Midi Olympique

C’est le physique, docteur !

L’ENTRAÎNEUR DES CRUSADERS A POSÉ UN DIAGNOSTIC CLAIR SUR LES RAISONS DES DÉROUTES SUBIES PAR LES SUD-AFRICAINS FACE À SON ÉQUIPE.

- Par Jérôme PRÉVÔT

Les Sud-Africains ne pourront pas faire l’économie d’une remise en cause. C’est ce qui est apparu clairement à travers la série des Crusaders face aux franchises de la nation arc-en-ciel. Les NéoZélanda­is de Christchur­ch ont inscrit la bagatelle de 167 points en trois matchs, 57-24 contre les Stormers (à domicile, c’est vrai) puis 48-14 chez les Cheetahs et surtout 62-24 sur le terrain des Bulls : sept essais à trois. Nous parlons ici des Bulls, la franchise de Pretoria, trois fois vainqueur de l’épreuve. Dans les années 2000 quand elle comptait Victor Matfield, Bakkies Botha ou Fourie Du Preez dans ses rangs, personne n’aurait imaginé ce genre de déculottée.

Le diagnostic semble évident. Les franchises sudafricai­nes ne sont pas au niveau physiqueme­nt. C’est Scott Robertson, le coach des Crusaders qui l’a dit sans langue de bois : « Pour moi, c’est clair. Les équipes sud-africaines manquent de condition physique. Le Super rugby est un championna­t de vitesse et de rythme et qui demande un bon niveau technique. Quand vous êtes fatigués, vous commencez à faire des fautes. Ça s’est vu contre nous, nous avons eu des moments forts, ils ont essayé de nous suivre, mais ils n’ont pas soutenu le rythme… » L’entraîneur des Bulls, Nollis Marais, a tenu le même genre de propos : « Oui, je sais que nous n’avons pas fait jeu égal en termes de condition physique et d’intensité dans les regroupeme­nts. Je ne veux pas parler des autres équipes sud-africaines mais je dois dire que nous, les Bulls, nous découvrons ce phénomène cette année. L’année dernière, nous n’avions rencontré que des équipes australien­nes et nous avons déjà pris du retard. Il est clair que nous devons nous adapter à un nouveau jeu. Mais tout le rugby sud-africain doit s’adapter… ». Les résultats des Springboks sont là pour montrer le marasme du rugby de ce pays, pris dans des contradict­ions souvent analysées dans ces colonnes. Le niveau stratosphé­rique des NéoZélanda­is est venu leur mettre encore plus la tête sous l’eau. Il leur faut repenser toute leur vision de leur sport national. Sans constance tout au long des 80 minutes, ils n’arriveront à rien.

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