Midi Olympique

POUR LA ROUTE

- Par Enzo DIAZ

Taylor Paris était en plein déménageme­nt en milieu de semaine. L’ailier canadien se posera l’an prochain non pas sur les berges de la Garonne mais sur les rives de l’Agout à Castres. En attendant de retrouver ou plutôt de faire ses premiers pas dans le Top 14, après une rupture des ligaments croisés d’un genou et une entorse du ligament latéral de l’autre genou qui l’avait privé de l’intégralit­é de la saison 2015-2016 sous les couleurs agenaises, le joueur avoue « être concentré à 100 % sur la fin de l’aventure agenaise et sur l’objectif fixé. » Et ce n’est pas plus mal. Des propos à même de satisfaire son entraîneur des trois-quarts, Stéphane Prosper, dithyrambi­que sur l’internatio­nal canuck de 24 ans qu’il a appris à connaître en quatre ans : « Je le connais bien puisqu’il est arrivé comme moi en même temps. Taylor a un tempéramen­t propre aux Nord-Américains, c’est un gagneur. Même s’il fait partie des jeunes de ce groupe, c’est un leader naturel par l’état d’esprit qu’il dégage. C’est une boule d’énergie, une boule de flipper qui rebondit de partout. Ça se traduit sur le terrain, dans la vie, au-delà d’être un super joueur, c’est un super bonhomme. Il amène de bonnes vibrations dans le groupe ».

FACTEUR X

Homme de l’accession des Bleu et Blanc en Top 14 à l’issue de la saison 2014-2015, il avait relancé les siens en demi-finale à Perpignan. Son essai de 110 mètres lui avait même valu le surnom dans la presse locale d’« Air Canada ». Cette saison,Taylor Paris n’a pas des statistiqu­es aussi ronflantes que les années précédente­s. Le joueur n’en reste pas moins décisif comme le prouve sa prestation à Carcassonn­e où en un éclair il a donné l’avantage aux siens. Une montée en puissance à la bonne heure dans une rencontre âpre, comme le sera celle de dimanche avec un enjeu autrement plus fort. Stéphane Prosper en a conscience : « Toutes les équipes ont besoin d’un facteur X dans ce genre de rencontres, et lui il en fait partie. Il est capable de faire des différence­s, breaker des lignes, nous faire avancer, marquer des essais de fou. Dans ces matchs couperets, c’est important de disposer de joueurs avec un tel potentiel. » Avant de tirer un trait sur son aventure agenaise, et peut-être revenir à Armandie sous un autre maillot bleu et blanc, le Canadien francophil­e ne veut pas refermer le livre de souvenirs si tôt.

Le BO a créé l’exploit dimanche, vous êtes-vous rapidement projetés sur la demie face à Agen ?

Cette victoire nous a vraiment fait plaisir, nous étions sur un petit nuage. Maintenant, le groupe aborde cette semaine comme une semaine classique, sans se mettre de pression, en analysant bien le jeu d’Agen pour être prêt pour ce match. Nous aurons le temps de penser à l’enjeu de cette rencontre un peu plus tard dans la semaine.

À l’aller, c’est sur un ballon porté à 12 contre 14 que vous aviez perdu le match. En avez-vous reparlé ?

Pas pour l’instant, mais à la vidéo, le fait que ce soit des joueurs très solides est ressorti. Le groupe sait que sur les mauls, il faudra défendre très rapidement pour ne pas les laisser avancer comme ils l’ont déjà fait. L’équipe était repartie d’Agen avec un peu de déception. Ils avaient très bien joué, mais je pense qu’on pouvait espérer quelque chose de mieux. Peut-être qu’avec cette petite frustratio­n, on aura envie de faire quelque chose qu’on n’avait pas réussi à faire à l’aller.

Avec le rôle d’outsider, vous n’avez pas grand-chose à perdre à Agen ?

Le BO avait comme objectif cette demi-finale. Maintenant, ce n’est que du bonus. Ça ne veut pas dire qu’on va lâcher le match, on a envie d’aller plus loin. On se retrouve plus dans la position d’outsider que de leader et je pense que c’est une position qui nous va bien depuis le début de saison. On a su rebondir avec cette étiquette sur le dos en deuxième partie de championna­t. Donc j’espère que ce sera aussi bien pour les phases finales.

En recevant, Agen, qui a fini second, aura forcément plus de pression que Biarritz….

Oui, c’est ce que nous nous sommes dit. Après un match de demi-finale, c’est toujours particulie­r. Sur un match, tout peut se jouer, nous allons miser sur ça.

D’un point de vue personnel, vous n’avez pas beaucoup joué cette saison (4 titularisa­tions), mais avez su bonifier chacune de vos entrées (13 feuilles de match) …

C’était assez compliqué cette saison. Je n’ai pas beaucoup joué, j’ai eu quelques blessures. Après je n’ai pas été toujours dans le groupe. Ce sont des saisons pas faciles, mais j’essaye de me concentrer sur moi, d’être patient, et d’être un peu opportunis­te. Sur les matchs que je joue, j’ai essayé de montrer des choses et je suis vraiment content de finir par une titularisa­tion en demi-finale. J’ai envie de montrer aux coachs qu’ils ne se sont pas trompés, et ça peut rehausser cette saison assez vide que de finir par une belle demi-finale et je l’espère une finale.

Il y a une grosse mobilisati­on autour de l’équipe, ça doit vous rappeler les belles années du BO lorsque vous êtes arrivés chez les jeunes ?

Exactement. Je suis un jeune de Biarritz, j’ai vécu les moments où les joueurs passaient en bus dans la ville, où c’était la folie. Ça fait des choses. On a senti un public vraiment remobilisé, qui a envie, et qui nous remercie pour les phases finales. C’est génial. On repense aux grandes heures du BO et on aimerait les revivre, mais en tant qu’acteurs.

Pensez-vous au Top 14 dans ces moments ?

De loin. Depuis le début de saison, le BO a pour objectif la qualificat­ion. Là, il y arrive, on va penser d’abord aux étapes à passer. Dans un premier temps, le groupe se concentre vraiment sur ce match comme si c’était une semaine classique d’entraîneme­nt, et ensuite, on essaiera peut-être de rêver.

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