La console née sous X Microsoft•Xbox Series X
Deux modèles pour une même « Series » ou une série de deux modèles, c’est le concept de la nouvelle génération de Xbox. La S pour débuter et la X en haut de gamme, voici nos impressions après quelques semaines d’essai.
Microsoft nous a envoyé une Xbox X pour cette présentation, ce qui veut dire que nous n’avons pas testé la version S des nouvelles Xbox Series. Devant la boîte, on constate que Microsoft a bien appris de ses confrères… Ce qui fait la force d’Apple quand un utilisateur décide de s’offrir un produit de la marque, c’est bien sûr l’accueil en magasin, mais c’est aussi le packaging, la présentation du produit et les petites attentions, à l’image des autocollants marqués d’une pomme. Microsoft l’a compris, et l’ouverture d’une Xbox X est aussi une expérience! La boîte s’ouvre comme un coffret, chaque accessoire a sa place, chacun est emballé soigneusement; et même les mousses de protection reprennent le noir du nouveau monolithe joueur de Microsoft.
Démarrez avec le smartphone
Une fois la console et ses accessoires dans le salon, vient le temps de la démarrer. Avec les générations précédentes, l’utilisateur se servait d’un doigt pour allumer sa console et le tour était joué. Les Xbox Series X et S se démarrent à l’aide d’un smartphone. Une fois la console connectée par câble, c’est plus simple. Il va falloir télécharger l’appli Xbox sur le store de votre smartphone, utiliser le code affiché sur votre TV et suivre les étapes à l’écran. Une fois toutes les opérations réalisées, les configurations TV, audio, stockage et contrôleur faites, il reste les mises à jour et l’installation de vos jeux.
Alors ça chauffe ?
Encore une fois, nous ne parlons ici que Xbox X. Avouons qu’à la lecture de la liste des composants, on imagine qu’il va falloir faire du bruit pour faire du vent! Même si la console propose de s’installer horizontalement et verticalement, c’est indéniablement dans ce mode qu’il faut l’utiliser. La faute, si l’on peut dire, à la conception de la console :
au rez-de-chaussée, on trouve le lecteur optique, la connectique et l’alimentation ; au niveau supérieur, la partie APU; soit le GPU et le CPU, la mémoire, autant dire que c’est là que tout chauffe. Pour refroidir l’ensemble, Microsoft place un ventilateur de 13 cm qui aspire vers le haut le flux d’air. Il faut donc éviter d’obstruer le pourtour de la console dans sa zone de contact avec le sol ou le meuble TV, et surtout ne rien poser dessus pour laisser le flux d’air sortir. Lors de nos tests avec les jeux de dernière génération, la console a pris ses tours et a dissipé des calories, toujours dans un silence remarquable. Quasiment froide en mode vidéo et interface, la console peut monter rapidement en température: sur la partie haute, notre thermomètre affiche jusqu’à 60 degrés en interne. Le ventilateur ne se fait pas entendre et l’équilibre bruit-performance-chaleur frôle la perfection comparé aux générations précédentes.
La connectique et le stockage
De base, vous bénéficiez de 1 To, soit 800 Go disponibles au premier démarrage sur le SSD d’une Series X. Un port d’extension permet aussi de connecter un mini SSD de 1 To disponible exclusivement chez Seagate. Mais il est possible de connecter un disque dur externe en USB 3 (et non USB Type C, étonnamment) pour augmenter le stockage de la console. Nous y reviendrons un peu plus loin (cf encadré p. 82). Pour le reste, en plus des deux ports USB en face arrière, un troisième s’installe à l’avant: pratique pour charger la manette par exemple. Avec trois ports USB, un port propriétaire pour le stockage et un port HDMI, vous avez fait le tour de la connectique de la console. On apprécie que Microsoft livre la Series X avec un câble HDMI ultra haut débit – idéal quand on est équipé d’un téléviseur 4K 120 Hz. Le stockage amène à parler de la manette commune aux deux consoles X et S. Les amateurs de Xbox ou de PC connaissent bien le design des manettes de la marque mais, cette fois, Microsoft change quelques points déterminants. Fini les gâchettes en plastique brillant et lisse, bonjour la texture ! Chacune des gâchettes reçoit dans la plasturgie des granulosités pour une meilleure prise en main. D’ailleurs, le plastique soft des poignets du gamepad offre lui aussi un grip supérieur aux anciennes générations. Pour le reste, le grand bouleversement concerne la croix directionnelle, qui n’en est plus une. Il n’est plus question d’une forme en croix, donc, mais d’un disque multiposition qui facilite les diagonales et l’efficacité du jeu. Le bouton de partage, lui, permet comme son nom l’indique de partager: soit vous faites une capture d’écran, soit vous produisez une vidéo de 15 secondes à 5 minutes en 720p, 15 s à 2 mn en 1080p et de 15 à 30 s en 4K. Avec un périphérique USB connecté à la console, vous pourrez y stocker vos captures. Mais attention, c’est un choix à faire: quand vous connectez un disque dur à la console pour la première fois, vous devez déterminer d’en faire un disque d’installation formaté par la console, ou bien un disque de capture au format PC et pouvoir enregistrer jusqu’à 60 minutes en 4K en 60 ips. Une décision à prendre dès le début de votre installation.
Pour rester au rayon du GamePad, Microsoft ne livre encore et toujours pas les batteries, il faudra donc ajouter cet accessoire à votre équipement. De base, quel que soit le modèle, la console ne propose qu’un GamePad et deux piles. Un peu comme les vendeurs de smartphones qui ne livrent plus le chargeur sous un prétexte écologique. Ici on pourrait dire que Microsoft ne pousse pas à consommer du précieux lithium. À côté de cela, on consomme des piles à usage unique…
Retour à l’interface
Une fois à l’écran, l’interface des Xbox Series s’apparente facilement à Windows 8 ou 10 et aux « tuiles » que l’utilisateur voit apparaître sur son écran ou le menu Démarrer. Et comme ses cousins PC, la Xbox laisse tout loisir à l’utilisateur de gérer ses tuiles, de créer des groupes, de les assembler et d’en faire ce qu’il veut ou presque. Le joueur va pouvoir éditer son avatar, son Gamepic, mais
aussi mapper les touches du GamePad si le mappage d’origine ne lui convient pas. On retrouve les réglages vidéo, réseau, stockage, mais aussi le mode d’allumage de la console. Microsoft l’appelle « démarrage », mais en fait vous aurez le choix entre mise en veille profonde et arrêt. Ce dernier mode n’a rien de rédhibitoire! Si vous n’imposez pas l’entrée d’un code pour lancer la console et accéder à son interface, une console éteinte met à peine une vingtaine de secondes pour être disponible, autant laisser le mode veille de côté sauf à en avoir besoin. C’est aussi dans l’interface et les paramètres que l’on trouve le contrôle parental et les réglages d’ergonomie. Accepter de passer quelques minutes, ou même une petite heure, pour faire le tour des options et comprendre comment elles agissent sur l’écosystème de la console sera un plus croyez-nous. Les amateurs de Xbox diront que One et Series travaillent sur une même base, ils auront raison, mais la présence de SSD sur la X rend l’ensemble bien plus dynamique.
Jouons un peu…
Le Store de Microsoft permet d’acheter des jeux numériques mais, avec la X, vous pouvez aussi ressortir vos jeux sur support optique. Notez au passage que la nouvelle génération de consoles bénéficie de toutes les nouveautés 2021 ou presque en termes de multimédia, même Apple TV est disponible à l’installation ! Netflix, MyCanal, Prime, tout le monde est là pour transformer la console en second « décodeur » pour la maison. Une fois cela dit, passons aux jeux et nouveautés qui nous arrivent. Commençons par le Smart Delivery. Non seulement Microsoft insiste sur la « rétrocompatibilité » avec les quatre générations de consoles mais, en plus, si vous achetez et liez un jeu à votre compte, il sera toujours beau. Le Smart Delivery consiste à proposer au joueur la meilleure version d’un jeu selon la console sur laquelle il joue. Donc, si vous achetez Force Horizon 4 sur One et que vous investissez dans une Series X ou S par la suite, alors automatiquement Forza se mettra à jour pour votre nouvelle console lors de la connexion de votre compte. Bien évidemment, le jeu doit être compatible avec le service, comme les jeux Play AnyWhere qui, souvenez-vous, permettent pour un seul achat d’être disponibles sur votre PC et votre console. De notre côté, nous avons eu la chance de réceptionner les jeux qui accompagnent le lancement des consoles de cinquième génération: Dirt 5, Assassin’s Creed Valhalla ou encore Yakuza: Like a dragon et The Falconeer. Parlons GamePad. Nous l’avons dit, le design profite d’une petite mise à jour mais la technologie aussi. Le grip est bien plus agréable après de longues heures devant la console, les boutons plus raides, semblant ainsi plus réactifs. Même en ayant le Pad classique de la One sur PC depuis longtemps, on tombe vite sous le charme de la nouvelle version de ce dernier. Mais ce que l’on attend de la Series X/S, c’est d’en prendre plein les yeux. Microsoft a pris un risque, et l’on ne peut pas dire que le lancement de la console s’accompagne de jeux AAA maison optimisés pour elle: pas de Forza Motorsport, juste un Horizon remaquillé. Un risque payant à nos yeux !
Verdict !
Bien évidemment, et il serait triste que cela ne soit pas le cas, on en prend plein les yeux avec les jeux optimisés, l’écran 4K de dernière génération, et la dernière génération de Xbox Series. Les joueurs ne bénéficiant que d’un écran 1080p pourront sûrement accepter de basculer sur un modèle S et encore... Pour notre part, la X comble les attentes des joueurs de la rédaction, à l’exception du stockage qui, avec 1 To, sera vite saturé. Associée à un GamePass, les amateurs de jeu dans le salon vont adorer. ■