Profitez à fond des services administratifs en ligne
Longtemps raillé, le retard des services publics français en termes de numérique n’est globalement plus d’actualité: le portail Service-public.fr s’enrichit régulièrement de nouveaux services dématérialisés, tout comme les sites des organismes semi-public
1 Exploitez FranceConnect pour vous identifier
Si la plupart des services administratifs disposent de leur propre site web, il est souvent plus simple de passer par le portail qui les relie, à l’adresse www.service-public.fr. La création d’un compte est très simple mais, si vous n’en possédez pas, vous pouvez utiliser France Connect, le dispositif permettant de se connecter grâce à l’un de vos identifiants existants: ce serait bien le diable si vous n’avez pas déjà un compte sur le site des impôts (impots.gouv.fr), de l’Assurance maladie (www.ameli.fr), de l’Identité numérique de la Poste (compte.laposte.fr) et de celle d’Orange, Mobile Connect (mobileconnect. orange.fr), ou encore de la Sécurité sociale agricole (www.msa.fr). En revanche, l’application Alicem (Authentification en ligne certifiée sur mobile), prévue pour l’an dernier, a pris du retard. Novatrice, celle-ci prévoit de tirer parti de la reconnaissance faciale pour vous identifier, en relation avec la lecture NFC (la même qui permet les paiements sans contact) de votre passeport biométrique. A contrario, si vous avez des difficultés à mémoriser vos identifiants existants (il faut par exemple votre numéro fiscal pour le site des impôts), le plus simple est sans doute de créer un compte Service-Public, qui ne nécessite que votre adresse e-mail existante et un mot de passe. Une seule authentification vous permettra ensuite d’accéder à tous les services, dont ceux évoqués ci-dessus.
2 Renouvelez vos papiers
Perdus, volés ou frappés d’obsolescence, vos divers papiers officiels (carte d’identité, passeport, permis de conduire, etc.) doivent parfois être remplacés. Il y a quasiment autant de procédures
que de situations personnelles, mais de manière générale, les documents biométriques exigent intrinsèquement votre présence en mairie quand la plupart des pré-demandes peuvent, ou doivent, être effectuées sur le site de l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS, ants.gouv.fr); pour le vérifier, effectuez une recherche sur service-public.fr. Les demandes de permis de conduire après une perte ou une détérioration (en cas de vol, il faudra précédemment porter plainte au commissariat) sont prises en charge en ligne (cela vous coûtera 25 €), mais la remise sera irl (in the real life). C’est aussi sur l’ANTS que vous réclamerez un permis de conduire international, gratuit, qui vous sera envoyé à domicile. De leur côté, les extraits de naissance (y compris multilingues) et les livrets de famille peuvent être demandés en ligne si la mairie de laquelle ils dépendent le propose, ce qui est maintenant le cas de toutes les villes grandes, moyennes voire petites. Néanmoins, certains villages ne sont pas encore équipés: vous le saurez sur le même moteur de recherche.
Le site de l’ANTS gère aussi toutes les demandes relatives à votre véhicule: certificat de cession, duplication de carte grise, demande de certificat de situation (aussi connu sous le nom de « certificat de nongage ») via un lien vers le site Histovec (histovec.interieur.gouv.fr), etc. En cas de désaccord futur portant sur la vente d’un véhicule d’occasion (tromperie, vice caché), le site service-public.fr met aussi à disposition des modèles de lettres de réclamation rédigées par l’Institut national de la consommation (www.inc-conso.fr).
Santé : 3 ouvrez un DMP
Vieux serpent de mer de la santé en ligne, dont les prémisses datent de 2004, le Dossier médical partagé (DMP) se déploie (tout) doucement : environ 9 millions de Français en ont ouvert un, ce qui laisse à penser que le but initial, 40 millions en 2022, sera loin d’être atteint. L’idée est pourtant intéressante: stocker sur les serveurs d’Ameli (l’Assurance maladie) tous les documents concernant votre santé – antécédents, allergies éventuelles, médications en cours, résultats d’examens (imagerie médicale, analyses…), comptes rendus d’hospitalisation, etc. Ainsi centralisées, toutes ces informations médicales accessibles à tous les professionnels de la santé lors de vos futurs rendez-vous médicaux.
L’ouverture d’un DMP s’effectue sur www.dmp.fr, il suffit d’avoir sa carte Vitale, une adresse e-mail ainsi qu’un « code de création » ; reçu par courrier ou e-mail (si ce n’est pas le cas, demandez-le sur www.dmp.fr/patient/creation/obtenir-code/ etape1). Ensuite, n’oubliez pas votre mot de passe : la procédure pour le retrouver est particulièrement absconse. Et si l’idée est incontestablement séduisante, rares sont les professionnels de santé qui alimentent votre DMP : il vous faudra probablement le renseigner vous-même, en envoyant vos documents, par exemple depuis l’appli Android ou iOS en utilisant l’appareil photo de votre smartphone. L’Assurance maladie alimente en revanche automatiquement le DMP, notamment pour les remboursements de médicaments. Et pour rester dans l’acsont
tualité, le DMP recevra toutes les informations relatives à votre – future? – vaccination anti-Covid. C’est aussi là que vous pouvez indiquer vos « directives anticipées », à savoir vos dernières volontés sur les soins en fin de vie (vous trouverez un modèle sur www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32010). Quant à la carte Vitale sur smartphone, elle est en test sur quelques départements mais semble poser autant de problèmes de sécurité qu’elle n’en résout – il existerait plusieurs millions de fausses cartes Vitale en circulation en France.
Demandez les aides 4 au logement
Allocation de logement sociale (ALS), Aide personnalisée au logement (APL), Allocation de logement familiale (ALF)... pour ces trois principales aides au logement, vous pouvez faire une demande en ligne sur le site de la Caisse nationale des allocations familiales (CAF, www.caf.fr). Tout n’y est néanmoins pas centralisé: l’aide « mobili-jeune », réservée aux jeunes en formation professionnelle, a un site dédié (mobilijeune.actionlogement.fr), tout comme la demande de logement social (www.demande-logement-social.gouv.fr, aussi déclinée sous forme d’application Android). À ce propos, la plateforme www.echangerhabiter.fr met en relation des locataires qui veulent changer de logement social – on sait que l’absence de mobilité dans le parc social est un vrai problème. Cela ne fonctionne, pour l’instant, qu’en Île-de-France. Enfin, on citera le site d’Action Logement (www.action logement.fr), le dispositif d’aide au logement pour les salariés, anciennement connu sous le nom de « 1 % patronal », sur lequel vous trouverez des formulaires de demande d’aide mais aussi de très nombreux renseignements.
Payez vos PV et votre 5 stationnement
Concomitamment au déploiement, depuis début 2018, des forfaits de poststationnement (FPS) en remplacement des classiques amendes pour infraction au stationnement payant, les municipalités utilisent progressivement des plateformes de paiement à distance, généralement sous forme d’application Android et/ou iOS. Vous pouvez ainsi, sans vous déplacer, payer des heures supplémentaires de stationnement (ou, à l’inverse, l’interrompre plus tôt), surveiller le temps restant, être prévenu lorsqu’il faut recharger (attention, ça peut être payant), etc. Le marché est occupé par plusieurs solutions, aux fonctions à peu près équivalentes : PayByPhone (la plus répandue avec 180 villes dont Paris, Lyon, Marseille ou Nice), ParkNow, Flowbird ou encore Timo – certaines villes ayant passé des partenariats avec plusieurs applications. En cas d’infraction, le paiement du FPS est à effectuer sur le site www.stationnement.gouv.fr quoique, dans certains cas, il soit possible de s’en acquitter dans votre application PayByPhone ou Flowbird. Les autres infractions au Code de la route (excès de vitesse notamment) sont à régler sur www.amendes.gouv.fr. Quant au solde des points qui vous restent sur votre permis national, vous pouvez le consulter sur le site Telepoint (tele7.interieur.gouv.fr).
Portez (presque) 6 plainte en ligne
Certes, le champ d’application est resserré pour porter plainte, mais il concerne les plus courants des méfaits: atteintes aux biens (vols, dégradations, escroqueries) et faits discriminatoires (injures, discrimination, etc.), à condition néanmoins de ne pas en connaître l’auteur. Mais le site de pré-plainte en ligne du ministère de l’Intérieur (www.pre-plainte-enligne.gouv.fr) a le mérite de faire gagner du temps – comptez quand une quinzaine de minutes minimum – et de désengorger les commissariats locaux; vous ne couperez néanmoins pas d’une visite à celui qui vous sera désigné pour signer votre plainte, muni du numéro de référence indiqué à la fin du formulaire. On attend quand même la possibilité de signer aussi en ligne, pourtant prévue par l’Assemblée dès 2018.
Faites attention 7 aux arnaques
Un site payant (on vous épargne l’adresse) pour enregistrer une entreprise (c’est gratuit sur www.autoentrepreneur.urssaf.fr); un e-mail provenant soi-disant du site des impôts pour vous demander copie de vos papiers d’identité, aboutissant à l’usurpation de celle-ci; un SMS d’Ameli exigeant des renseignements bancaires pour effectuer un remboursement de frais de santé, etc. Les procédures administratives étant de plus en plus numérisées, il est logique que les arnaques les concernant se multiplient. Prudence, donc. Sachez que les adresses de l’administration française se terminent systématiquement par «.gouv.fr » ou, plus rarement, «.fr », jamais par « .gouv.org » ou « .gouv.com ». En outre, les administrations passent toujours par leurs systèmes de messageries pour vous demander des renseignements sensibles, pas par e-mail ni SMS. Attention, rien n’interdit à un site de faire payer pour proposer un service ailleurs gratuit, mais des règles précises doivent être respectées: informations claires sur les tarifs et le droit de rétractation notamment. Et vérifiez que le site auquel vous allez faire confiance est bien agréé par le gouvernement. C’est par exemple le cas de plusieurs sites dédiés à la fourniture de cartes grises pour véhicules mais autant utiliser immatriculation.ants. gouv.fr.