Midi Olympique

ET PENDANT CE TEMPS, MACALOU ...

ALORS QUE SON AVENIR EST TOUJOURS EN SUSPENS, LE STADE FRANÇAIS PEUT TOUJOURS SE QUALIFIER EN CHAMPIONS CUP. AVEC MACALOU À L’AILE ? Photo Icon Sport

- Sekou Macalou, entre deux erreurs défensives, a su marquer deux essais permettant aux siens de remporter sans trembler ce match de barrages. Par Guillaume CYPRIEN

Julien Dupuy se trouvait dans une drôle de situation au moment de commenter ce match un peu dingue qui a poussé un peu plus loin la chronique de cette fin de saison fulgurante. Le demi de mêlée venait de verser quelques larmes au coup de sifflet final pour son dernier match officiel à Jean-Bouin. Mais est-ce vraiment le dernier ? Celui qui devrait devenir responsabl­e des skills de son équipe, pourrait aussi servir bon gré, mal gré, de tampon pendant trois mois à la reprise, le temps que Genia revienne des Four-Nations. C’est ce qui se murmure. Et alors que la possibilit­é de replacer Paris sur la carte de la Champions cup s’est affermie avec ce succès contre Cardiff, lui-même s’interrogea­it en conférence de presse sur le bien-fondé d’un retour au premier plan européen : « On ne sait pas encore ce que sera le club la saison prochaine, qui le reprendra, ni quel sera exactement son effectif. On ne sait donc pas si nous serons en capacité de disputer réellement cette compétitio­n. » Ici, c’est le futur entraîneur du Stade français qui parlait. Alors que le partant Gonzalo Quesada, quelques minutes après lui, devait se déclarer très fier de ce succès qui clôture en fanfare son denier tour de piste, et qui peut lui permettre de laisser la maison en bon ordre, Julien Dupuy commençait ici l’introspect­ion d’un futur responsabl­e qui devra réfléchir à la gestion d’un effectif dont il ne connaît pas encore les contours. Ainsi va la vie en cette fin de règne à Paris. Les négociatio­ns avec les Allemands ont pris davantage de temps que prévu. Les anciens joueurs sont revenus à la charge. La décision de Thomas Savare est toujours en attente. En attendant, « show must go on ». Super Sergio Parisse balance des tours de magie comme si l’avenir en dépendait, sans savoir de quoi l’avenir sera fait. Et le brillant Sekou Macalou traîne son spleen à l’aile comme si de rien n’était.

EN CLAIR-OBSCUR

L’un des faits marquants de ce match de vendredi soir réside dans la production de jeu de cet espoir du rugby français qui peine vraiment à éclore à Paris. Pour reposer ses spécialist­es du poste, comme il l‘avait fait à Castres, Quesada l’avait aligné à l’aile pour la deuxième fois de la saison. À son poste de troisième ligne, il n’a cumulé que sept titularisa­tions en Top 14, et ses quatre sorties en Challenge européen ne lui ont pas ouvert le chemin vers la finale. À ce poste d’ailier pour lequel son bref passage en équipe de France à 7 lui donne des aptitudes sérieuses, il traîne sa misère ou explose les standards, au gré du déroulemen­t des rencontres. Vendredi, ses deux essais autoritair­es ont donné le succès aux siens quand ce succès n’était pas encore acquis. On note aussi dans son match deux erreurs défensives que son flegme a fait passer pour de la fainéantis­e, avant qu’il ne rattrape le coup à chaque fois par deux retours rageurs et plein de décision. Le reste a été parsemé d’interventi­ons franches ou d’absences totales, dans ses actions de soutien ou dans la ligne offensive. « Pas de problème de jouer à l’aile », affirmait-il après la rencontre. Ses prestation­s beaucoup plus convaincan­tes en troisième ligne disent tout de même un peu le contraire. Avec les Allemands ou les anciens joueurs, l’avenir du Stade français passera aussi un tout petit peu par la capacité de ce surdoué, à se faire une place un peu plus près du soleil Parisse.

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