LES ANCIENS CONTRE-ATTAQUENT, MAIS…
SI L’ANNONCE DU REPRENEUR TARDE À SE CONCRÉTISER, C’EST PARCE QUE LES CONCURRENTS DU DOCTEUR WILD SE SONT LANCÉS DANS UN DERNIER BAROUD. EN VAIN ?
Initialement, le nom du repreneur du Stade français devait être dévoilé vendredi dernier. Dès lors, comment expliquer ce contretemps ? Selon nos informations, le projet porté par les anciens joueurs du Stade français (Dominici, Blin, Lombard, Marconnet, Guétard…) a largement été revu à la hausse ces derniers jours, contraignant le décideur Thomas Savare à examiner d’un oeil nouveau la proposition, réévaluée à 10 millions d’euros. Parallèlement à cela, les conseillers de Hans-Peter Wild ont demandé des assurances nouvelles à la famille Savare au sujet de la garantie de passif. Il y a peu, le président parisien s’était pourtant personnellement engagé auprès de la DNACG à éponger le déficit de 8 millions d’euros inhérent à la saison prochaine. Pas suffisant, semble-t-il : « Les Allemands se protègent et se surprotègent, nous confiait une source samedi soir. Ils veulent s’assurer que le club qu’ils reprennent est sain. » Du coup, la réunion prévue le week-end dernier avec les délégués du personnel du Stade français ainsi que le meeting programmé avec le comité directeur de l’association support ont été repoussés au début de cette semaine.
UNIVERSAL, PAS BOLLORÉ !
Ce lundi, Thomas Savare a reçu les avocats du docteur Wild et les derniers documents du dossier « anciens », duquel l’entrepreneur Jean-Baptiste Mortier reste le leader. À ce sujet, dissipons un mystère. Voici deux semaines, Christophe Dominici annonçait la présence de Vincent Bolloré, la huitième fortune française, parmi les investisseurs réunis dans le cadre de la reprise du Stade français. « Il fera partie du tour de table avec l’une de ses filiales. Notre tour de table est
très costaud, vous verrez », déclarait-il alors. Le week-end dernier, un membre influent de Vivendi tenait à préciser : « Bolloré ne s’engage pas en son nom. Affirmer cela est une hérésie. En revanche, Olivier Nusse (PDG
d’Universal, filiale de Vivendi) est un ancien joueur du Stade français et fait bel et bien partie du tour de table. » Si Universal intervient dans le projet des anciens, ce sera néanmoins sur un montant très peu important.Vincent Bolloré ? Sa position plus que timide, voire inexistante selon notre source, tient surtout du fait qu’une reprise en son nom le placerait dans un conflit d’intérêts (il est le président de Canal +, le diffuseur du Top 14) qu’il souhaite à tout prix éviter.
« Vivendi est proche du monde du rugby, confiait cette même source. Si nous nous engageons par le biais d’ Universal, ce sera pour aider le Stade français. Mais nous ne serons pas leaders et, pour être franc, nous voyons même l’investissement du docteur Wild d’un
très bon oeil. » Soutenu par le comité directeur de l’association, le dossier allemand promet une enveloppe de trente millions d’euros sur cinq ans. Wild serait même prêt, si les besoins du recrutement s’en font sentir, à injecter cette même somme sur une durée raccourcie à trois ans. Alors, même si le dossier des anciens joueurs du Stade français a été revu à la hausse, il semble peu probable qu’il soit retenu par la famille Savare. Dans l’éventualité où le projet HansPeter Wild était donc officialisé cette semaine, le président de l’association du Stade français Roger Boutonnet deviendrait viceprésident de la nouvelle structure. Comme nous vous l’annoncions dans notre édition de vendredi, Julien Dupuy intègrerait le staff du club quand Pascal Papé chapeauterait le pole formation. En revanche, le bras droit du docteur (l’ancien deuxième ligne allemand Robert Mohr) ne sera pas le directeur général du club.