Et si George Smith…
À 36 ANS PASSÉS, L’INUSABLE WALLABY RÉALISE UNE ÉNIÈME SAISON DE HAUT VOL… AU POINT D’ÊTRE RAPPELÉ PAR MICHAEL CHEIKA ?
On va finir par se demander si George Smith n’a pas une addiction avec le rugby de haut niveau : à 36 ans et après 18 années de rugby professionnel et sept clubs, le légendaire Wallaby n’est pas rassasié. Excellent l’année dernière avec les Wasps, l’homme aux 111 sélections épate encore avec les Reds du Queensland. À tel point que ses performances font de lui un candidat crédible aux Tests de juin, trois ans après sa dernière sortie avec les Green and Gold lors de la venue des Lions britanniques. L’année dernière, il balayait pourtant cette hypothèse : « Je n’ai pas le désir de reporter le maillot des Wallabies ». Mais l’addiction est trop forte : « Je ne refuserai jamais une sélection si les circonstances l’autorisent », se ravisait-il ce lundi à la presse australienne. Ces fameuses circonstances tiennent en le développement de jeunes à son poste, en l’occurrence Michael Hooper et Sean McMahon : « Je ne veux pas gêner ces joueurs, et je préférerais que Michael Cheika leur donne cette opportunité. Si le groupe connaît des blessures, alors je serais heureux de porter ce maillot à nouveau. » Le changement de ton est patent. Et cette déclaration ressemble à un appel du pied en direction de Cheika, avec qui George Smith s’est déclaré prêt à travailler en tant que consultant du jeu au sol comme il l’avait fait l’année dernière avec l’Angleterre d’Eddie Jones. Cheika franchira-t-il le pas et rappellera-t-il son centurion ? L’histoire nous le dira bientôt. En attendant, Smith a exprimé ses inquiétudes sur le rugby australien, et spécialement sur l’exil de l’un de ses plus beaux talents, Sean McMahon. Bien qu’il soit son concurrent avec les Wallabies, Smith regrette de voir le joueur de 22 ans tourner le dos à sa sélection pour rejoindre le Japon : « C’est toujours terrible de perdre un international. La première fois que j’ai joué contre Sean en Super Rugby, il m’a écrasé. Je l’implore donc à réfléchir vraiment à ce qui sera meilleur pour lui. S’il estime que partir fera de lui un meilleur joueur, alors qu’il en soit ainsi. Moi, je n’ai quitté l’Australie qu’après y être resté suffisamment longtemps pour avoir envie de voir autre chose. » McMahon écoutera-t-il son glorieux aîné ? On l’ignore. Mais à la place de Cheika, on ne se gênerait pas pour aligner sur la même feuille de match ces deux phénomènes que quatorze années séparent…