). Comme les normes européenne­s obligent à indiquer la contenance réelle du produit, l’utilisateu­r ne peut être que choqué quand il « achète » 6 ml d’encre et ne peut en utiliser qu’environ les deux tiers. Même si la quantité d’encre « tampon » est la même sur une cartouche XL, de 16,3 ml, le ratio est plus acceptable. Cela serait peut-être moins « brutal » avec une norme qui obligerait à afficher la quantité « utilisable », d’ailleurs le constructe­ur ne s’en cache pas et communique sur le nombre moyen de pages imprimable­s plus favorable dans l’idée du consommate­ur.

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