PROLOGUE IDÉAL
CONSCIENT QU’UN BARRAGE À DOMICILE N’EST PLUS DE LEUR RESSORT, LES TARNAIS PROFITERONT DU CONTEXTE HOSTILE CORRÉZIEN POUR SE PRÉPARER À UN QUART À DOMICILE.
Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras, comme disait l’autre. Mathématiquement, les Castrais peuvent encore disputer un barrage à domicile, c’est vrai. Seulement, cela ne dépend plus de leur seul sort : « Il faudrait que les Toulonnais se prennent les pieds dans le tapis contre Pau », confiait cette semaine Christophe Urios. Et le manager de glisser en suivant, non sans malice : « Ce qui est arrivé à d’autres… » Oui, c’est possible. Mais hypothétique. Alors plutôt que d’attendre les autres, le CO se concentre sur son sort. La vérité, c’est qu’en commettant un faux pas à domicile contre Lyon, le club tarnais a grandement hypothéqué ses chances de disputer un barrage à domicile. C’est ainsi et le CO n’a ni le temps ni l’énergie à perdre pour s’apitoyer sur son sort.
Et puis à y regarder de plus près, il n’y a pas de meilleur endroit qu’Amédée-Domenech pour mesurer sa force de caractère : « Làbas, c’est toujours chaud », décrit l’entraîneur des avants Joe El Abd, « Brive est une équipe agressive, forte en conquête », « et qui met beaucoup de pression au sol », ajoute Urios. À ceci, l’on rajoutera un buteur redoutable, en l’occurrence Pierre Germain, capable de sanctionner la moindre pénalité concédée dans son camp. Un environnement hostile, une équipe rugueuse, performante en conquête et difficile à manoeuvrer, un buteur qui ne vous fait pas de cadeau… Ne cherchez pas plus loin : à Brive, tous les ingrédients seront réunis pour que les Castrais se préparent à disputer un quart de finale loin de PierreAntoine : « Au niveau de l’environnement et du profil de l’équipe affrontée, on peut dire que Brive et Toulon se ressemblent assez », acquiesse le manager tarnais. « Brive est une équipe qui vous met sous pression », prolonge El Abd, « nous allons voir comment nous serons capables d’évoluer sous cette pression. »
LA VIE SANS KOTZE
Au-delà d’hypothétiques points qui offriraient un improbable barrage à domicile, le staff castrais attend donc des réponses à ses questions : sur qui peut-il compter à l’approche des phases finales ? Disposant d’un groupe plus large que l’année dernière, il a plusieurs options à des postes clés : Alex Tulou ou Steve Mafi en 8 ? Les deux ? Rory Kockott ou Antoine Dupont à la mêlée ? Handicapé ces derniers mois par des vertiges, le jeune Mathieu Babillot a-t-il 80 minutes dans les jambes ? Quid de Julien Caminati ou d’Horacio Agulla sur l’aile ? Autant de questions auxquelles les joueurs doivent répondre.
L’autre question, et de taille, c’est celle concernant le poste de pilier droit. Qui va pallier l’absence de Daniel Kotze, dont la saison s’est brusquement terminée la semaine dernière (lire ci-dessous) ? La réponse est simple : Damien Tussac. Second dans la hiérarchie, l’exMontalbanais a apporté satisfaction au staff dès son arrivée dans le Tarn, comme témoignent ses six titularisations en sept rencontres au début du championnat : « Ensuite, il a moins joué, reconnaît Urios. Pas parce qu’il était mauvais, mais tout simplement qu’il était moins bon que Danie. » Moins bon qu’un type qui compte 121 matchs de Top 14 et 30 de Champions Cup alors que l’on vient d’effectuer deux saisons en Pro D2, il n’y a franchement pas de quoi rougir… « Damien a profité de ce temps pour travailler physiquement. Il n’a rien perdu en mêlée mais participe aujourd’hui beaucoup plus au jeu courant. » Les Castrais auront besoin de l’assise en mêlée de l’international allemand et de ses 125 kg pour forcer le verrou corrézien… et celui du barrage dans quinze jours, par le même occasion.