Midi Olympique

« Le Brennus est à part »

L’ANCIEN ALL BLACK RETROUVERA MAYOL ET LE RCT, OÙ IL A ÉVOLUÉ PENDANT CINQ ANS. IL ÉVOQUE SON PASSÉ TOULONNAIS, LES TITRES REMPORTÉS ET SURTOUT LE PRÉCIEUX BRENNUS.

- Propos recueillis par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Vous avez passé cinq ans à Toulon. Appréhende­zvous votre retour à Mayol ?

Au contraire, il me tarde d’y être ! Certes, ce n’est pas un déplacemen­t facile, d’autant que les Toulonnais sont en grande forme. Mais nous ferons tout pour rester en vie dans ce championna­t. Pour nous, c’est déjà un match de barrage. Après, sur le plan personnel, j’ai hâte d’y retourner. J’ai tellement de souvenirs et d’amis là-bas…

Lequel est le plus marquant ?

Il y a eut tellement de titres, de joies… C’est difficile à dire. Mais je dirais que le Brennus est à part, dans ma carrière.

Pourquoi ?

Déjà parce qu’on lui a longtemps couru après : deux ans avant, on perdait la finale contre Toulouse, puis l’année suivant contre Castres… Ça faisait beaucoup. Soulever le Brennus a été un immense soulagemen­t. Et puis aussi parce que nous avions bien senti que les supporters et les joueurs français le voulaient. La Coupe d’Europe, c’était génial, mais ils voulaient le bouclier. Pour les joueurs anglo-saxons, la Coupe d’Europe était plus prestigieu­se. Mais cela se comprend, c’est lié à l’identité des gens : pour les Français, remporter le Top 14 signifie que l’on a remporté les derbys, que l’on s’est imposé contre ses rivaux. Un peu comme quand les Highlander­s s’imposent face aux Crusaders en Nouvelle-Zélande !

Vous êtes d’un naturel discret, comment avez-vous vécu la passion du public toulonnais au quotidien ?

Ce n’était pas difficile, car les Toulonnais ont toujours été bienveilla­nts à notre égard. Bien sûr, ils leur arrivent de surchauffe­r de temps à autres, mais ce n’est rien. Pour les joueurs et les spectateur­s, c’est génial de compter sur un public qui vibre autant.

Avez-vous suivi les changement­s successifs de staff au RCT cette saison ?

Bien sûr, difficile de passer à côté. C’est ce qui arrive dans les clubs où l’on trouve d’immenses attentes et que celles-ci ne sont pas satisfaite­s. On sait aussi tous que son président ne manque pas de caractère. Parfois, c’est difficile de travailler dans ces conditions. Quand j’étais joueur, nous ne faisions pas trop attention à ses déclaratio­ns, nous nous efforcions de rester concentrés sur le terrain. J’imagine que c’est ce qu’on dû faire les joueurs cette année. Mais au-delà de Toulon, il faut reconnaîtr­e que ces tensions sont une réalité de notre sport, de nos jours.

Quel regard portez-vous sur le RCT ?

Ils reviennent forts, très forts. Certes, ils ont mis du temps à trouver leur rythme de croisière mais désormais ils sont lancés vers les phases finales. Seulement, nous voulons gagner pour décrocher cette qualificat­ion, même si tout ne dépend pas de nous. Il faudra être très fort, et très concentré jusqu’au bout.

Qu’a représenté la victoire face à Brive, la semaine dernière, qui a mis fin à une série de quatre défaites ?

Elle est très importante. Déjà, parce qu’elle fait que nous sommes toujours en vie dans ce championna­t. Il nous reste toujours une infime chance de terminer dans le Top 6 et nous voulons la saisir. Sur le match en lui-même, il faut retenir la réaction du groupe, qui a montré son caractère en mettant fin à cette série de défaites. Malgré les difficulté­s, le groupe est resté soudé pour offrir une victoire à notre public pour notre dernière à domicile. Ça, c’était très important. Sur le plan technique, je retiendrai notre conquête en deuxième mi-temps, qui nous a permis de lancer correcteme­nt le jeu.

Comment expliquez-vous cette série de quatre défaites qui ont gravement entamé vos chances de qualificat­ion ?

Ce fut une très mauvaise phase, en effet. Nous avons manqué de chance, et les blessures nous ont handicapé. La Rochelle nous a fait mal. Comme à d’autres équipes dans ce championna­t me direz-vous, mais cette défaite nous a fait mal. Nous venions de perdre largement à Clermont (65-13), et nous avons perdu contre les Rochelais à domicile (13-23). Le groupe a réagi ensuite au Racing, mais nous avons quand même perdu (34-32). C’était très frustrant.

Que manque-t-il à la Section pour s’installer durablemen­t dans le Top 6 ?

De la profondeur dans l’effectif. Cette saison a clairement montré nos limites dans ce secteur, mais notre recrutemen­t pour l’année prochaine devrait solutionne­r ce problème. Nous serons plus forts, et finirons mieux la saison. La mêlée paloise a montré des progrès au cours de la saison, comment avez-vous procédé ? Avec Andres Bordoy, nous nous sommes attachés à faire travailler les joueurs tant physiqueme­nt que techniquem­ent, et à s’attacher aux détails qui font que l’on travaille efficaceme­nt ensemble, et que chacun ne pousse pas chacun de son côté. Malik Hamadache en est le symbole : venant de Pro D2, il a su fournir les efforts pour se hisser au niveau. Idem pour Jamie McKintosh qui a débarqué de NouvelleZé­lande et dont la fin de saison prouve qu’il s’est très bien adapté.

 ??  ?? Toulonnais jusqu’en 2015, Hayman va revenir à Mayol avec les couleurs paloises, et un statut d’entraîneur.
Toulonnais jusqu’en 2015, Hayman va revenir à Mayol avec les couleurs paloises, et un statut d’entraîneur.

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