EN MARCHE !
D’APATHIQUE À SÉDUISANTE, L’ÉQUIPE DU RCT EST MÉTAMORPHOSÉE DEPUIS LA PRISE DE FONCTION DE RICHARD COCKERILL. MAIS QU’EST-CE QUI A VRAIMENT CHANGÉ SUR LA RADE ?
Depuis le départ de Mike Ford, le RCT n’a plus perdu une seule rencontre. Trois matchs (Toulouse, Castres et Bordeaux) pour autant de succès. Et si la statistique peut paraître anecdotique, étant donné le faible nombre de matchs, elle reste très symbolique. La raison ? En plus de la (très) bonne opération mathématique, elle correspond à l’embellie du jeu toulonnais. La méthode Cockerill ? Du jeu direct, à une ou deux passes, des percussions, une bonne conquête et une défense imperméable. Une philosophie qui dépareille largement de celle de son prédécesseur. « Avec le jeu prôné par Mike Ford, il aurait fallu que tout le monde soit très imprégné du plan de jeu et ce n’était sûrement pas le cas, remarquait Sébastien Tillous-Borde après la victoire contre le Stade toulousain. Donc là nous sommes revenus à des choses plus simples et ça a fonctionné. ».
Pour arriver à ses fins, « Cockers » a d’abord bouleversé le quotidien de son groupe. Les entraînements ? Aux oppositions à balles réelles qu’adorait Mike Ford (quinze contre quinze pour se rapprocher du rythme des matchs), Richard Cockerill préfère travailler la défense et la conquête. Les répétitions générales à Mayol que Ford proposait à son groupe une fois par semaine, notamment parce qu’il appréciait les infrastructures et la pelouse ? Il n’y en a plus, son successeur préférant le fond (le rugby) à la forme. Comprenez que s’il a d’abord regretté le départ de son confrère, Cockerill a rapidement pris ses responsabilités et fait le choix de revenir à un rugby simple, efficace mais surtout « pas restrictif ! » selon son groupe. À noter que certains joueurs apprécient la capacité du nouveau manager toulonnais à écouter les critiques et à se remettre en question. Enfin, les efforts consentis par « Cockers » pour s’exprimer en Français sont également loués au sein du vestiaire.
GITEAU, L’ATOUT CHARME
Marc Dal Maso ? Mis sur la touche par Diego Dominguez, l’ancien talonneur du XV de France avait pris du galon sous Mike Ford. Mais depuis la prise de fonction de Cockerill, l’entraîneur des avants du RCT a gagné la confiance de son groupe, en attestent les formes actuelles de Marcel Van der Merwe, Laurent Delboulbès ou encore Juandre Kruger, joueurs qu’il a pris sous son aile dès son arrivée. Ce qu’il apporte ? Son expertise et sa passion de la conquête, qui s’illustrent par des heures de vidéos et d’entretiens individuels. Mais s’il est bien un changement notable, c’est évidemment la présence de Matt Giteau. Car s’il avait dans un premier temps refusé la responsabilité, le Wallaby a finalement cédé au chant des sirènes et est devenu entraîneur/joueur du RCT. Sa seule limite ? Ne pas prendre part à la composition d’équipe.
« Il avait surtout peur de la façon dont cela allait être perçu par le groupe, dont il est un élément assez chambreur », faisait remarquer Mourad Boudjellal. Et pour l’instant, le demi d’ouverture réalise un sans-faute. « Matt Giteau nous a amené sa positive attitude, admettait Anthony Belleau. Il a voulu nous rapporter le plaisir de jouer, de s’envoyer à fond. Il a mis son grain de sel, il connaît le jeu et c’est un joueur très intelligent. Il remplit parfaitement son rôle car il le prend à coeur. » Bien aidé par les leaders que sont Guirado, Vermeulen ou encore FernandezLobbe, Matt Giteau est en passe de réussir son pari : être à la fois ami, joueur et entraîneur du RCT. Un nouveau staff, le plaisir retrouvé et des résultats prometteurs… Comme son président aux côtés d’Emmanuel Macron, en cette fin de saison, le RCT est en marche !