Micro Pratique

L’ultraporta­ble pour joueurs

Asus•RoG Flow X13 et RoG XG Station

- Dossier réalisé par Damien Labourot

Il est parfois des machines étonnantes qui nous passent entre les mains, que ce soit de par leur concept ou par leur réalisatio­n. Le RoG Flow X13 d’Asus, c’est exactement tout cela. Mais on pourrait parler de « transgenre » aussi car ce n’est pas tous les jours qu’un ultraporta­ble hybride peut prétendre à ravir la palme de la machine gamer de l’année.

Lorsque nous avons entendu parler de ce RoG Flow X13, soyons clairs, cela nous a fait sourire, car on ne cernait pas où la marque souhaitait encore nous emmener. Nous étions persuadés que cette machine n’irait pas en production mais que ce serait simplement le « produit-à-faire-parler » lors du CES de Las Vegas en début d’année. Et puis vient le moment de la réalité. Celui où l’on reçoit un carton qui comprend un ultraporta­ble de 13,4 pouces estampillé RoG et d’une carte graphique externe… elle aussi habillée du fameux logo distinctif de la marque pour joueurs d’Asus.

Un hybride sobre et bien pensé

Passé le moment de gêne, on déballe tout, à commencer par le PC. C’est effectivem­ent un ultraporta­ble de 13,4 pouces. Mieux : c’est un hybride, qui peut se plier dans tous les sens. Jusque-là rien de particulie­r si ce n’est qu’il a ce fameux écusson RoG sur le repose-poignet et dans le dos. On passera sur le design avec le dos de l’écran qui est recouvert de lignes obliques. À vrai dire, on n’est pas spécialeme­nt adepte. Le clavier est confortabl­e de prime abord, ce qu’on vérifie ensuite sous Windows après avoir démarré la machine. Les touches sont bien larges et on peut effectivem­ent trouver rapidement ses repères pour obtenir une frappe rapide et confortabl­e. L’écran offre une belle définition en 4K, 3840 x 2400 pixels, soit un ratio en 16:10 et, comme il s’agit d’un hybride, il est donc tactile. Certains regrettero­nt ce choix, d’autant plus que cela en impose un autre : le rafraîchis­sement est bloqué à 60 Hz. Notez que cet écran peut être utilisé avec un stylet.

Mais qui aimerait jouer sur un tel engin ?

Une question nous taraude depuis le début: qui joue sur un ultraporta­ble? C’est en regardant notre smartphone que l’on comprend vite une chose, on joue bien sur un téléphone alors pourquoi devrait-on forcément avoir un gros PC pour jouer et prendre du plaisir? Tant que l’appareil in fine remplit les conditions… On a envie de dire que ce n’est pas forcément la taille qui compte ! Une fois cette question entendue, passons en revue l’intérieur de notre machine. Ici nous avons droit à un Ryzen 9 5980HS d’AMD qui comprend 8 coeurs et 16 threads jusqu’à 4,6 GHz… c’est-à-dire juste ce qu’il y a de mieux à l’heure actuelle sur un tel ultraporta­ble. Et cela ne s’arrête pas là, car on a aussi 32 Go de mémoire vive et 1 To de stockage sous la forme d’un SSD NVMe. Et puis il y a une GeForce GTX 1650 Max Q Design de nVidia. Pour une configurat­ion d’ultraporta­ble… c’est déjà beaucoup. Peut-être trop d’ailleurs.

Sans aller plus loin, on peut déjà vous dire que l’on peut jouer décemment avec cette configurat­ion-là, si

tant est que l’on reste en Full HD uniquement et que l’on fait quelques concession­s en termes de détails. On peut aussi travailler de manière assez poussée, le processeur ne demande que cela. C’est d’ailleurs rare de voir un Cinebench se réaliser aussi rapidement sur un ultraporta­ble, bien aidé par ses 8 coeurs/16 fils d’exécution… Le bruit est d’ailleurs bien géré car même si l’on ressent bien la chaleur des composants, cela reste bien contenu et cela ne se fait pas dans un brouhaha trop important. Le système de refroidiss­ement à double ventilateu­r semble plutôt très efficace vu ce qu’il a à refroidir sous le capot.

Ultraporta­ble = ultra-autonomie? Pas tout à fait ici…

Les choix d’Asus pour cette machine ont tout de même une lacune: l’autonomie. En effet sur un ultraporta­ble, surtout depuis quelque temps, on est en droit d’attendre de dépasser les 10 heures. Mais entre la configurat­ion « de fou » et l’écran 4K, on pouvait s’attendre au pire. Or, en simple prise de notes en mode déconnecté de tout, on arrive à dépasser de quelques minutes les 7 heures de fonctionne­ment. Avec la connectivi­té activée, en revanche, on dépasse à peine les six heures. Un score que l’on pondère au vu des composants intégrés, même si ceux qui souhaitent une autonomie plus importante devront faire l’impasse sur l’écran 4K, qui est certaineme­nt l’élément qui consomme le plus en prise de notes. Voilà qui clôt notre chapitre sur la machine seule.

Si l’on devait résumer ce chapitre, elle fait un bon travail, elle permet de jouer à quelques jeux et fait un peu moins bien que la moyenne en autonomie.

Et si on essayait la carte graphique externe ?

Le petit boîtier livré avec cet ordinateur est optionnel. Il grève d’ailleurs fortement le budget dans notre test du jour: le portable seul est à 1800 € et le bundle avec cette carte graphique externe est à 4000 €. Ce boîtier, qui porte le nom de RoG XG Station, de 1 kg environ et mesurant 20 x 15,5 x 3 cm, comprend à l’intérieur une GeForce RTX 3080 mobile équipée de 16 Go GDDR6. Cette carte dispose aussi de quatre ports USB 3.2, un port HDMI 2.0b, un DisplayPor­t 1.4, un port réseau gigabit Ethernet et un lecteur de cartes. On aperçoit le système de refroidiss­ement sur le côté. Et en fonctionne­ment, le boîtier s’illumine. Pour relier ce boîtier au PC, on passe par le connecteur du PC caché par un capot siglé RoG tandis que le câble propriétai­re sort directemen­t de la carte graphique. Ce boîtier dispose de sa propre alimentati­on de 280 watts.

La bonne nouvelle est que, contrairem­ent à ce que l’on a connu précédemme­nt, on peut toujours utiliser l’écran de l’ordinateur portable dès lors que l’on utilise la carte graphique externe. Cela nous permet une nouvelle fois de tester des jeux pour pouvoir comparer. Ici on peut facilement opter pour la définition native de l’écran sans avoir à repasser par du 1080p pour assurer une bonne fluidité.

Les résultats sont bien évidemment un cran en dessous de ce que l’on obtient avec l’Alienware

Aurora R11. Mais ils sont aussi bien supérieurs à ce que l’on obtient avec la GeForce GTX 1650 intégrée! Par exemple, Shadow Of the Tomb Raider nous donne 42 ips en Full HD avec la petite carte graphique… et 49 ips en 4K sur l’externe avec le Raytracing activé. À titre de comparaiso­n sur cet exercice, on obtient 71 ips sur l’Aurora en 4K avec les mêmes réglages. Donc oui, il est possible de jouer même calé à fond avec cette carte graphique externe et plutôt confortabl­ement.

Le combo est parfait

Assemblés, ces deux éléments nous font presque oublier que nous n’avons qu’un « simple » ultraporta­ble entre les mains. Certes, cela prend un peu plus de place sur notre bureau et il y a des câbles en plus, mais maintenant on se prend à rêver d’une chose: faire entrer la RTX 3080 directemen­t dans un ultraporta­ble. Ce n’est pas encore pour maintenant mais on garde espoir et, en attendant, la solution que propose Asus est élégante et modulaire. On peut n’utiliser que la carte graphique externe quand on a ce vieux démon en nous qui nous démange. En usage mobile uniquement, la GeForce GTX 1650 permettra d’assouvir une partie rapide en déplacemen­t. Il faudra tout de même jouer un peu avec le pilote nVidia pour limiter la consommati­on au maximum sous peine de ne pouvoir jouer qu’une heure…

Reste maintenant à voir plusieurs choses avant de juger du bien-fondé de cet ordinateur portable et de sa carte graphique externe. Il y a tout d’abord le coût à payer pour bénéficier de l’ensemble. En effet, à 4 000 €, ce kit complet revient cher pour simplement pouvoir jouer. Mais c’est aussi ce que l’on peut dire de nombreux PC haut de gamme… Et la solution que nous propose ici Asus a de quoi séduire et pas qu’un peu. On peut en effet obtenir une machine fine et légère que l’on peut emporter partout et, quand l’envie irrépressi­ble se fait sentir, on chausse la grosse carte en externe et on joue à un très haut niveau de détails avec un débit d’images tout aussi élevé.

On aurait certaineme­nt opté pour une solution un peu différente, peut-être un peu moins enthousias­te, en commençant par exploiter un écran Full HD ou 2K. Le but étant de permettre de conserver la meilleure autonomie possible dès lors que l’on est usage nomade. Et pour être totalement cohérent avec la définition de l’écran, on aurait tendance à retenir une carte graphique un peu moins « pêchue » comme la RTX 3070 ou, mieux encore, la RTX 3060 de nVidia, qui serait déjà bien plus que suffisante pour animer cet écran. Mais en réalisant cela, on n’aurait pas l’effet « waouh » souhaité par Asus. Celui qui fait que d’une simple rigolade de départ, on a au final été obligé de prendre au sérieux les arguments du constructe­ur. Maintenant, nous voilà presque convaincus qu’un ultraporta­ble hybride peut vraiment être… le nouveau roi de la catégorie gamer! Presque... ■

 ??  ?? ▲ En conditions réelles, le Flow X13 et sa carte externe, à gauche. Un peu trop de fils peut-être sur le bureau…
▲ En conditions réelles, le Flow X13 et sa carte externe, à gauche. Un peu trop de fils peut-être sur le bureau…
 ??  ?? ▲ La carte graphique externe, ici une GeForce RTX 3080, est secondée par une vaste connectiqu­e.
▲ La carte graphique externe, ici une GeForce RTX 3080, est secondée par une vaste connectiqu­e.
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 ??  ?? ▲ Le clavier du Flow X13 est plutôt confortabl­e à l’usage.
▲ Le clavier du Flow X13 est plutôt confortabl­e à l’usage.
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 ??  ?? ▲ Le dos du portable est presque trop sobre pour une machine pour joueurs, elle se fond dans la masse..
▲ Le dos du portable est presque trop sobre pour une machine pour joueurs, elle se fond dans la masse..

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