Le minitel
PRÊTÉ PAR FRANCE TÉLÉCOM À CEUX QUI RENONÇAIENT À L’ANNUAIRE PAPIER
Préfiguré par Teletel, le minitel est encore dans les limbes à la fin de 1970 où est lancée l’expérience Teletel 3V. Un peu plus de 2 000 foyers de la région versaillaise sont dotés d’un terminal utilisant les codes graphiques Videotex. Les idées de base permettent la participation de prestataires de contenu volontaires : SNCF, La Redoute, des banques… À ce moment, tout est gratuit. Chaque utilisateur est doté d’une messagerie, mais les initiateurs n’y croient pas, c’est l’aspect télécommerce qui les intéresse. De nombreux services sont expérimentés comme le système de réservation des courts de tennis de certaines municipalités. L’expérience qui a apporté de nombreux enseignements se terminera en 1984, on relève notamment la forte participation des utilisateurs au système de messageries et de forums. L’idée de base est de remplacer l’annuaire téléphonique papier dont les PTT pressentent que la fabrication à terme sera un gouffre financier (deux annuaires par abonné : blanc alphabétique et jaune professionnel). Les minitels distribués servent donc à tester surtout l’efficacité d’un annuaire électronique. Le numéro abrégé 3611 gratuit pendant 3 mn sert à entrer directement dans l’annuaire. Le programme revient à 8 milliards de francs pour une économie de papier évaluée à 500 millions, mais l’idée de génie fut de proposer des services privés (comme les messageries roses) dont le coût facturé à la minute sur la note téléphonique serait partagé ensuite entre les PTT et le serveur. Trois numéros abrégés sont donc créés : le 3611 pour l’annuaire, le 3614 pour les services payants sans reversement vers le service et le 3615 qui partage le coût avec le service et devient donc le plus populaire avec au maximum 20 000 services accessibles. Une aventure qui se finira sur les brocantes, puisqu’un grand nombre de minitels ne quitteront jamais les foyers les ayant accueilis.