ET DEMAIN ?
En 2019, d’après la Cnil, 16 à 20 millions d’utilisateurs de smartphone avaient utilisé l’assistant vocal en France, et on comptait 1,7 million d’enceintes connectées. Au niveau mondial, il y aurait 3 milliards d’assistants déployés… Les assistants personnels d’aujourd’hui rendent déjà de nombreux services, cela ne devrait pas s’arrêter là. La prochaine aire de jeu sera probablement la voiture: les derniers modèles de Seat, Ford et Volkswagen intègrent Alexa, les groupes Renault et Hyundai ont choisi Google tandis que BMW ou Mercedes développent leurs propres systèmes. Dans les années qui viennent, les commandes vocales devraient envahir les habitacles, par exemple pour démarrer ou régler le chauffage. Et c’est sans parler des prochaines voitures autonomes, qu’il faudra quand même bien commander un peu – quoi de plus simple que des ordres vocaux ? Au-delà, le champ d’application semble sans limite : la simplicité des assistants vocaux, leurs capacités sans cesse croissantes et la masse d’équipements avec lesquels ils sont et seront capables d’agir, en font un outil précieux d’inclusion numérique pour un public peu à l’aise avec les nouvelles technologies. Dans un livre blanc paru en 2020, la Cnil imagine déjà de nombreux usages déployant les assistants vocaux dans les espaces publics : diction d’itinéraires dans les transports, assistants pour interroger et orienter les patients à l’hôpital ou les usagers de Pôle Emploi, etc. Et bien sûr, le déploiement de robots de compagnie pour les personnes âgées repose sur une interaction vocale performante.
Restent plusieurs interrogations, notamment sur la protection des données privées et, comme le résume joliment la Cnil, les risques de « monétisation de l’intime » (heures de lever et de coucher, habitudes d’achats, température du logement, etc.). Et un problème majeur; contrairement à une requête sur un moteur de recherche, les assistants vocaux se contentent généralement d’une réponse unique, renforçant ainsi la position dominante des services situés en première place, de la part la qualité de leurs référencements ou, pire, grâce aux partenariats signés avec les Gafa.