LA RÉCONCILIATION
APRÈS UNE PREMIÈRE DEMI-FINALE FRANCHEMENT ENNUYEUSE, LES CLERMONTOIS ONT ILLUMINÉ LE WEEK-END MARSEILLAIS. COMME QUOI, UN RUGBY POSITIF PEUT AUSSI ÊTRE UN RUGBY QUI GAGNE. LA MORALE EST SAUVE.
Tout avait franchement mal commencé, vendredi soir. Une rencontre terne, orientée presque uniquement sur le défi physique et qui, s’il n’était le scénario, aurait une image franchement mauvaise du rugby français. Heureusement, la rencontre de samedi a été d’une tout autre tenue. Et il convient d’en remercier les Clermontois. À Marseille, ils ont assumé le pari du jeu comme une planche de victoire. En dix minutes, ils s’étaient déjà fait plus de passes que leurs homologues de la veille. « Même si je n’aime pas trop ces comparaisons » nuancera plus tard Franck Azéma. « Notre philosophie, c’était de n’avoir aucun regret. Donc de jouer, de ne pas se brider. Mais entre le vouloir et le faire, il y a un pas ». Que les Clermontois ont cette fois su franchir.
Cette fois, les Auvergnats ont vite pris leurs aises dans cette rencontre. C’est une philosophie globale du club, qui pense son rugby de manière constructive, plutôt que destructive. C’est aussi en choix en phase avec les hommes. Avec une charnière Parra-Lopez, un fond de terrain Strettle-Raka-Abendanon et l’éclosion du petit Penaud au centre, le défi hormonal ne peut pas être une priorité. Les Clermontois préfèrent, alors, venir sur le terrain du déplacement. « Il faut prendre conscience de la qualité de notre jeu. Il ne faut plus hésiter à tenir le ballon, s’installer dans notre rugby et avoir confiance en ces plans de jeu qui nous ont permis d’obtenir de bons résultats cette saison. Une finale ou une demi-finale reste un match, il n’y a pas de raison que notre rugby n’y fonctionne plus » appelait de ses voeux, dans la semaine, Nick Abendanon. Qui a été entendu.
BIS REPETITA ?
Cette recette, au-delà d’enchanter le public, prouve que les Clermontois peuvent remporter de grandes rencontres sans se renier. Reste qu’il faudra rééditer la performance face à Toulon, dimanche prochain. Ce sera même vital pour les Auvergnats, quand on leur donnerait peu de chances dans un rugby frontal, face aux percherons toulonnais Taofifenua, Chiocci, Juanne Smith, Bastareaud ou Tuisova. « Mais il faut prendre en compte les conditions climatiques. Il faut aussi réfléchir sur l’adversaire et ce qu’il vous laisse faire. Rien ne dit qu’on parviendra à réitérer la performance la semaine prochaine face à Toulon. Par exemple, contre les Saracens il y a quinze jours, nous aurions par exemple aimé mettre plus de volume. Mais il faut leur reconnaître qu’ils avaient parfaitement su nous en empêcher ». Les Toulonnais tâcheront de faire aussi bien. Mais les Clermontois ont la main.