LA WRU ÉTEND SON EMPRISE
ÇA BOUGE EN PRINCIPAUTÉ. LA FÉDÉRATION A DÉNOUÉ LE DOSSIER DES GWENT DRAGONS. DANS LA FOULÉE, LA WRU A ENTAMÉ DES NEGOCIATIONS AVEC LES CARDIFF BLUES.
a continue de bouger dans le rugby gallois. La fédération semble bien lancée dans son désir de prendre le contrôle des franchises professionnelles de Ligue Celte. Mardi le dossier des Gwent Dragons s’est dénoué. L’affaire était complexe à cause du stade de Rodney Parade qui appartient au club amateur de Newport, mais accueille aussi (en location) le club de foot local qui joue en troisième division anglaise. Les actionnaires du Newport RFC ont voté en faveur du projet qui prévoyait la prise de contrôle totale de la franchise par la WRU tout en devenant propriétaire du Stade. Elle reprend aussi les employés des Gwent Dragons. Les deux mécènes historiques de la franchise (Peter Brown et Tony Hazell) avaient fait clairement savoir que leur soutien arrivait à son terme et qu’ils voulaient céder leurs parts et que sans vote favorable, la franchise pouvait disparaître. Les actionnaires se sont donc montrés raisonnables et la WRU a ouvert son porte-monnaie pour moderniser le stade et dédommager le club de Newport. Les Gwent Dragons, la franchise galloise historiquement la plus faible, entre donc dans une nouvelle ère.
À CARDIFF, C’EST ENCORE VAGUE
À peine ce vote acté, on apprenait que la fédération avait pris langue avec les Cardiff Blues (futur adversaire du Stade Français en barrage européen). Martyn Phillips le patron de la WRU a confirmé le début des pourpalers mais les choses restent vagues. On croit savoir que tout tourne autour de l’Arms Park, le stade des Blues, une enceinte qu’il faut louer au Cardiff Athletic Club (un club omnisport) et que les Blues voudraient développer. Peter Thomas, le mécène des Blues, cache de moins en moins qu’il aimerait un soutien plus massif de l’institution. Une façon de dire que le modèle « mixte » des franchises galloises créé en 2003 est à bout de souffle. Depuis quinze ans, Peter Thomas a toujours mis la main
Photo Icon Sport au portefeuille et il est en train de se lasser.
De son côté, la fédération s’est lancée depuis 2014 dans une politique contrats centralisés pour les meilleurs joueurs, au prix de certaines bisbilles avec les franchises jalouses de leurs prérogatives. Ses dirigeants font de moins en moins mystère de leur intention de contrôler la totalité du rugby d’élite pour privilégier l’équipe nationale et le repos des joueurs. « Ce que je peux vous dire, c’est que nous avons eu des conversations avec les gens des Blues et qu’ils sont demandeurs d’un nouveau type de soutien. Mais il reste beaucoup de détails à régler. » Malgré sa prudence, on sent bien que la politique de la WRU est en marche. Va-t-elle s’étendre aux deux autres franchises, Scarlets et Ospreys ? « Nous allons bien voir. Les endroits ne sont pas les mêmes. Les besoins de soutien non plus. J’ai toujours pensé que la formule idéale était une combinaison d’argent privé et d’argent fédéral. Je reconnais que les Ospreys et les Scarlets le font plutôt bien… ».
Martyn Phillips sait qu’au pays de Galles autant qu’ailleurs, il faut savoir ménager les susceptibilités… Suspendu trois semaines en raison de son comportement envers l’arbitre de la rencontre Leinster-Connacht le 15 avril dernier, le centre néo-zélandais Bundee Aki a vu son appel rejeté par les dirigeants de la Ligue Celte. Le centre manquera donc le match de qualification pour la Champions Cup que le Connacht disputera contre les clubs anglais de Northampton ou Gloucester. Une mauvaise nouvelle pour le club irlandais, qui doit déjà se passer des services de Tom
McCartney et Niyi Adeolokun. Selon les médias gallois, le très prometteur centre anglais de Bath Max Clark aurait décliné l’invitation du