Micro Pratique

La connectiqu­e vidéo

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cielles. Chacune augmentant les débits du connecteur pour s’adapter à la montée en définition des contenus (et à leur frame rate de plus en plus rapide), et rajoutant la prise en charge de fonctions comme le HDR ou le HLG, ou diverses normes audio elles aussi en constante évolution. Avoir un port HDMI ne signifie pas forcément que vous pourrez l’utiliser pour n’impor te quel contenu… la version du port est primordial­e. Inutile d’espérer faire passer un film en 4K 60p sur un connecteur HDMI 1.3 par exemple. Dans les versions les plus récentes, le HDMI 2.0 offre 18 Gbps de bande passante gérant la 4K 60p. Pour afficher du contenu 4K HDR, il faut un connecteur HDMI 2.0a sorti deux ans plus tard et, pour le HLG, il faut un connecteur 2.0b. Enfin, le HDMI 2.1 (48 Gbps) annoncé fin 2017 supporte les dernières normes HDR (Dolby Vision ou HDR10+) et gère la 4K 120p ou la 8K 60p. Pour un type de contenu, il faut le connecteur adéquat et le câble compatible… pas toujours simple.

En 2008, le Display Port fait son apparition. Au dépar t pensé pour faire passer un flux vidéo, le DP ne permet pas de faire passer l’audio. La connectiqu­e dispose toutefois d’un canal auxiliaire à 1 Mbps permettant de transmettr­e diverses informatio­ns comme les données d’une dalle tactile ou un petit micro par exemple. Avec plus de 10 Gbps de bande passante pour la vidéo, le connecteur était destiné aux moniteurs. Rapidement la bande passante du canal auxiliaire va être boostée à 720 Mbps permettant de faire passer 8 canaux audio non compressés. Cette partie est toutefois optionnell­e. Dans sa norme actuelle, le Display Port offre 32,4 Gbps de bande passante, et sait gérer des flux 4K 120p HDR ou du 8K 60P HDR. On notera qu’il existe deux versions du câble DP, la version standard de taille peu ou prou similaire à celle du HDMI, et le Mini DP qui a beaucoup aidé à la popularisa­tion du format. En effet, Apple et Intel l’ont très tôt retenue pour les modèles por tables et desktop de la Pomme, incluant au connecteur la technologi­e Thunderbol­t (vidéo numérique Display Port + PCI-Express).

HDMI et Display Port étant assez similaires sur le papier, beaucoup se posent la question du choix d’une interface par rappor t à l’autre. Pour simplifier, on peut recommande­r le Display Por t pour la connexion d’écrans informatiq­ues haute définition, sur tout en configurat­ion multi-écrans. Le DP offre une bande passante plus élevée et supporte également le “daisy chaining” si les moniteurs sont compatible­s. On compte aujourd’hui une quinzaine de références permettant cette configurat­ion, chez Dell, Viewsonic, BenQ, Lenovo ou Asus, que ce soit en Full HD ou en UHD. Les moniteurs compatible­s doivent avoir un port DP in et un DP out. On relie le PC au DP in et, avec un autre câble DP, on relie le DP out de l’écran au DP in du second moniteur. On peut gérer de la sorte quatre écrans Full HD ou deux écrans UHD.

De plus, le Display Por t est recommandé pour les joueurs en cartes graphiques nVidia puisqu’il supporte les technologi­es FreeSync et G Sync, alors que le HDMI ne suppor te que la FreeSync, même si diverses techniques alternativ­es semblent exister. Les amateurs de cinéma préféreron­t l e HDMI pour la partie audio, et pour la technologi­e CEC qui permet de contrôler plusieurs périphériq­ues home cinéma avec une seule télécomman­de compatible.

Récemment, un nouveau protagonis­te est apparu sur le segment des connecteur­s vidéo : l ’ USB- C. Rappelons que l ’ USB- C n’est pas un standard de communicat­ion mais un simple connecteur permettant le câblage de plusieurs fonctions, au rang desquelles le Thunderbol­t 3 et les flux vidéo. Il est possible de câbler un port USB-C pour qu’il véhicule des données Display Port ou HDMI, ainsi que l ’audio via l e protocole Audio USB. Plus petit que les HDMI et DP, symétrique (il n’a pas de sens de connexion) et permettant les configurat­ions en Daisy Chaining du DP, l’USB-C devrait rapidement trouver grâce auprès des fabricants de matériel. On trouve d’ores et déjà sur le marché des moniteurs dotés de prises USB- C, en Thunderbol­t ou en USB 3.1. Ce connecteur, correcteme­nt câblé, est très pratique et vraiment universel, permettant de faire presque tout transiter (données, alimentati­on, audio et vidéo) sur un seul câble. m

Certains n’hésitent pas à dire que le Wi- Fi 6 aura un impact plus i mpor tant sur notre quotidien que la 5G. Bien qu’un peu exagéré, c’est sans doute vrai dans une certaine mesure. En effet, le Wi- Fi 6 – aussi appelé 802.11ax – va vraiment bouleverse­r les réseaux sans fil domestique­s. Pour une raison toute simple : il est capable de gérer plus d’appareils en même temps à pleine vitesse. En théorie, les routeurs Wi-Fi sont déjà capables d’en gérer plusieurs dizaines, mais s’ils sont capables de les reconnaîtr­e, ils ne peuvent pas vraiment communique­r avec tous en même temps à même vitesse. Les foyers avaient autrefois des topologies Wi-Fi assez simples, avec en général un ou deux PC por tables et un ou deux téléphones reliés en Wi-Fi au routeur. Aujourd’hui, il faut y ajouter les TV, les haut- parleurs intelligen­ts, les montres, les liseuses, et potentiell­ement toute une ribambelle de gadgets domestique­s divers. Plusieurs exper ts tablent sur une moyenne d’une cinquantai­ne de ter minaux Wi- F i par foyer d’ici quelques années, Internet of Things ( IoT) oblige.

Et oui, très bientôt, tout dans votre maison sera connecté.

Sur le papier, le Wi-Fi 6 est beaucoup plus rapide que l’actuel 802.11ac, faisant passer la bande passante maximale à 9,6 Gbps. Pour y parvenir, le Wi-Fi 6 utilise plusieurs fréquences : 20 MHz, 40 MHz, 80 MHz et, grande nouveauté, 160 MHz. De même, il gère jusqu’à 8 canaux Mu-MIMO. Enfin, le Wi-Fi 6 utilise une technique appel ée 1 024 QAM. Le Wi- F i 5 ( 802.11ac)

utilisait l e 256 QAM, une technique de modulation qui transpor tait 8 bits de données par symbole, alors que le 1 024 QAM passe à 10 bits, soit une augmentati­on de 25 %. Tout ceci cumulé permet au Wi-Fi 6 d’atteindre cette bande passante maximale théorique flir tant avec les 10 Gbps. Toutefois, tous les appareils estampillé­s Wi- F i 6 n’atteindron­t pas cette vitesse, tout dépend du nombre de canaux dont ils disposent. Les systèmes à deux canaux proposeron­t donc une bande passante de 2,4 Gbps, et on atteindra l es 4,8 Gbps sur des matériels à 4 canaux. Ce sont les configurat­ions les plus communes actuelleme­nt en rayon, la plupart des périphériq­ues ( smar tphones ou ordinateur­s por tables) fonctionna­nt sur deux canaux. Attention encore, dès que l’on utilise des fréquences différente­s, les débits par canal baissent en conséquenc­e ; en passant sur 80 MHz par exemple, on passe à 600 Mbps par canal. Dans les faits et dans des conditions optimales, vous constatere­z une très nette améliorati­on des débits. Les différente­s marques mettent en avant une améliorati­on des débits de l’ordre de 40 % par rapport au 801.11 ac, ce qui est effectivem­ent l’améliorati­on constatée au quotidien. C’est donc une belle améliorati­on, mais pourtant ce n’est pas là le véritable intérêt du Wi-Fi 6.

La vraie révolution du Wi-Fi 6 est une technologi­e au nom un peu barbare : l’Or thogonal Frequency Division Multiple Access, ou OFDMA. Véritable bouleverse­ment, l’OFDMA

De même, l ’introducti­on du BSS dénote du côté « environnem­ents intensifs » pour lequel le Wi-Fi 6 a été pensé. Car si les routeurs s’avèrent capables de traiter plus de requêtes de clients en simultané, le Basic Service Set permettra d’éviter les problèmes lorsque plusieurs routeurs auront des zones de superposit­ions, ces zones de couverture desservies à même canal et pouvant amener à une certaine confusion sur les périphériq­ues clients. Le Wi-Fi 6 associe à chaque canal un code couleur. Ces derniers sont utilisés par les clients et les points d’accès pour déterminer des seuils de détection spécifique­s ainsi que des puissances d’émission adaptées, permettant au client des mieux s’y retrouver. Ce sera pratique en entreprise par exemple, mais aussi pour les particulie­rs puisque les ondes Wi-Fi ne s’arrêtent pas gentiment au mur de votre appartemen­t. Vos voisins d’à côté, du dessus et du dessous ont aussi des routeurs qui viendront peut-être empiéter sur votre couverture Wi-Fi… Le BSS permettra d’éviter les problèmes. Enfin signalons que le Wi-Fi 6 devrait également permettre de ménager la batterie des périphériq­ues mobiles sur lesquels il est installé, grâce au TWT (Target Wake Time) qui permet à chacun de déterminer à quelle fréquence ils devront se réveiller pour envoyer et recevoir des données, épargnant le temps de veille pur des appareils mobiles.

Faut- il se r uer sur des routeurs Wi- Fi 6 ? Grande question, à la réponse incer taine pour le moment. En effet, si les routeurs sont déjà disponible­s en magasin, leurs prix reste encore assez élevés, d’autant que les périphériq­ues dotés du Wi-Fi 6 sont encore assez rares. Côté smartphone­s, on pourrait citer l’iPhone 11 ou les Samsung S10 et Note 10, alors que les por tables dotés de contrôleur­s Wi-Fi 6 commencent tout juste à se répandre. Toutefois, on trouve dans le commerce des contrôleur­s Wi-Fi 6 permettant de facilement upgrader le Wi-Fi d’un laptop ou d’un desktop, rendant intéressan­t le passage sur un routeur Wi-Fi 6. Terminons en signalant que le Wi-Fi 6 devrait rapidement évoluer en Wi-Fi 6E, ouvrant au Wi-Fi 6 l’utilisatio­n de la bande des 6 GHz en plus des 2,4 GHz et 5 GHz. Les avantages d’une bande supplément­aire seront énor mes mais i l f audra, pour en profi - ter, avoir un routeur et des périphériq­ues Wi- Fi 6E. Pour le moment, l’ouver ture des 6 GHz reste sujette à l’approbatio­n des autorités de divers pays. En admettant que le feu vert soit donné et que le Wi-Fi 6E arrive, on en sera sans doute déjà à parler de Wi-Fi 7… m Alexandre Pedel

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