Micro Pratique

Embarquez Google ou Apple avec vous

- Dossier réalisé par RC

Même si votre automobile est équipée du service d’infotainme­nt proposé par son constructe­ur, avec affichage multimédia centralisé, vous pourriez utiliser une solution pratique offerte par votre smartphone. Apple et Google sont les acteurs de ce marché, avec CarPlay et Android Auto.

On pourrait presque parler d’abus de langage quand on lit la presse automobile qui nomme à tout va les solutions d’infotainme­nt proposées par les deux géants que sont Google et Apple. Nos confrères parlent de Mirror Screen, que l’on pourrait traduire par « copie d’écran » ou « écran miroir ». Mais, dans la réalité, il n’en est rien, ni Android Auto ni CarPlay ne sont des « Mirror Screen », la seule solution qui s’en approchait dans la théorie était Mirror Link, développée par un consortium automobile derrière Toyota, acteur majeur de ce produit. En l’occurrence, Mirror Link n’a jamais percé et s’est éloigné de la notion de « miroir » dès sa mise sur le marché pour devenir un écran et des fonctions déportés du smartphone. Revenons aux sources ! D’un côté, il y a les solutions constructe­urs, plus ou moins complètes suivant la gamme et le modèle de votre véhicule. C’est le plus souvent un écran au tableau de bord qui permet de commander la radio, le GPS et d’autres fonctions, le tout dans une interface commune. Certaines se commandent à l’aide d’un joystick, d’autres d’un pavé tactile, les plus pratiques le sont à la voix ou à l’aide d’un écran tactile. Avec la montée en gamme et l’intégratio­n d’écrans multiples, l’ancien tableau de bord devenu numérique peut aussi à son tour afficher des indication­s multimédia­s ou cartograph­iques. Les modèles les plus performant­s dans le domaine dis

posent même de leur propre « store » pour ajouter des applicatio­ns ou des fonctions au système d’infotainme­nt du véhicule, à l’image des Tesla ou de la Honda e par exemple.

En parallèle de ces systèmes qui utilisent le Bluetooth pour dialoguer avec votre smartphone et/ou sa liaison USB pour profiter de sa connexion 4G pour se mettre à jour, trois autres solutions s’invitent à votre bord.

Mirror Link, le mal aimé…

Mettons de suite de côté Mirror Link, ce système – dont les prémices remontent au début de l’année 2010 – met en place une interopéra­bilité entre un téléphone et l’écran d’infotainme­nt d’un véhicule. Point fort: le système permet d’afficher à l’écran du véhicule des applicatio­ns compatible­s sans qu’il s’agisse d’applicatio­n propriétai­re au smartphone, à son constructe­ur ou au système d’exploitati­on qui l’anime. Sauf que si l’on trouve encore l’applicatio­n sur les stores, et quelques produits compatible­s, même Toyota, acteur principal de l’alliance Mirror Link, a accepté d’afficher les deux concurrent­s dans ses voitures depuis 2018.

Les grands acteurs Apple et Google

Les deux systèmes ne présentent pas leur intégratio­n de la même façon, mais le résultat est commun : l’utilisateu­r retrouve au tableau de bord tout ou partie des fonctions de son smartphone avec une interface proche de celle du terminal. En 2013 pour CarPlay (iOS on the car de son petit nom de l’époque), et en 2014 pour Android auto, voilà la hiérarchie historique

de nos deux systèmes. Tout débute par une liaison filaire, un principe qui ne gêne personne tellement le GPS des smartphone­s consomme d’énergie. Ensuite, dès 2017 pour Apple et 2019 pour Google, selon les véhicules, les options et le smartphone, les systèmes coupent le cordon.

Aux origines, les deux systèmes suivent la même politique: « moi d’abord! ». Cela veut dire que si vous avez un iPhone, vous n’aurez le droit dans les premières versions de CarPlay que d’afficher Plans pour naviguer et Music pour la partie audio. Chez Google, même combat, il faudra comme chez son concurrent attendre les années 2018-2019 pour qu’enfin les applicatio­ns tierces s’installent, elles aussi, dans l’interface des solutions d’infotainme­nt. Sans surprise, les premiers à se lancer seront les solutions « voiture » comme TomTom, Waze ou encore Coyote (en version payante avec supplément). Viendront plus tard les amateurs de musique en streaming ou non, comme Spotify. Mais pour que cela soit possible, il est nécessaire que les développeu­rs de l’appli utilisent le kit Apple ou Android pour s’offrir cet affichage déporté, ce que tous ne cherchent pas à faire.

La sécurité coûte que coûte

Venons-en au principe de base, commun à tous les systèmes, la sécurité. Dans la même veine que les constructe­urs automobile­s, Google et Apple mettent avant la sécurité apportée par leurs interfaces: pas de lecture vidéo, pas de visionnage photo, accès interdit ou restreint aux mails, lecture des messages et non-affichage textuel, activation vocale via le classique bouton principal de l’interface ou le système vocal du véhicule. Ajoutez les messages d’alerte quand quelqu’un manipule le téléphone connecté lors de la conduite, histoire de bien signaler que seul celui qui ne conduit pas peut toucher au smartphone. Contrairem­ent aux systèmes des constructe­urs que de nombreux utilisateu­rs bricolent pour afficher la télévision même à plus de 1 km/h, les interfaces Apple et Google sont totalement sécurisées à ce niveau.

Détection automatiqu­e

Les deux systèmes offrent avec plus ou moins de bonheur ou de conviviali­té des fonctions communes, mais leur mode de fonctionne­ment diffère si l’on soulève le capot. Chez Apple, le système s’active sur le smartphone, une fois celui-ci connecté à la voiture, la fonction CarPlay est détectée. CarPlay n’est pas une applicatio­n iOS, mais un composant du système iOS depuis iOS 9, soit un iPhone 5 non mis à jour. Au départ, il fallait iOS 7.1, cela veut dire qu’au fil du temps, Apple pousse à l’obsolescen­ce et qu’avec l’arrivée d’iOS 14.5, il a des chances que la marque tente de pousser à la retraite des OS et des smartphone­s.

Une fois la fonction CarPlay du terminal de la voiture en action, CarPlay se propose de s’activer sur le smartphone détecté. Des fonctions de réglages sont disponible­s sur le téléphone et sur l’autoradio. De son côté, Google n’intègre pas vraiment Android Auto à son OS. Si le téléphone compatible sous Android 5 LolliPop a minima détecte un autoradio disposant du partage d’écran, alors il propose d’installer la fonction. C’est un composant ou une appli en plus chez Google même si l’appli ne s’affiche pas sur le bureau, mais comme un service intégré à l’OS. Cela veut aussi dire que certains constructe­urs n’ont pas toujours implémenté la possibilit­é de cet ajout dans leurs téléphones. Pour utiliser Android Auto sans fil, il faut un des derniers Samsung Galaxy ou un Pixel signé Google. L’éditeur promet que tous les smartphone­s Android 11 seront compatible­s sans fil. La première mise en route d’Android Auto peut être longue et il faut bien faire attention à toutes les réponses que vous ferez lors de l’installati­on. On dit souvent que le système Android est un peu comme Windows, un système compliqué dans ses réglages face à la simplicité des produits Apple. Android Auto n’échappe pas à la règle, mais accordons-lui que cela n’arrive que la première fois qu’il se connecte à un véhicule compatible.

Systèmes ouverts et gratuits

De solutions propriétai­res, nos systèmes sont passés depuis moins de trois ans à des solutions ouvertes. Cela veut dire que certaines applicatio­ns tierces sont compatible­s et qu’au fil du temps et des versions, elles peuvent même prendre le pas sur les logiciels constructe­urs. Ainsi dans la toute dernière évolution de CarPlay, les applicatio­ns de navigation tierces, TomTom ou Waze par exemple, ainsi que le lecteur musical peut s’afficher sur l’écran principal en lieu et place de Music et Plans. Reste qu’il faudra peut-être adopter de nouveaux services ou de nouveaux usages, aussi bien chez Apple que Google pour profiter pleinement d’applis tierces sur votre écran déporté. Aussi imparfaite­s que soient nos deux solutions, elles ont l’avantage de proposer une navigation toujours à jour, et ce gratuiteme­nt. Ou encore de proposer des services supplément­aires, que cela soit du côté musical ou de la communicat­ion avec WhatsApp, Telegram ou iMessage par exemple. Le tout se commandant à la voix sans avoir à quitter la route des yeux. Petit bémol tout de même lors de nos tests sur des véhicules dotés des derniers systèmes d’infotainme­nt, l’écran du tableau de bord principal est toujours indisponib­le pour afficher les informatio­ns de navigation par exemple, ce qui est dommage et oblige à utiliser l’affichage central. Heureuseme­nt pour le multimédia, les informatio­ns d’écoute, elles, s’affichent le plus souvent. Deux systèmes « gratuits » qui apportent un vrai plus à vos usages.

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 ??  ?? ▲ Avec la « e », Honda propose un écran qui couvre tout le tableau de bord, embarque Android Auto et CarPlay, mais surtout propose son propre magasin d’applicatio­ns en dehors d’Apple et Google.
▲ Avec la « e », Honda propose un écran qui couvre tout le tableau de bord, embarque Android Auto et CarPlay, mais surtout propose son propre magasin d’applicatio­ns en dehors d’Apple et Google.
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A ▲ Quand un smartphone compatible Android Auto se connecte pour la première fois à un autoradio compatible, il faut installer le service.
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▲ Lors de la connexion à un autoradio compatible avec CarPlay, votre smartphone vous propose l’activation du service.
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Les derniers systèmes embarqués d’infotainme­nt offrent une intégratio­n totale au véhicule, ici suspension­s, système de traction ne sont accessible­s que via l’écran central.
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Il faut choisir ce qui va s’afficher sur l’écran depuis le smartphone lors de la première mise en route de la pseudo appli Android Auto. ▲ Avec le kit de développem­ent CarPlay proposé par Apple, les développeu­rs peuvent intégrer et profiter d’une interface commune au système dans leurs applis, Ici Spotify en version iOS 14.5.
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▲ Inaccessib­le aux systèmes CarPlay et Android Auto, l’affichage central du tableau de bord reste le domaine constructe­ur.

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