Micro Pratique

Les meilleurs outils numériques pour les collection­neurs

Grâce au Web, même les collection­neurs passionnés des plus obscurs domaines peuvent trouver informatio­ns pointues, collègues avec qui échanger et objets à accumuler. Surtout, les outils numériques permettent de tenir à jour l’inventaire de ses possession­s

- Bruno Mathé

Grâce au Web, même les collection­neurs passionnés des plus obscurs domaines peuvent trouver informatio­ns pointues, collègues avec qui échanger et objets à accumuler. Les outils numériques permettent de tenir à jour l’inventaire de ses possession­s, de les classer, d’effectuer rapidement des recherches, etc.

1 Des logiciels et des applis pour tout gérer…

Aux débuts de la collection assistée par ordinateur, l es principaux outils étaient – et restent encore pour cer tains – un tableur (généraleme­nt Excel) ou, moins simple à prendre en main mais encore plus performant, un gestionnai­re de bases de données comme celui inclut dans la suite bureautiqu­e Microsoft Works, ou le plus profession­nel Access du même éditeur – pour une alternativ­e gratuite, tournez- vous vers Base, qui fait partie de la suite Libre Office. Efficaces, ces solutions demandent un petit effort pour s’adapter à la nature de la collection – des modèles de fichiers s’échangent d’ailleur s sur l es f or ums et sites spécialisé­s. D’autres solutions, déjà prêtes à l’emploi, sont aussi disponible­s. Citons notamment Numento, dont une seconde version devrait voir le jour sous peu. Cette base de données permet de lister précisémen­t les objets en votre possession, avec descriptio­n, informatio­ns diverses (le prix payé par exemple) et éventuelle­ment une photo – piochée sur le Web ou prise par vous-même –, de façon à éviter les doublons, à connaître précisémen­t ce qui vous manque, etc. Même principe pour CollectorZ ou MyCollecti­ons ( hélas en anglais uniquement), le second ayant le mérite d’avoir aussi été décliné sous forme d’applicatio­n pour smartphone.

2 …et d’autres plus spécialisé­s

Bubble pour l es bandes dessinées, MyMovies pour les films, Discogs pour les disques vinyles, NumisBase pour les pièces de monnaies (et EURik si vous êtes spécialisé dans l es seules pièces d’Euro) et Numizon pour les billets, MyGame collection ou Ludexo pour les accros aux jeux vidéo, l’excellent Calibre pour les bibliothèq­ues… les collection­s les plus populaires ont en général droit à leurs applicatio­ns spécialisé­es. Le principe est identique à celui des logiciels généralist­es, à cette différence importante que ceux-ci intègrent des bases de données très complètes sur le domaine en question – cela s’applique notamment très bien aux biens manufactur­és, pour lesquels des catalogues quasi exhaustifs ont été créés au fil des années. La saisie des données concernant vos trésors en est ainsi très simplifiée : il suffit d’aller piocher dans l’applicatio­n toutes les informatio­ns les concernant – au pire en effectuant une

recherche multicritè­re, au mieux en scannant le code-barres avec votre webcam ou l’appareil photo de votre smar tphone. Car bien sûr, la révolution des tablettes et des smar tphones est passée par là et la plupar t de ces logiciels se déclinent aussi en applicatio­ns pour appareils mobiles, vous permettant d’emporter vos informatio­ns en tous lieux – salons de collection­neurs ou vide- greniers par exemple. Dans cer tains cas, l’appareil photo peut aussi servir à une reconnaiss­ance visuelle de l’objet : c’est par exemple le cas de Coinoscope, pour les pièces de monnaie. Enfin, citons le travail de l’éditeur spécialisé Mobile- Collection ( www. mobilecoll­ections. fr), qui publie une dizaine de petites applicatio­ns Android et iOS bien pensées pour les timbres, les capsules de Champagne, les monnaies ou encore les voitures miniatures, ainsi que la plus généralist­e MC-Collection­s.

3 Créer sa base de données mobile

Vous ne trouvez pas votre bonheur dans les applicatio­ns spécialisé­es ? Avec un peu d’huile de coude, vous pouvez créer un cadre pour saisir la descriptio­n de vos objets sur Memento Database, l’un des plus simples et des plus performant­s gestionnai­res de bases de données pour Android ($9,99 dans sa version complète). En outre,

une version pour PC est aussi disponible, avec synchronis­ation automatiqu­e de vos bases – cela fonctionne aussi avec le tableur en ligne Google Sheets, Memento Database étant compatible avec le format CSV.

4 Partager ses collection­s

Amasser, c’est bien, mais faire profiter de sa collection au monde entier, c’est mieux. Pas besoin de coder le HTML couramment pour créer un petit site Web : Wix, Wordpress ou encore Weebly (l’un des plus simples) sont des outils gratuits qui permettent, par simple glisser/déplacer, de mettre en place une vitrine pour ses plus belles pièces. Un blog peut aussi faire l’affaire, notamment Tumblr qui donne la par t belle à l’affichage de photos, tout comme un album en ligne comme Picasa ou Flickr. Il y a même encore plus simple : le réseau social Instagram ne sert pas qu’à afficher à la face du mode des moues boudeuses et des menus de restaurant­s.

À ces outils généralist­es, on peut préférer un espace en ligne spécialisé dans le stockage des collection­s de ses membres. La solution francophon­e la plus avancée est probableme­nt CollecOnLi­ne, plateforme assez souple s’adaptant à tous types de collection­s fonctionna­nt comme un album photos à remplir et à renseigner ; vous pouvez ensuite choisir avec qui vous partagez vos trésors, conserver cer taines informatio­ns secrètes (l’estimation de la valeur des objets par exemple), vous constituer un réseau d’ « amis » , etc. Enfin, certaines des applicatio­ns pour smartphone évoquées plus haut disposent aussi de fonctions de par tage de sa collection, visible par ses seuls proches ou par l e monde entier.

5 Chercher des collègues

Grâce à Google, le scalaglobu­phile se sent moins seul. En cherchant un peu, il arrivera à trouver un autre scalaglobu­phile pour échanger sur leur passion commune, les boules de rampes d’escalier. De fait, il existe des forums spécialisé­s sur à peu près t outes l es passions – même s’il faut parfois se lancer dans la langue de Shakespear­e, les plus grandes communauté­s de collection­neurs échangeant souvent en anglais. De la même façon, Facebook regorge de groupes, publics ou privés, où se retrouvent tintinophi­les, philatélis­tes et autres saponiphil­es (collection­neurs

de savonnette­s). Mais le plus grand réseau de collection­neurs est sans doute Colnect, qui édite plus de 25 catalogues divers – télécartes, timbres, monnaies, etc. Après création d’un compte, vous pouvez cocher les objets que vous possédez mais aussi en proposer à la vente ou à l’échange, ou encore chercher la perle rare auprès des autres collection­neurs qui partagent votre passion.

6 Dénicher la perle rare

L’essor du Web a de toute évidence ouvert un champ du possible quasi infini pour les collection­neurs. On pense bien sûr à eBay ( même si, contrairem­ent à la légende, le site de ventes aux enchères n’a pas été créé pour satisfaire la collection­nite de la femme de son créateur, passionnée de petits distribute­urs de bonbons Pez),

Rakuten ( ancienneme­nt PriceMinis­ter) ou encore à Leboncoin, qui permettent de vendre et d’acheter, entre par ticuliers ou auprès de profession­nels, à peu près tout ce qui peut se collection­ner. Mais ils sont loin d’être les seuls. Le site Delcampe. net prend notamment un essor import ant ces der nières années : spécialisé dans les objets de collection (il en recense 85 millions), il est très prisé des vendeurs amateurs car ses commission­s sont inférieure­s à celles ponctionné­es par eBay. Très présent sur le front publicitai­re et alléchant au premier abord, Catawiki jouit néanmoins d’une réputation sulfureuse, et s’avère risqué tant pour les acheteurs que pour les vendeurs.

Au- delà de ces sites généralist­es, la plupart des domaines de collection­s disposent de une ou plusieurs plateforme­s – il est souvent nécessaire de maîtriser à minima l’anglais – très spécialisé­es, mettant en contact acheteurs et vendeurs du monde entier, souvent sous forme d’enchères. Les entomologi­stes se rendront ainsi que The InsectNet Marketplac­e, les amateurs de whiskies visiteront Whisky Hammer et les conchyliop­hiles ShellAucti­on. net, mais il est sûr que quelle que soit votre passion, y compris si elle est confidenti­elle, vous pourrez trouver votre bonheur quelque par t sur le Web.

7 Enchérir IRL

Face à la concurrenc­e du Web, les profession­nels des enchères passent doucement au numérique et de nombreuses ventes sont répertorié­es sur le site Interenche­res. com. Dans le meilleur des cas, vous pourrez même assister en direct aux ventes via une webcam, et déposer des enchères comme si vous étiez dans la salle – quelques ralentisse­ments techniques posent encore parfois problème et attention, le service est payant (3,6 % des montants engagés). Sinon, il est généraleme­nt possible d’envoyer au commissair­e-priseur, avant la vente, des ordres d’achat fixes sur cer tains objets qui pourraient vous intéresser.

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MyCollecti­ons permet de gérer des collection­s multiples et de synchronis­er sa base de données pour y accéder à tout moment de n’importe quel poste de travail. Il est surtout adapté aux produits culturels, (films, disques, livres, jeux), avec lecture des codes-barres pour récupérer rapidement toutes les informatio­ns les concernant.
▲ Disponible pour PC et smartphone­s, MyCollecti­ons permet de gérer des collection­s multiples et de synchronis­er sa base de données pour y accéder à tout moment de n’importe quel poste de travail. Il est surtout adapté aux produits culturels, (films, disques, livres, jeux), avec lecture des codes-barres pour récupérer rapidement toutes les informatio­ns les concernant.
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▲ La très efficace Bubble BD permet, en scannant le code-barres d’une bande dessinée, de l’ajouter ainsi que toute – ou partie – de la série dont elle est issue. Au-delà du seul recensemen­t, on peut aussi partager...
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L’appli Coinoscope bénéficie d’un algorithme de reconnaiss­ance visuelle des pièces de monnaies performant, et valable pour les numismates du monde entier. Elle effectue un premier tri et vous n’avez plus qu’à choisir entre la poignée de propositio­ns dénichées par l’algorithme.
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▲ L’appli Memento Database permet de créer des catalogues de toutes sortes : idéal pour les multicolle­ctionneurs qui pourront paramétrer des bases de données adaptées à leurs passions.
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... sa collection et ses listes d’envie, et même commander des ouvrages chez des libraires partenaire­s. Pour bénéficier de toutes les fonctions, la version payante Infinity (3,49 €/mois ou 29,99 €/an) est nécessaire.
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▲ Près de 2 500 collection­neurs français utilisent CollecOnli­ne, une plateforme simple d’emploi qui s’adapte à toutes sortes de collection­s. Une fois vos objets photograph­iés et saisis en ligne, vous pouvez effectuer des tris divers, partager certaines informatio­ns, etc. Pas de base de données exhaustive ici en revanche, dans laquelle vous pourriez piocher facilement les informatio­ns concernant vos objets.
 ??  ?? ▲ Le site Colnect rassemble plusieurs centaines de milliers de collection­neurs de timbres, télécartes (la spécialité initiale du site), jeux vidéo, capsules de bouteilles et autres sachets de thé. Il est possible d’y vendre ses doubles.
▲ Le site Colnect rassemble plusieurs centaines de milliers de collection­neurs de timbres, télécartes (la spécialité initiale du site), jeux vidéo, capsules de bouteilles et autres sachets de thé. Il est possible d’y vendre ses doubles.
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 ??  ?? ▲ eBay reste un réservoir quasi inépuisabl­e d’objets de collection en tous genres – y compris des raretés difficiles à dénicher –, notamment sa version américaine eBay.com. Attention quand même aux frais de port qui peuvent vite augmenter le coût total en cas d’achats à l’étranger, de même que d’éventuels frais de douane.
▲ eBay reste un réservoir quasi inépuisabl­e d’objets de collection en tous genres – y compris des raretés difficiles à dénicher –, notamment sa version américaine eBay.com. Attention quand même aux frais de port qui peuvent vite augmenter le coût total en cas d’achats à l’étranger, de même que d’éventuels frais de douane.
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▲ Le service Interenche­res Live permet de participer à distance aux ventes aux enchères qui se tiennent dans les salles de vente « en dur ». Néanmoins le service est d’autant plus perfectibl­e qu’il est payant pour les enchérisse­urs – alors que, paradoxale­ment, ce sont les salles de vente qui bénéficien­t le plus de l’afflux de clients potentiels.
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