LES TROIS COMMANDEMENTS
ASSURÉS DE DISPUTER UN BARRAGE À DOMICILE, LES HÉRAULTAIS ONT ENCORE UN INFIME ESPOIR D’ACCÉDER DIRECTEMENT AUX DEMI-FINALES EN CAS DE SUCCÈS FACE AU STADE FRANÇAIS ET DE FAUX PAS DE L’ASM (CONTRE LA ROCHELLE). MAIS SELON EUX, L’ESSENTIEL EST AILLEURS.
« Notre performance à La Rochelle n’était pas à la hauteur et il faut en tirer les leçons. Nous avons l’opportunité de le faire juste avant les phases finales. Après, il sera trop tard et ça pourrait être rédhibitoire. » Sans filtre, le pilier Jannie Du Plessis livre l’intérêt principal de cette ultime journée de phase de poules, presque dénuée d’enjeux comptables pour ses coéquipiers : « On a de fortes chances de terminer troisième et de recevoir un barrage. Et ce sera peut-être un mal pour un bien. Mais avant cela, on a des points faibles qu’on se doit d’améliorer face au Stade français », confirme le troisième-ligne Kélian Galletier.
RÉAFFIRMER L’OCCUPATION ET LA DISCIPLINE
Une formation parisienne qui se déplacera sans la majorité de ses tauliers préservés pour la finale du Challenge Cup, mais avec une équipe remaniée et taillée pour poser des problèmes tactiques aux Héraultais. À l’instar d’une charnière Steyn-Dupuy, dont le profil se rapproche de la paire rochelaise James-Retière, qui a fait déjouer les Montpelliérains, en les forçant à évoluer constamment dans leur camp : « Avant le match, notre plan était axé sur l’occupation et la possession, mais en réalité, l’inverse s’est produit. Contre La Rochelle, nous ne pouvions pas jouer les ballons car nous étions toujours dans nos 22 mètres. On n’était jamais dans les bonnes zones du terrain. Ce que nos adversaires ont très bien fait, c’est de nous contenir chez nour pour utiliser ensuite nos erreurs », explique le pilier. En acceptant de s’exposer sans filet, les Cistes : « Ont donné le bâton pour se faire battre », selon le numéro 8, en multipliant les fautes de main et de jugement. Résultat, ils ont encaissé quatre essais à zéro passe : « Notre semaine a été axée là-dessus, sur l’occupation du terrain (43 % à La Rochelle, N.D.L.R.) et la gestion stratégique. Car ces réalisations encaissées découlent de défaillances dans ces secteurs et sont dues à une pression constante », ajoute-t-il. Alors demain, le MHR tentera de miser à nouveau sur du jeu au pied de pression et de déplacement efficace, pour rééquilibrer son jeu. Tout en se montrant enfin discipliné (14 fautes à La Rochelle), pour soigner sa possession de balle (38 % le week-end dernier).Autre enseignement rochelais : dès que le MHR ne peut plus miser sur sa force principale, la touche, il est dépourvu de base de lancements de jeu. Car sa mêlée n’est plus aussi souveraine que l’an dernier
RÉAVANCER EN MÊLÉE
« On a marqué deux essais sur des mêlées enfoncées en deux semaines, mais à La Rochelle, nous n’avons pas réussi à lancer la machine. Ce sera une bonne piqure de réveil et je pense que tous les joueurs doivent prendre leurs responsabilités pour régler les problèmes, surtout les vétérans. Car je crois que nous manquons aussi de concentration. À nous d’assumer », lance Jannie Du Plessis. Pénalisé à trois reprises et à l’origine d’un essai adverse, l’édifice bleu et blanc s’est fait bousculer dimanche. Une mauvaise habitude prise cette année. Orpheline de Davit Kubriashvili depuis plus de deux mois, qui n’est pas encore certain de rejouer en phases finales et privé d’un Mikheil Nariashvili ultra dominateur comme l’an passé, car usé par ses 2 000 minutes jouées (environ) par saison depuis deux ans, la mêlée de Montpellier est-elle condamnée à limiter la casse ? « On est moins dominateurs c’est un fait, mais nos piliers sont capables de rivaliser avec tout le monde. C’est avant tout une affaire mentale. Le déclic ne peut se passer que dans leurs têtes », ajoute le troisième ligne. Un déclic attendu face à Zhvania et Alo Emile, les deux piliers remplaçants parisiens, qui restent des « clients »
selons l’aîné des frères Du Plessis : « Nous avons travaillé la mêlée et je suis sûr que nous saurons régler nos problèmes. Il faut mettre l’accent sur des basiques maîtrisés : être très serrés, très bas, tout en mettant de la puissance à l’impact. Être irréprochables techniquement et combattre », conclut Jannie Du Plessis. Avant son probable barrage à domicile bouillant face au Racing 92 ou son improbable demi-finale directe, le MHR veut renouer avec le succès face à Paris en gommant ses faiblesses actuelles tout en limitant les nouveaux blessés (voir infirmerie) : « Si on y parvient, je pense qu’on sera très difficile à manoeuvrer car on est forts en touche, sur mauls et on défend également bien. Et surtout, notre liaison avantstrois-quarts n’a jamais été aussi performante. On devra s’appuyer sur nos forces », conclut Kélian Galletier.