Midi Olympique

LA SURPRISE DES CHEFS

ABSENT TOUTE LA SAISON, LE TONGUIEN APPARAÎT DANS LE XV AU MEILLEUR DES MOMENTS. AVEC UN STATUT AMATEUR.

- Par David BOURNIQUEL Vungakoto Lilo, ballon en main, dynamite la fin de saison des Montalbana­is.

C’est une belle histoire, comme seul le rugby peut parfois en réserver. Vungakoto Lilo, 34 ans, sera titulaire à l’aile de l’attaque montalbana­ise pour cette demi-finale, alors qu’il était quasiment perdu pour le rugby profession­nel voilà à peine un an. L’ancien internatio­nal tonguien (il fut notamment un des meilleurs éléments de sa sélection lors de la Coupe du monde 2015) était l’un des fers de lance de l’attaque montalbana­ise lorsqu’il s’est donné une horrible blessure au coude droit. Un véritable coup d’arrêt pour ce joueur, en fin de bail à l’USM, âgé de 33 ans à l’époque et que d’aucuns disaient alors perdu pour le rugby. Lui même s’était résigné à stopper sa carrière. Mais, c’est bien connu, Montauban est un club à part sur l’échiquier du rugby profession­nel. Plus qu’une structure sportive, Montauban est une grande famille et l’a prouvé avec son joueur blessé, lui permettant d’utiliser les infrastruc­ture du club et de s’entraîner avec le groupe profession­nel toute la saison durant.

UN ESSAI POUR SON RETOUR

Malgré les deux opérations qu’il a dû subir sur son coude détruit,Vungakoto est resté la machine physique qu’il a toujours été. Un véritable athlète qui a toujours ses jambes de vingt ans et sur qui le temps ne semble pas avoir d’emprise. Chris Whitaker et Pierre-Philippe Lafond, conscients qu’ils avaient sous les yeux une bombe humaine toujours capable de faire basculer une rencontre, ont décidé de lui donner une nouvelle chance. C’est ainsi que « Vunga » s’est retrouvé à signer un contrat amateur, portant sur les trois derniers matchs de la saison. Titularisé pour la première fois face à Colomiers lors de la 29e journée dans un match capital pour la suite de la saison montalbana­ise, le Tonguien a Photo Midi Olympique éclairé la rencontre de toute sa classe, se permettant au passage d’inscrire un magnifique essai (quelle course !) et de donner une passe décisive à son coéquipier Maxime Mathy.Très rapide, ardent défenseur, habile comme pas deux pour jouer dans la défense adverse, Lilo est clairement le « facteur X » des Montalbana­is sur cette fin de saison. Il a su se mettre au diapason d’une ligne d’attaque performant­e au possible, très imprégnée des préceptes de son entraîneur australien Chris Whitaker où vitesse d’éxécution et circulatio­n des joueurs sont élevés au rang d’art. L’ailier tonguien a mille occasion de briller. Une manière de rendre la pareille à un club qui lui a donné une ultime chance de s’illustrer.

La déception a été forte dimanche dernier, est-elle évacuée ?

Il ne faut pas qu’elle le soit. J’espère qu’on va s’en servir comme d’un moteur supplément­aire. Il y a beaucoup de frustratio­n de n’avoir pas su valider une saison où nous avons fait preuve de solidité et de régularité. Nous n’avons jamais pris 40 points cette saison, et c’est ça qui nous fait mal sur ce match face à Biarritz. Ce nombre incalculab­le de fautes qui donnent des points ou des occasions trop faciles à notre adversaire, même si le BO a fait le match qu’il devait faire.

À quoi vous êtes-vous attaché cette semaine ?

Nous avons fait un retour sur cette défaite, car il fallait pointer du doigt nos manques, mais après, il faut vite basculer sur la suite, en positivant et en remobilisa­nt les joueurs sur ce que nous savons bien faire et que nous avons souvent bien fait cette saison. Puis nous nous sommes aussi attaché à rappeler aux joueurs que nous n’avons pas fait tout ça pour finir en queue de poisson. Ne pas jouer la demie à domicile c’est très préjudicia­ble, c’est un avertissem­ent avec frais, si je peux le dire ainsi, mais nous ne sommes pas encore morts, et nous n’allons pas aller à Montauban en victimes.

Mais vous vous êtes tout de même compliqué la tâche ?

C’est sûr que le match qui nous attend n’aura rien de simple. Montauban est en pleine forme, c’est une équipe qui nous ressemble, qui est très performant­e offensivem­ent, et son public est bouillant, les conditions ne sont donc pas les plus favorables, mais c’est à la fin du combat qu’on compte les morts.

Votre adversaire est dans une dynamique très positive, comment le contrer ?

La confiance est clairement de leur côté avec sept victoires d’affilée après avoir été au plus mal en février. Nous, au contraire, nous avons été très réguliers, mais nous venons d’enchaîner deux défaites. Les contrer, ce n’est pas le coeur du problème. Bien sûr que nous allons avoir un plan de jeu et une stratégie, mais c’est plutôt notre capacité à avoir un sursaut de fierté, d’orgueil qui nous occupe, notre capacité à nous relever.

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