Midi Olympique

« Une relève est en marche »

Directeur Technique Nationale LE PATRON DE LA FORMATION FRANÇAISE, LE DTN DIDIER RETIÈRE, ANALYSE CETTE ÉRUPTION DE JEUNES ET PROMETTEUR­S FRANÇAIS ET RÉVÈLENT AUSSI LA FIN DE LA « PENSION MARCOUSSIS ».

- Propos recueillis par Pierre-Laurent GOU pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

Qu’avez-vous pensé de la prestation des Anthony Belleau, Damian Penaud et Arthur Iturria ?

C’est une excellente nouvelle pour notre rugby. Une vraie satisfacti­on de voir des jeunes qui ont tous entre 19 et 21 ans, être titulaires sur des matchs à forts enjeux et de démontrer qu’ils sont capables de faire gagner leur équipe. On n’apprend pas le très haut niveau en regardant des matchs mais en les jouant. Il y a bien longtemps que nous n’avions pas connu cela. Cela démontre qu’une relève est en marche. Je remarque aussi que ce sont des joueurs qui sont tous passés par la filière de détection, preuve que la formation française dans son ensemble qui est si décriée, n’est pas si mauvaise.

Commençons par évoquer le cas d’Anthony Belleau ?

Il semble qu’il a franchi un palier. Il a fait preuve d’un énorme sans froid. J’ai aimé aussi le déroulemen­t de son match. Il prenait confiance au fur et à mesure. Ces prises d’initiative­s étaient franches, il a fait avancer son équipe. Il peut réécrire l’histoire de Frédéric Michalak qui en 2001 avait profité de la blessure de Yann Delaigue pour s’imposer et être sacré champion de France. Même la sélection pour les Lions britanniqu­es de Leigh Halfpenny peut être une bonne nouvelle pour lui. Il sait aussi buter et le démontrera peut-être dimanche soir au Stade de France.

Et Arthur Iturria ?

Ce qui est intéressan­t, c’est sa capacité à rebondir après un match difficile face aux Saracens. Il était très à l’aise en Top 14 jusqu’à présent et n’avait pas encore été confronté à une telle intensité. À Marseille, face au Racing 92, cela a été aussi un match de très haut niveau.

À l’inverse Damian Penaud avait lui montré qu’il était déjà prêt pour ce genre de match.

Sur des rentrées en fin de match. Là, la symbolique est forte. Voire un monument comme Aurélien Rougerie sur le banc et lui sur la pelouse, c’était fort. Une page se tourne aussi à l’ASM où j’ai l’impression qu’Aurélien parraine, couve Damian. Après deux bonnes prestation­s comme remplaçant, il a prouvé qu’il pouvait être aussi précieux quand les défenses sont encore « fraîches ».

Derrière, y a-t-il encore de la réserve ?

Oui, et c’est ce qui est prometteur. Et quasiment à tous les postes, il y a des jeunes qui poussent fort. Depuis quelques mois, on sent qu’une dynamique s’est impulsée, que les clubs commencent à ne plus avoir peur à lancer des jeunes. Ils y sont souvent contraints réglementa­irement ou en raison de blessures, mais le mouvement est prometteur.

Et profiter au XV de France ?

Il ne faut pas aller trop vite, mais oui à moyen terme.

Les choses changent. Ainsi dès la saison prochaine, le pôle France ne sera plus fixé à Marcoussis. Les joueurs resteront dans leurs clubs et y seront suivis là-bas. On sent que les clubs font de plus en plus appel à eux. Il n’y avait plus de raison de garder pendant un an des pensionnai­res au CNR.

Enfin, votre propre fils, Arthur Retière s’est lui aussi retrouvé titulaire avec La Rochelle à la place de l’expériment­é Januarie ?

Arthur aime les duels, prend beaucoup d’initiative, son passage dans le rugby à 7 a été bénéfique sur ce planlà. Il connaît quelques faiblesses dans la gestion du jeu, mais oui, ce match est un bon point de départ pour sa carrière à quinze. Sa saison à La Rochelle a été intéressan­te. Il lui faut confirmer.

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Et il a su se plaire dans une rencontre avec un gros rythme. Je ne l’avais pas encore vu à ce niveau-là. Il était une sorte de deuxième-troisième ligne toujours au coeur du mouvement.

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