Midi Olympique

LE CALME AVANT LA TEMPÊTE

RÉUNIS À SAINT-LARY DANS LES PYRÉNÉES, LES CASTRAIS PRÉPARENT LEUR MATCH DE BARRAGES QUI LES OPPOSERA VENDREDI PROCHAIN AU RCT À MAYOL. DANS LA SÉRÉNITÉ ET LA DÉCONTRACT­ION, MAIS AVEC LA PLEINE CONSCIENCE DU CHALLENGE QUI LES ATTEND...

- Les Castrais Stroe, Grolleau, Jaminet, Seron, Taumoepeau et Moreaux effectuent un stage sérieux dans une ambiance relativeme­nt détendue. Jean Lassalle a profité de leur présence dans les Pyrénées pour rendre visite à l’équipe. Par Simon VALZER, envoyé spé

Studieux mais pas dur, et sérieux sans se prendre la tête. » Voilà en quels termes le manager Christophe Urios a décrit ce stage de préparatio­n visant à préparer le match le plus important de la saison, celui pour lequel les Castrais ont sué sang et eau depuis le 4 juillet dernier. « C’est une respiratio­n », prolongeai­t le technicien. L’image est bien choisie. Tout d’abord parce que les Tarnais ont encore une fois choisi la destinatio­n de Saint-Lary (c’est la troisième fois depuis l’arrivée du nouveau staff) pour profiter de l’air pur et du cadre apaisant des Pyrénées. Mais aussi parce que la semaine prochaine, l’ensemble du club castrais vivra en apnée avant de défier le Rugby Club Toulonnais qui fait à nouveau peur. « Nous pensons à Toulon mais nous ne voulons pas encore entrer dans le match. Nous aurons toute la semaine prochaine pour cela. » Constat partagé par le centre Thomas Combezou : « Vous savez, j’ai déjà disputé quatre matchs de phase finale à l’extérieur. A chaque fois, nous avons joué la rencontre trop tôt, et avons souffert d’un surplus de pression que nous nous étions mis. Il faut savoir gérer ces semaines. » Les Tarnais savent que la semaine prochaine sera longue. Très longue. Alors histoire de préserver de la fraîcheur physique et mentale, ils ont d’abord privilégié la récupérati­on à leur arrivée lundi. Le lendemain, ils se sont contentés d’une séance de musculatio­n et un travail vidéo. Ce n’est qu’à partir de mercredi que les Castrais sont entrés dans le rugby pur, avec deux séances programmée­s sur la même journée : le matin, par un travail de ligne (avants et trois-quarts séparés) et l’après-midi par un travail en collectif complet. Deux séances courtes Photo Jacques Auclert et DR mais intenses, exigeantes et précises, savamment mesurées à l’aide de données GPS, comme ce fut le cas tout au loin de la saison. Mercredi soir, ils se sont même autorisés un repas gourmand à base de produits régionaux, suivi d’une cérémonie du kava (boisson traditionn­elle fidjienne) orchestrée par Sitiveni Sivivatu. De l’extérieur, le stage du CO aurait presque des allures de départ en vacances. De l’extérieur, du moins. Car de l’intérieur, il convient de ne pas confondre décontract­ion et relâchemen­t.

JEAN LASSALLE EN VISITE

En apparence, le CO est décontract­é, donc. Mais pas relâché.Voilà plusieurs semaines qu’il est passé en mode phase finale. Sur le terrain, la concurrenc­e fait rage. A Brive, les prestation­s remarquées de Ma’ama Vaipulu, Brice Mach, Tudor Stroe, Horacio Agulla ou encore Mathieu Babillot ont encore ajouté de l’émulation dans toutes les lignes. Symbole de ce groupe qui travail dans l’ombre, le troisième ligne Ma’ama Vaipulu a perdu pas moins de sept kilos sur les dernières semaines.

Autre signe qui ne trompe pas, l’assiduité des joueurs. A chaque séance d’entraîneme­nt, le groupe arrivait spontanéme­nt avec une bonne demi heure d’avance, pour que chacun travaille ces fameux « détails » qui décident de l’issue des matchs couperets. Lundi soir, les Castrais ont reçu la visite d’un invité surprise : le député Jean Lassalle, candidat aux dernières présidenti­elles. Sollicité par Christophe Urios, le père du deuxième ligne castrais Thibault a d’emblée accepté l’invitation, et livré un discours haut en couleurs : « J’ai eu cette idée car c’est un homme d’engagement. A chaque fois qu’il a fait quelque chose, il l’a fait à fond. Le lien avec nous, c’est qu’un immense défi nous attend. Nous devrons faire preuve du même engagement. »

C’est une véritable course contre-la-montre dans laquelle s’est lancé Matt Giteau. Car, malgré une blessure à un péroné qui l’a éloigné des terrains pendant plus de deux mois et demi (sa dernière apparition remonte au 18 février contre le Lou) le désormais entraîneur-joueur toulonnais compte bien retrouver les pelouses du Top 14 et s’inviter dans la danse des phases finales. Et s’il a connu une réussite époustoufl­ante depuis sa prise de fonction au sein du staff varois (entraîneur des trois-quarts), et que Mourad Boudjellal s’amuse à dire qu’il est le « seul entraîneur au monde avec 100 % de victoires », le demi d’ouverture n’en reste pas moins un joueur à part entière et l’odeur des phases finales ne fait que décupler sa soif de rugby. D’autant que, comme il quittera la rade en fin de saison, le demi d’ouverture du RCT aura à coeur de s’offrir une sortie à la hauteur de ses années toulonnais­es (pour rappel Matt Giteau pèse trois coupes d’Europe et un bouclier de Brennus). Espéré contre Bordeaux, puis la Section paloise, l’internatio­nal wallaby pourrait finalement revenir pour la réception du Castres Olympique. Dans cet objectif, le joueur de 34 ans a repris la course (mais pas l’entraîneme­nt collectif) en fin de semaine. Se dirige-t-on vers un ultime come-back du magicien wallaby ? Une décision sera prise dans les prochains jours.

NONU, LA BONNE SURPRISE

L’autre (très) bonne nouvelle est tombée mercredi dans la soirée pour le RCT, via un communiqué de presse de la LNR : « À la suite de sa citation lors de la rencontre UBB-RCT […] la Commission décide qu’il n’y a pas lieu à sanction à l’encontre de Ma’a Nonu. ». À la veille de la reprise de l’entraîneme­nt, les Toulonnais ont donc appris que le double champion du monde pourrait prendre part à la réception de Castres. La présence de Ma’a Nonu enlève ainsi une véritable épine du pied au staff varois. D’une part parce qu’il gratifiera le RCT de ses qualités et évitera une réorganisa­tion de la ligne de trois-quarts, d’autre part parce qu’en apprenant si tôt sa non-suspension, Richard Cockerill et son staff pourront travailler sans avoir d’épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Comme si, à l’heure d’entamer les phases finales, toutes les étoiles semblaient s’aligner pour le RCT…

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