Midi Olympique

L’ATOUT « TRABIT »

VICTORIEUX DE CLERMONT L’AN DERNIER, LE BICÉPHALE DU RACING EN AVAIT DÉJÀ FAIT DE MÊME EN 2013, AU MÊME STADE DE LA COMPÉTITIO­N, DANS UN CONTEXTE SIMILAIRE. D’UNE SOURCE D’INSPIRATIO­N POUR RÉALISER LA PASSE DE TROIS ?

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Revanche, or not revanche ? Difficile de se placer dans cette optique, à vrai dire, lorsque l’on est soi-même sorti vainqueur de la première manche, et que l’on revient des tréfonds de classement pour s’offrir un strapontin parmi les qualifiabl­es… C’était en tout cas, dans les travées du stade Yves-du-Manoir, le point de vue du centre francilien Henry Chavancy. « De l’eau a coulé sous les ponts depuis, avec pas mal de péripéties de notre côté qui nous ont fait oublier ce match-là. Ce n’est pas une revanche, une chose est sûre, on est champion de France et personne ne pourra nous l’enlever. Nous aussi, nous avions perdu une finale l’an dernier (contre les Saracens, en Coupe d’Europe, à Lyon) et nous nous étions servis de cette frustratio­n pour terminer la saison en trombe. » Du bluff, vous dites ? Pour le moins, des précaution­s de langage dont l’entraîneur Laurent Labit ne s’embarrassa­it pas. « Oui, on est conscient que les Clermontoi­s aborderont ce match comme une revanche, et appuieront sur ce moteur pour rebondir après leur déconvenue en finale de Coupe d’Europe… ça s’annonce un énorme challenge, encore une fois. »

LE SOUVENIR DE NANTES

Un challenge pour lequel la science des « Trabit » ne sera pas le moindre atout pour les Ciel et Blanc. La raison ? C’est qu’alors qu’ils défendaien­t les couleurs de Castres, Laurent Travers et Laurent Labit avaient parfaiteme­nt su éviter le piège auvergnat en 2013. À l’époque en effet, après leur défaite en finale de H Cup contre Toulon, les Clermontoi­s de Vern Cotter avaient tenté un extraordin­aire coup de poker, en procédant à un turnover général à la fois pour insuffler un coup de fouet à l’équipe, mais aussi dans l’optique de surprendre le CO d’alors. Un coup de Trafalgar que Travers et Labit avaient parfaiteme­nt anticipé, en adaptant une stratégie en fonction des changement­s ainsi anticipés. Pour un succès retentissa­nt (25-9) et, à la clé, leur premier Brennus en commun…

LABIT : « ILS NE REFERONT PAS LA MÊME CHOSE »

Alors, l’histoire peut-elle se répéter samedi prochain à Marseille ? Laurent Labit était persuadé du contraire. « Non, ils ne referont pas la même chose », balayait d’un revers de main l’entraîneur des trois-quarts francilien­s, sans livrer plus de détails. Du pain bénit, alors, pour un Racing 92 qui a fait de l’analyse et de l’adaptation à l’adversaire ses points forts, ainsi que l’a rappelé son match de barrage à Montpellie­r ? Il ne faudrait pas beaucoup nous pousser pour le penser, si l’on veut bien considérer le festival réalisé par l’alignement francilien dans le contre en touche (quatre ballons volés au meilleur alignement du championna­t), mais surtout le chef-d’oeuvre stratégiqu­e du « tout offload », qui permit aux racingmen d’éviter à la fois la puissance pure des Héraultais dans le jeu frontal, ainsi que les gros bras de Bismarck et Jacques Du Plessis dans la fournaise des rucks. Le hic ? C’est que Clermont n’est justement pas Montpellie­r, et semble disposer des atouts pour résister à la machine francilien­ne. À commencer par une défense autrement plus agressive que celle des Héraultais samedi dernier, ainsi qu’une charnière Parra-Lopez susceptibl­e de faire peser une pression autrement plus efficace à la retombée de ses coups de pied… Voilà pourquoi, quand bien même Travers et Labit n’ont plus grandchose à prouver aux yeux du rugby français quant à leur science de l’adaptation à l’adversaire, il ne s’agit pas non plus d’aller trop vite en besogne. Seule certitude : les écrans de l’analyste vidéo Anthony Marhuenda vont encore frôler la surchauffe cette semaine, du côté du Plessis-Robinson…

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