L’axe du bien
Entre deux formations que l’on annonce modifiées, les clés de la partie ne devraient pas pour autant résider ailleurs que si les entraîneurs des deux côtés avaient aligné leur XV-type. Pourquoi ? Parce que, mieux que personne cette saison, Clermontois et Rochelais ont su faire confiance non pas à une équipe, mais à un groupe fonctionnant au travers de principes et systèmes de jeu maîtrisés par tous. Ce qui explique, entre autres, le joli parcours réussi sur les deux tableaux par ces deux clubs, n’était le léger accroc connu par les Maritimes en demi-finale de Challenge Cup face à Gloucester… Mais revenons à nos moutons, à savoir le jeu proprement dit. Pour constater quoi ? Que les deux équipes fonctionnent, en partie, sur des schémas opposés. Ainsi, alors que Clermont mise sur une animation offensive sur toute la largeur du terrain permise par des lancements de jeu au cordeau et une précision totale dans les zones de ruck, les Rochelais fonctionnent d’une autre manière, en faisant d’abord confiance à la puissance de leurs avants pour ébrécher les rangs adverses, avant de confier à Brock James le soin de transformer le jeu sur les extérieurs, où se régalent les feux follets drivés par Xavier Garbajosa. Une stratégie d’autant plus susceptible de porter ses fruits face à Clermont que, la semaine dernière à Gerland, c’est uniquement lorsque les Lyonnais ont cantonné le jeu dans l’axe, par le biais de leurs avants, que ces derniers ont trouvé des solutions. À charge pour les Rochelais de suivre la voie ainsi ouverte, et aux Auvergnats de corriger le tir… Lesquels devront également, en attaque, réussir à alterner suffisamment le jeu dès la première mi-temps pour ne pas (comme à leur parfois mauvaise habitude) se lancer dans « largelarge » sans fixation préalable, les obligeant à changer de stratégie à la mi-temps…