Midi Olympique

NEUF POINTS DE FUTUR

S’ILS SAVENT BIEN QUE LEUR AVANCE ACQUISE DEVANT UN PUBLIC RECORD NE CONSTITUE EN AUCUN CAS UNE MARGE DE SÉCURITÉ AVANT LE MATCH RETOUR, LES SAVOYARDS COMMENCENT À RÊVER D’AVENIR...

- Par Nicolas ZANARDI, envoyé spécial nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Un peu plus près des étoiles. Quelque part entre les contrefort­s du mont Granier et les extases du Valhalla, entre la croix du Nivolet et le paradis.Voici, à peu près, l’exacte situation du SO Chambéry, à désormais 80 minutes d’un des plus beaux exploits de son histoire, celui d’une montée en Pro D2 que personne n’avait vraiment vu venir. À part eux, peut-être, à l’image de l’entraîneur Cyril Villain. « Ma fierté ce soir, c’est d’avoir démontré ce que notre équipe était capable de faire face à un adversaire d’un bon niveau. Il y a des regrets, bien sûr, notamment celui d’avoir raté deux ou trois touches qui nous ont contraint à beaucoup défendre, alors que j’ai le sentiment que nous leur posions des problèmes lorsque nous tenions le ballon. Je déplore aussi que la domination de notre mêlée n’ait pas toujours été récompensé­e. Mais bon, on ne va pas se plaindre… » D’autant moins qu’avec neuf points d’avance, le Soc aura de quoi voir venir la semaine prochaine au Pré-Fleuri, même si l’adversaire neversois devrait présenter un tout autre visage. Mais de ces considérat­ions, le président Yves Garçon n’avait cure, sur la pelouse du stade Mager envahie par 3 500 supporters savoyards. « On nous promettait déjà l’enfer pour le match retour à Bourg pour la demi-finale. Alors, pourquoi ne pas rêver… »

UN STADE MAGER À LA SAUCE LYONNAISE ?

Pourquoi pas, en effet ? Après tout, voilà deux ans, les Chambérien­s avaient déjà frôlé l’exploit d’une montée face à Aix-en-Provence, après un final épique. Un échec dont le club a appris pour mieux se relever. « Il y a deux ans, une montée aurait été prématurée, souriait Garçon. L’an dernier, nous n’avons pas pu nous inscrire en poule élite parce que nous ne remplissio­ns pas les critères au niveau de notre centre de formation. Nous avons remporté le titre en Jean-Prat, et effectué tout le travail nécessaire avec un partenaria­t qui s’appuie sur les collèges, les lycées… Aujourd’hui, notre formation fonctionne bien et constitue une des priorités du club. Nous sommes prêts. » « Qu’il s’agisse du handball ou du cyclisme, les autres sports profession­nels qui existent à Chambéry, tous deux disposent de structures importante­s au niveau de la formation, lançait de son côté le maire Michel Dantin. Il était essentiel que le Soc y parvienne aussi. Où qu’il aille, nous sommes prêts à le suivre. » Des propos qui font sens, pour bien des raisons… En effet, le principal écueil qui attend le Soc en cas de montée concerne évidemment ses infrastruc­tures obsolètes, qui ont conduit au roman d’un avant-match particulie­r. Lesquelles pourraient connaître un sacré coup d’accélérate­ur en cas de montée. « La ville de Chambéry a longtemps fait le choix d’investir dans la culture, si bien que dans ce stade, aucuns travaux n’ont été effectués depuis trente ans, rappelait l’édile. Les poteaux électrique­s ont été installés en 1985, la pelouse refaite en 1986 et depuis rien, si ce n’est quelques aménagemen­ts à la marge. Si le Soc monte en Pro D2, il se passera ce qui doit se passer. » Autrement dit ? « Raser la tribune pour décaler le terrain, et en construire une nouvelle sous laquelle se trouveraie­nt les vestiaires, avançait Michel Dantin. Sans oublier la constructi­on d’un parking et la rénovation de l’éclairage, qui passera à 1 200 luxs même si le club ne monte pas. » Un projet pour lequel les dirigeants savoyards se sont depuis longtemps renseignés auprès du Lou, capable lors de son accession en Top 14 de bâtir un stade en 82 jours…

RINGEVAL-VILLAIN, LA FIN D’UN TANDEM

Des rêves éveillés qui ne masquent toutefois pas une réalité, à savoir la nécessité pour le Soc, quoi qu’il advienne, de se renouveler à l’intersaiso­n. La faute, par exemple, aux départs de l’entraîneur Cyril Villain et du pilier droit Gigashvili à Grenoble, combinés à d’autres contacts (à l’exemple du capitaine BlancMappa­z, qui s’envolera pour Vannes en cas de non-accession en Pro D2). « Depuis que je suis à Chambéry, c’est comme ça, souriait l’expériment­é Michel Ringeval, toujours pas certain de prolonger l’aventure à 74 ans pourtant portés à merveille. Chaque année, on perd trois ou quatre éléments d’importance, et il faut reconstrui­re l’équipe à l’intersaiso­n. On le sait, c’est le travail qu’il faudra à nouveau accomplir. Une fois de plus, sans trop se tromper… » Des perspectiv­es qui n’excluent pourtant pas l’enthousias­me, à l’image d’un Villain très ému à l’idée d’avoir dirigé un dernier match à Mager en forme d’apothéose, après neuf ans de bons et loyaux services. « Les émotions, on se les met dans un coin de la tête et on essaie de les oublier, car ce ne sont pas elles qui font gagner. L’objectif, pour moi, c’est de hisser le Soc en Pro D2. Et de revenir à Chambéry dès la saison prochaine… » Face à un club aux moyens de ses ambitions, où le nom de Danone (expartenai­re du club de football d’Évian-Thonon-Gaillard du temps de sa splendeur) revient avec insistance pour prendre une place importante en cas de montée…

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Devant leurs supporters venus en nombre, les Chambérien­s ont frappé les premiers dans cette finale de Fédérale 1. Reste à savoir si les neuf points d’avance acquis au terme de ce match aller seront suffisants pour les porter vers le Pro D2. Photo MaxPPP

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