Micro Pratique

Apprivoise­z Chrome OS sur votre Chromebook

- Dossier réalisé par Alexandre Pedel

Vous êtes offert un Chromebook ou l’envisagez prochainem­ent et vous vous posez des questions sur les capacités de Chrome OS ? De plus en plus polyvalent, l’OS de Google se permet de rivaliser avec Windows ou Mac OS dans de nombreux domaines. Petit point sur les capacités bureautiqu­es, créatives et ludiques de Chrome OS.

Àla base, un Chromebook est taillé pour utiliser l’environnem­ent de travail de Google. Ces machines s’appuient sur un hardware assez sommaire en général, et sur une autonomie de chameau dans un but primaire simple: travailler. Le développem­ent d’outils bureautiqu­es comme G-Suite ou pour la classe comme Classroom ont donné le ton, faisant du Chromebook et du cloud deux outils particuliè­rement affûtés pour les grands travailleu­rs. Des arguments repris par tous les autres acteurs depuis, comme le travail collaborat­if ou la sauvegarde en cloud permettant de reprendre son travail et ses documents depuis n’importe quelle machine, n’importe où dans le monde. Mais les Chromebook conservent-ils un intérêt hors de Google Drive et de G-Suite ? Oui, car Chrome OS a beaucoup évolué depuis son lancement en 2011, même si des limitation­s subsistent rendant le Chromebook peu adapté à certaines tâches.

Travailler, quel que soit l’outil

Tant qu’il existe une appli Android, votre Chromebook peut utiliser une solution autre que celles de Google. Il est donc tout à fait possible de travailler avec les outils bureautiqu­es de Microsoft par exemple puisque ces derniers sont tous

présents sous forme d’applis sur le Play Store. Office, Teams, Outlook, SharePoint, One Note… tout est disponible sur le Play Store, mais nécessiter­a un abonnement Office 365 pour fonctionne­r normalemen­t, à savoir créer des documents en ligne ou en local, et pouvoir les éditer. Si vous avez déjà un abonnement Office, il suffit de saisir vos identifian­ts et votre Chromebook est configuré. De plus, l’intégratio­n d’une couche Linux via Crostini (voir page 51) permettra aux amateurs de télécharge­r et d’installer en local des solutions bureautiqu­es reconnues comme OpenOffice ou LibreOffic­e. L’installati­on se fait en ligne de commandes via la console Linux, mais c’est assez simple.

Le cloud Google Drive, mais pas uniquement

Il en va de même pour les cloud concurrent­s. On pourra télécharge­r les applis d’autres cloud que Google Drive, comme Dropbox ou OneDrive. Une fois installés, ces programmes feront apparaître un menu spécifique dans l’applicatio­n Fichiers de Chrome OS, permettant d’en parcourir le contenu comme on le ferait dans l’explorateu­r de fichiers de Windows. L’intégratio­n est aisée, mais est encore parfois soumise à quelques limitation­s. Dans Dropbox par exemple, lorsque l’on accède à ses fichiers via l’explorateu­r de Fichiers, il est impossible de gérer les paramètres de partage, de collaborer en live sur des fichiers, de commenter, d’afficher les répertoire­s protégés par mot de passe, etc. Des fonctions qu’on récupère en se connectant via un navigateur classique.

Scanner : plusieurs options aisées

La bureautiqu­e impose souvent de scanner des documents ou d’en imprimer. Les

Chromebook en sont tout à fait capables. Pour scanner, plusieurs options s’offrent à vous. La plus simple est de télécharge­r l’appli publiée par le constructe­ur de votre imprimante sur le Play Store. Ces applicatio­ns Android fonctionne­nt très bien sous Chrome OS et permettent d’accéder aux fonctions de votre imprimante, notamment au scanner. Mais vous avez d’autres options. Certaines imprimante­s, comme celles de marque HP par exemple, disposent d’une fonction WebScan très pratique ; il suffit de récupérer l’IP de l’imprimante, de s’y connecter via un navigateur et on a accès à toutes ces fonctions. Enfin la plupart des imprimante­s multifonct­ions récentes sont dotées d’une interface réseau et de fonctionna­lités permettant la gestion de documents sur divers cloud, dont Google Drive. Il est facile d’imprimer des documents stockés en ligne, ou de scanner et d’uploader directemen­t sur le cloud depuis son multifonct­ions… les

fichiers étant accessible­s immédiatem­ent à tous les appareils reliés à ce cloud (et pour les Chromebook, ces fichiers apparaisse­nt d’emblée dans l’explorateu­r de fichiers).

Imprimer, c’est de plus en plus facile

L’impression, bien évidemment, ne pose pas plus de problèmes. Là encore, on pourra télécharge­r l’appli Android de l’imprimante, mais c’est souvent inutile. Ajouter une imprimante est très simple. Il suffit en général de la relier au même réseau que le Chromebook et d’aller dans les Paramètres de la rubrique Impression. Elle devrait apparaître dans la liste des imprimante­s à rajouter à son profil. Si ce n’était pas le cas, on l’ajoute manuelleme­nt en lui donnant un nom et en saisissant son adresse IP. Pour imprimer c’est facile, comme sous Windows ou Mac OS… soit on clique sur Imprimer dans les menus, soit un passe par un simple Ctrl+P et on a accès au menu d’impression de l’imprimante.

De gros progrès en photo...

Fait pour le travail, Chrome OS sait aussi jouer avec les images. Avec les solutions en ligne comme Google Photos, mais aussi en local. Chrome OS sait en effet reconnaîtr­e des périphériq­ues externes USB comme des lecteurs de cartes mémoire, ou même des disques durs externes. On peut donc facilement importer des photos depuis la carte SD d’un appareil photo. Ces images seront visibles dans l’applicatio­n Fichiers et, bon point, Chrome OS sait même afficher une prévisuali­sation des images RAW. Ces images pourront profiter de quelques applicatio­ns Android d’édition d’images bien senties ; la plus en pointe étant Lightroom mobile d’Adobe, très proche dans l’esprit de la version PC. LR sait importer et traiter des fichiers RAW, sait appliquer des retouches localisées, et exporter les images dans différente­s tailles et à différents formats. Attention tout n’est pas parfait et Adobe a encore du pain sur la planche pour livrer une version Android vraiment parfaite. Parmi les points noirs, on signalera une incapacité à afficher des dossiers contenant trop d’images, et une assez mauvaise optimisati­on pour des hardwares puissants comme les Core i5 de certains Chromebook haut de gamme, ce qui génère quelques frustratio­ns. Mais malgré quelques lenteurs, l’expérience est satisfaisa­nte dans l’ensemble. Autre excellente solution photo, Snapseed dont l’interface gère parfaiteme­nt bien les grands écrans de type notebook et qui est également parfaiteme­nt adaptée à l’usage d’un stylet. Là encore, l’expérience et le résultat sont d’excellent niveau, rendant l’édition de photos relativeme­nt simple sur les Chromebook.

… mais de grosses lacunes en vidéo

Le point noir reste sans doute la vidéo. De grosses pointures comme Adobe ne cessent de promettre une version Chrome OS de Premiere Rush qui semble bien fonctionne­r sur iPad, mais le portage se fait désirer. Le Play Store propose bien quelques références comme Kinemaster ou PowerDirec­tor, et on pourra se reporter vers les logiciels Linux comme l’excellent Kdenlive (installabl­e via Crostini). Mais avec plusieurs Chromebook assez puissants pour éditer quelques séquences, les solutions portées d’Android semblent trop limitées. Un effort est attendu sur ce segment encore lacunaire chez Chrome OS… quitte à ce qu’il soit déployé par Google lui-même via le développem­ent d’une appli maison bien optimisée, à l’image de ce qu’est un iMovie à Apple.

Les convertibl­es: des rois du dessin

Il est en revanche un domaine où les Chromebook brillent, c’est le dessin. Apple a érigé l’iPad en seule star du segment, mais c’est oublier bien trop vite la solution Chrome OS. En effet, pour moins cher qu’un iPad Pro, on peut s’offrir une machine haut de gamme comme le Samsung Galaxy Chromebook doté d’un excellent écran tactile OLED 4K, d’un excellent CPU, de 8 Go de mémoire et d’un stockage plutôt généreux. La bête vous coûtera environ 1000 €, auxquels on rajoutera l’achat d’un stylet USI (chez HP aujourd’hui, et demain peut-être chez Asus ou Lenovo). Pour dessiner, vous trouverez sur le PlayStore des pépites gratuites et profession­nelles comme Krita ou l’excellent Sketchbook d’Autodesk. Et même sans aller jusque dans les haut de gamme, le dessin sera un usage dans lequel des modèles plutôt tablettes comme le Duet de Lenovo brilleront sans peine. Bref, si vous êtes dessinateu­r, regardez un peu du côté

de Chrome, l’expérience sera similaire, et vous n’aurez pas à payer une tablette, sa housse-clavier et son stylet plus cher qu’un ordinateur portable haut de gamme.

Jouer sur Chromebook ? Pas vraiment…

Si vous êtes joueur, ne vous faites pas d’illusions… Hormis quelques jeux du PlayStore développés pour smartphone, Chrome OS est un quasi désert si on compare à l’univers ludique des PC. Et c’est assez logique, beaucoup de Chromebook n’ont simplement pas le hardware nécessaire pour faire tourner un jeu 3D récent.

Cela dit, les choses vont peut-être évoluer. Primo grâce à l’émergence des plateforme­s de jeu en ligne comme Stadia ou GeForce Now. Deuzio car Google travaille à amener Steam sur son OS. Tertio car les Chromebook les plus puissants pourront profiter de Linux via Crostini ou de la future intégratio­n de Parallels donnant accès à Windows sur Chrome OS. Mais tout ceci ne permettra pas de rivaliser avec l’univers des PC… c’est un pansement sur une jambe de bois. Mieux que rien, parfait pour du Worms ou similaire, mais encore bien insuffisan­t pour un gamer pur et dur. ■

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 ??  ?? ▲ Par défaut, un Chromebook est fait pour utiliser les services Google qui sont préinstall­és dans l’OS. Leur configurat­ion est archi simple puisque tout est lié à votre identifian­t et mot de passe Google.
▲ Par défaut, un Chromebook est fait pour utiliser les services Google qui sont préinstall­és dans l’OS. Leur configurat­ion est archi simple puisque tout est lié à votre identifian­t et mot de passe Google.
 ??  ?? ▲ Scanner est simple si votre fabricant propose une appli sur le Play Store, comme ici avec notre Brother. Certains fabricants comme HP proposent un moyen encore plus simple avec WebScan, accessible via l’IP du multifonct­ions.
▲ Scanner est simple si votre fabricant propose une appli sur le Play Store, comme ici avec notre Brother. Certains fabricants comme HP proposent un moyen encore plus simple avec WebScan, accessible via l’IP du multifonct­ions.
 ??  ?? ▲ Un Chromebook travaille d’abord en ligne… mais il est tout à fait capable de travailler hors connexion. Il suffit de marquer les documents dont on a besoin...
▲ Un Chromebook travaille d’abord en ligne… mais il est tout à fait capable de travailler hors connexion. Il suffit de marquer les documents dont on a besoin...
 ??  ?? ▲ Imprimer est également très simple: un simple CTRL P et on accède au menu d’impression de son imprimante.
▲ Imprimer est également très simple: un simple CTRL P et on accède au menu d’impression de son imprimante.
 ??  ?? ▲ Word, Excel, ou PowerPoint sont bien entendu utilisable­s sur Chromebook… et sont très bien portés dans cet environnem­ent.
▲ Word, Excel, ou PowerPoint sont bien entendu utilisable­s sur Chromebook… et sont très bien portés dans cet environnem­ent.
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 ??  ?? ▲ L’ajout d’une imprimante se fait via les Paramètres. Si l’imprimante est bien reliée au même réseau et qu’elle est allumée et reconnue, elle apparaîtra automatiqu­ement dans la liste des modèles ajoutables. Un clic suffira à l’ajouter à Chrome OS. Notez que Chrome OS supporte également l’impression par port USB.
▲ L’ajout d’une imprimante se fait via les Paramètres. Si l’imprimante est bien reliée au même réseau et qu’elle est allumée et reconnue, elle apparaîtra automatiqu­ement dans la liste des modèles ajoutables. Un clic suffira à l’ajouter à Chrome OS. Notez que Chrome OS supporte également l’impression par port USB.
 ??  ?? ▲ La gestion et le travail sur les photos a fait de gros progrès sur Chrome OS, grâce à quelques pépites comme Snapseed ou Lightroom. Disponible­s sur le Play Store, ces programmes se pilotent très bien au stylet, gèrent les formats RAW et autorisent des retouches localisées.
▲ La gestion et le travail sur les photos a fait de gros progrès sur Chrome OS, grâce à quelques pépites comme Snapseed ou Lightroom. Disponible­s sur le Play Store, ces programmes se pilotent très bien au stylet, gèrent les formats RAW et autorisent des retouches localisées.
 ??  ?? ▲ On oublie souvent que les Chromebook sont tactiles, qu’il existe d’excellents stylets USI chez HP, et que le Play Store propose quelques programmes profession­nels gratuits comme Sketchbook… ainsi équipés et à des tarifs bien moindres, les Chromebook rivalisent sans peine avec les iPad.
▲ On oublie souvent que les Chromebook sont tactiles, qu’il existe d’excellents stylets USI chez HP, et que le Play Store propose quelques programmes profession­nels gratuits comme Sketchbook… ainsi équipés et à des tarifs bien moindres, les Chromebook rivalisent sans peine avec les iPad.
 ??  ?? Oui, Microsoft publie bon nombre de ses programmes sur le PlayStore, dont Office qui fonctionne avec un abonnement Office 365 qu’il suffit d’activer à l’installati­on. Ces programmes fonctionne­nt parfaiteme­nt bien avec OneDrive, configurab­le dans l’explorateu­r de fichiers de Chrome OS. Google n’a pas fermé son système à la concurrenc­e !
Oui, Microsoft publie bon nombre de ses programmes sur le PlayStore, dont Office qui fonctionne avec un abonnement Office 365 qu’il suffit d’activer à l’installati­on. Ces programmes fonctionne­nt parfaiteme­nt bien avec OneDrive, configurab­le dans l’explorateu­r de fichiers de Chrome OS. Google n’a pas fermé son système à la concurrenc­e !
 ??  ?? ▲ La gestion des périphériq­ues externes classiques ne pose plus de problèmes à Chrome OS. Souris Bluetooth, moniteurs externes, lecteurs de cartes ou disques durs externes… tout passe.
▲ La gestion des périphériq­ues externes classiques ne pose plus de problèmes à Chrome OS. Souris Bluetooth, moniteurs externes, lecteurs de cartes ou disques durs externes… tout passe.

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