Flight Simulator
Ne l’appelez pas 2020, mais simplement Flight Simulator. Pendant dix ans, nous avons cru que FS X serait le dernier de la lignée mais, comme avec Windows X, Microsoft sait remettre en jeu ses trophées et en gagner d’autres.
10 ans déjà !
Il n’existe pas une, mais des versions de Flight Simulator : de la classique à 69 € à la Deluxe Premium à 120 €, l’amateur a le choix. À chaque palier, il gagne des avions et des aéroports HD, mais rassurez-vous la version de base offre toutes les options de vol, de météo, de graphisme, ou encore d’ouverture sur le monde. Si vous en voulez plus, vous pourrez toujours passer par la boutique intégrée pour améliorer votre version ou lui offrir un avion, une livrée ou un aéroport.
Mais avant tout, il va falloir vous offrir de la puissance et des périphériques. Si le débutant peut s’amuser au clavier ou au pad, un joystick trois axes avec manette de gaz s’impose rapidement, sans compter que l’on peut voir plus grand avec la multitude d’accessoires développés pour les « simers ». Et c’est à ce prix que l’on se fera vraiment plaisir. Ajoutez une connexion Internet performante, pour preuve notre connexion 30 MB nous a souvent permis de voir s’afficher un message annonçant que nous devrions renoncer aux images photogrammétriques pour passer en environnement classique, car notre ligne était à saturation. Alors à la maison, pensez à vous réserver un maximum de bande passante et à envoyer les enfants dans leur chambre sans Netflix.
Machine de combat
Une fois tout cela réglé, un PC de combat choisi, 100 Go téléchargés, vous pouvez enfin découvrir la Rolls en devenir de la simulation de vol. Moteur physique, interface, convivialité, tout est là. Le joueur peut programmer son vol, choisir un challenge, se lancer dans une aventure, ou encore aller à l’école… tout lui est possible. Une fois le vol planifié, on peut aussi gérer les options comme la météo, le trafic en temps réel et se lancer. Pas de doute, le moteur physique revu comblera tous les amateurs et l’ensemble des options, des cockpits actifs ou les vues extérieures mettront tout le monde sous le charme. Une fois en vol, les amateurs de simulation vont découvrir que même le ciel a eu droit à une refonte complète pour le rendre plus beau, plus dynamique donc plus réel.
Ici et là, on nous dit que Microsoft rêve de séduire les « simers » tout autant que les néophytes. Alors disons que les néophytes disposant d’un gros PC pourraient bien aimer, car les aides permettent de voler sans trop de problèmes et l’atterrissage peut même devenir facile. Les « simers » débrancheront toutes les aides, se plongeront dans les plans de vol, dans le trafic aérien, dans l’étude de la météo et verrouilleront la vue intérieure: on n’a jamais vu un pilote s’asseoir sur la dérive pour mieux voir la piste. Honnêtement, on touche du doigt l’objet parfait pour celui qui veut découvrir, celui qui veut s’entraîner à la maison ou encore vérifier que les compétences d’un pilote de ligne ne se résument pas à bien porter l’uniforme.
Paroles et paroles
Avec seulement (ou déjà, selon comme on se place) 400 villes en mode photogrammé
trique, les amateurs de vol à vue devraient être contents. Mais, partout ailleurs, c’est l’IA et les cartes Bing qui permettent de peupler les villes avec des bâtiments et des véhicules. Reste à nous expliquer pourquoi la végétation est à ce point envahissante ? Pire, Strasbourg et Rouen figurent sur la liste des villes en HD, mais leurs cathédrales respectives vivent dans un monde où les arbres ont repris le dessus et couvrent tous les toits ! Plus étonnant encore, à l’ouest de l’île de Houat, se trouve le rocher d’Er Yoc… pour Microsoft, il s’agit d’une sorte d’îlot de verdure avec des arbres à foison. Pour info, c’est un bloc de granit où il fait mal accoster! Vous l’aurez compris, Microsoft met en avant le soin apporté aux détails graphiques à l’environnement et aux données nécessaires à un tel niveau de détails mais, en grattant un peu, difficile de comprendre le choix des villes surdétaillées, ou encore de constater que l’Amérique du Sud et l’Afrique n’ont pas le droit de jouer dans cette catégorie.
Les saisons du bonheur
Pas de gestion des saisons pour l’instant, mais une IA qui va enneiger le paysage ou faire rougeoyer la nature. En revanche, le mauvais temps, les nuages, le givre, et toutes les mauvaises rencontres aériennes répondent présents. Mieux : en activant la météo en temps réel, on peut même annoncer à ses proches en villégiature que la pluie arrive. De quoi combler celui qui vient ici chercher une expérience de pilote, mais un peu moins séduire le néophyte qui veut avoir les sensations d’un pilote et l’impression d’en être un. D’ailleurs, notre version Deluxe premium donnant accès aux trois liners, nous avons eu l’impression que ces derniers n’avaient pas eu autant de soin dans leur level design, mais aussi leur réalisation que les avions plus classiques. Mais cela tombe bien, le Robin DR400, c’est toujours un bonheur de retrouver cette star de l’écolage français.
Après une version X laissée à l’abandon ou presque, l’échec de Flight en 2012, il aura fallu 14 ans pour arriver à Flight Simulator tout court et tenter de séduire à nouveau sa communauté. Même si nous sommes exigeants avec Microsoft pour le côté graphique, le coeur de FS en 2020, nous ne pouvons que saluer et souhaiter longue vie à cette version comme le fait déjà la communauté. C’est un hit, mais un hit qui se mérite techniquement et financièrement, ne l’oubliez pas.